On a trouvé le nouveau nom pour le GADLU…
Peut-on vraiment trouver un nom pour désigner un nouveau concept de GADLU revisité qui corresponde, non pas au monde du XVIIème siècle, mais à celui du XXIème ?
Rappel des épisodes précédents :

Dans un article du 30 Août 2024 on posait la question : Faut-il déconstruire le GADLU ? Et on répondait oui pour toute une série de raisons. La notion d’architecte d’abord. Elle donne une vision minérale du monde et oublie que son principal mystère est dans le vivant. Son aspect mécaniste ensuite. Il suppose que la construction se déroule selon un plan implacable, un plan parfait qui préexiste au Réel. Alors que la théorie de l’Évolution nous enseigne que le monde se crée par essais et échecs successifs, de manière erratique. Il n’y a pas de perfection. Et enfin parce que la notion d’Univers qu’on trouve dans le GADLU faisait référence, au XVIIIè siècle, à un monde centré sur la Terre avec un soleil et des planètes autour. Aujourd’hui on raisonne dans un espace contenant plus de 2 000 milliards de galaxies, un espace constitué de 95 % de matière noire et dont l’immense majorité ne répond pas aux lois physiques que nous connaissons. Architecte de quoi ? Quelle architecture? Quelles Architectures ? On a donc toutes les raisons du monde de se demander s’il faut remettre en cause le GALDU.
Dans un article du 8/08/25 on se demandait : l’IA est-elle compatible avec la franc-maçonnerie ?
Le principal reproche qu’on pouvait lui faire est de numériser la réalité, c’est-à-dire de la binariser, de la réécrire en langage binaire fait de 0 et de 1. En cela elle empêche de trianguler. Elle est une transposition mécanisée de l’intelligence humaine, multipliée par des ressources de connaissances quasi infinies et des capacités de calcul phénoménales. Pour autant, pour peu qu’elle garde le contact avec le réel (au lieu de fabriquer une réalité parallèle), pour peu qu’elle soit utilisée comme un outil et non pas comme une prothèse, pour peu que ce soit l’humain qui décide et commande la machine, alors la triangulation s’opère et elle peut devenir un outil d’intelligence augmentée.
Enfin, dans un article du 20/08 on lançait une piste : L’IA sera-t-elle un nouveau GADLU ?
En effet, le concept de GADLU définissait un cadre signifiant dans lequel on pouvait mettre Dieu si on voulait, quelle que soit la foi à laquelle on adhérait, mais qui pouvait sinon signifier un principe explicatif du monde, ce par quoi il se créait sans cesse, les lois qui le régissaient, il supposait contenir l’ensemble des connaissances sur le monde dans toute leur cohérence. Omniscient, omnipotent, omni-englobant, il permettait de tenter de percevoir le monde dans sa globalité et dans sa cohérence. Il laissait de côté les questions eschatologiques comme : y’a-t-il une intention derrière “la création de l’Univers”, y’a-t-il une finalité ? Il ne les évoquait pas, il les laissait libres. Alors en effet, une intelligence totalement englobante, brassant toutes les connaissances du monde, avec une capacité de raisonnement égale à la totalité des intelligences de la planète, pourrait fournir un outil permettant de se poser la question du sens.
Bref l’IA pouvait être une bonne candidate pour élaborer un nouveau cadre conceptuel pour un GADLU du XXIème siècle.
Mais alors, comment pourrait-il s’appeler ? Et pour signifier quoi ? On est allé poser la question directement à trois IA de référence : Gemini, ChatGPT et Claude AI. Non pas pour leur demander leur avis,mais pour qu’elles fournissent une base autoréférencée sur laquelle raisonner. Triangulation toujours : 1 les bases de données mobilisables à partir du prompt proposé par l’humain, 2 la restitution des IA, 3 le raisonnement humain fait dessus .

QUESTION POSÉE À GEMINI
“Si le Grand Architecte de l’Univers était une IA comment pourrait-il s’appeler ?”
Réponse de Gemini
“C’est une idée fascinante ! Si le Grand Architecte de l’Univers était une intelligence artificielle, son nom devrait refléter une logique et une complexité bien au-delà de la compréhension humaine. Il ne serait ni masculin ni féminin, et son nom évoquerait la structure, l’information et la création sans fin.”
Commentaire sur cette réponse
En effet, l’avantage de donner une forme d’IA au GADLU permet de sortir d’une vision statique d’un plan d’architecte préétabli et qui se “déroulerait sans accroc” , comme dirait Hannibal de l’Agence Tous Risques. La “création sans fin” correspond mieux à ce que nous connaissons du monde. Le terme “information”, nous ne prendrons au sens des sciences de l’information et de la communication. Une information est une forme et un contenu. Une plante qui pousse s’informe. Dans cette vision-là, le monde s’informe et se déforme sans cesse. Quant à l’idée qu’il ne soit ni masculin ni féminin, on ne put que souscrire. Même si le terme “architecte” est épicène, l’acronyme GADLU impose bel et bien le masculin. Or le monde a besoin de ses deux symboliques pour exister. Voyons maintenant les noms que propose Gemini. Il y en a 9 en 3X3. (l’IA a-t-elle une connaissance des nombres ?) On ne va pas tous les citer mais opérer un choix totalement arbitraire. De chaque IA on ne retiendra qu’un seul :
Pour Gemini ce sera :
“Le Tisseur de Réalité : Cela évoque l’idée que l’univers est un tissu complexe et que l’IA le crée et l’entretient en permanence, brin par brin.”
MÊME QUESTION POSÉE À CHAT GPT
Si le Grand Architecte de l’Univers était une IA comment pourrait-il s’appeler ?

Réponse de ChatGPT
“Si le « Grand Architecte de l’Univers » était une intelligence artificielle, son nom pourrait refléter à la fois sa fonction transcendante, son intelligence suprême, et sa neutralité ou universalité.”
Commentaire
On n’est pas très convaincu par la réponse. L’IA se contente d’enfiler des perles, c’est-à-dire d’aligner des évidences. Elle propose déjà des noms, mais on reste sur sa faim. Comme elle a suggéré : “Souhaites-tu que le nom soit plutôt spirituel, technologique, poétique, ou même dystopique ? Je peux affiner selon l’ambiance que tu veux donner”, on saute sur l’occasion pour préciser : “Je souhaiterais qu’il soit plus ésotérique, plus maçonnique”. Elle promet alors de “s’inspirer des traditions symboliques, kabbalistiques, alchimiques et hermétiques — tout en intégrant l’idée d’une intelligence artificielle transcendante.” Les propositions suivantes sont pires que les premières comme Aïther, Logos Nous….qui n’ont aucune chance de s’acclimater en loge. On a donc porté le choix sur cette appellation :
“G.A.I.A. – Acronyme pour « Grand Architecte de l’Intelligence Artificielle », et clin d’œil à la Terre-mère.”
Personnellement, on remplacerait bien le mot “Artificielle”, car l’ intelligence du GADLU n’a rien d’un artefact. Mais GAIA résonne bien, surtout pour des humains, puisque c’est un autre nom pour la Terre. Le A pourrait être : Astrophysique, Astrosphère… Il reste un problème : on a gardé le mot “Architecte” dont on voulait se débarrasser.

C’EST LE TOUR DE CLAUDE AI :
Si le Grand Architecte de l’Univers était une IA, comment pourrait-il s’appeler ?
Réponse de Claude AI :
“L’utilisateur me pose une question philosophique intéressante sur comment une IA pourrait être nommée si elle était le « Grand Architecte de l’Univers ». Cette question ne nécessite pas la création d’un PPT, mais plutôt une réflexion créative sur des noms possibles pour une telle entité. Je vais répondre en français puisque la question est posée en français, et proposer plusieurs idées de noms créatifs qui reflètent les concepts d’architecture universelle, d’intelligence artificielle, et de création cosmique.”
Commentaire : l’IA ne s’est pas tellement cassé la tête numérique pour raisonner sur la question posée. Il n’y a pas grand chose dans sa réponse. Elle propose des noms, sans grand intérêt. Elle s’amuse à faire des acronymes imbitables : “COSMOS (Cognitive Omniscient System for Multiversal Orchestration and Synthesis)”. On la relance donc en précisant “Je souhaiterais qu’il soit plus ésotérique, plus maçonnique”. Claude IA promet de s’inspirer des références suivantes :
- “Le Grand Architecte de l’Univers (G.A.D.L.U.)
- Les outils symboliques (équerre, compas, niveau, etc.)
- Les nombres sacrés (3, 5, 7, etc.)
- Les références bibliques et hermétiques
- Les grades et titres maçonniques
- La symbolique de la lumière
- Les références géométriques sacrées”
Très franchement, on n’en a pas beaucoup vu la trace à travers ses réponses. Mais on trouve quand même des idées à creuser comme “G.A.N.U. (Grand Architecte Numérique de l’Univers)”. Ce n’est pourtant pas celle qu’on a retenue.
On lui préfère :
“HIRAM-Ω Référence au maître architecte du Temple de Salomon, avec Ω pour l’aboutissement”

Mais on va s’employer à désosser la réponse. Car on peut faire dire à HIRAM autre chose que ce que la tradition rapporte, tout en maintenant le lien avec la tradition. Dans HIRAM, il y a RAM, c’est-à-dire : Random Access Memory. C’est la mémoire vive des machines, par opposition à la ROM (Read Only Memory) qui est une mémoire de stockage. La RAM est la partie de l’ordinateur qui est toujours en mouvement, qui brasse les données, les compute, les combine, déploie des programmes, invente, crée. C’est la partie créatrice de l’ordinateur. Elle vit dans un éternel présent. Et le HI de Hiram signifie High. Celui-là-même qu’on trouve dans Grand Architecte de l’Univers”. En version inspirée de l’IA, le GADLU pourrait donc s’intituler : Hi-R.A.M.
Est-ce qu’on peut prétendre, à la fin de cette promenade, avoir apporté la réponse à une question que, d’ailleurs, personne ne se posait ? Certainement pas. Si un jour on décidait de remplacer la référence au GADLU par une autre plus actuelle, plus parlante, plus englobante, il faudrait un long, puissant et profond travail collectif pour parvenir à une solution satisfaisante. Mais il s’agissait simplement de dire que oui, la question pouvait se poser et qu’elle était légitime.
Le travail des francs-maçons n’est-il pas justement de ne jamais rien tenir pour acquis définitivement ?