jeu 21 août 2025 - 07:08

Une ex-Sœur de la GLMF dénonce en vidéo les Francs-maçons « Tueurs de bébés et buveurs de sang »

Une accusation choc sur les réseaux sociaux

Dans une vidéo largement diffusée sur les plateformes sociales ces derniers jours, Aminata Bakaga, une ex-membre de la Grande Loge Mixte de France (GLMF), a relancé une polémique sulfureuse en accusant les francs-maçons d’être impliqués dans des actes criminels d’une gravité extrême. Selon elle, cette organisation séculaire serait une « pédocriminelle » qui tue des bébés et pratique des rituels impliquant la consommation de sang. Ces allégations, présentées avec une assurance troublante, s’inscrivent dans une longue tradition de théories complotistes visant la franc-maçonnerie.

Cet article examine les origines de ces accusations, le parcours troublé d’Aminata Bakaga, et les implications de telles déclarations dans un contexte où la désinformation prospère.

Le parcours d’Aminata Bakaga : Une trajectoire marquée par la frustration.

Aminata Bakaga, résidant dans l’Est parisien, s’était présentée par le passé comme une coach personnelle, spécialisée dans le développement personnel. Initiée au sein de la loge Ar∴ en C∴ de la GLMF, elle a été radiée en 2015, avant d’accéder au grade de Maître. Cette radiation, selon des sources internes à l’obédience, serait liée à des tensions croissantes et à son incapacité à respecter les règles et les engagements maçonniques. Elle a elle-même attribué cette exclusion à une frustration personnelle, affirmant que son parcours initiatique avait été injustement interrompu. Cette rupture semble avoir marqué un tournant dans sa vie, la poussant à se tourner vers les réseaux sociaux pour exprimer son ressentiment.

Depuis, Bakaga s’est métamorphosée en une figure controversée, utilisant des plateformes comme YouTube, TikTok et Twitter/X pour diffuser ses accusations. Dans ses vidéos, elle cible des individus spécifiques, dévoilant noms, adresses et détails personnels, tout en dénonçant des actes qu’elle qualifie de « barbares ». Parmi ses cibles principales : les francs-maçons, qu’elle accuse d’organiser des réseaux pédocriminels et de perpétrer des rituels macabres. Elle prétend également avoir été victime d’abus sexuels pendant des années au sein de la Franc-maçonnerie, une affirmation qui n’a jamais été corroborée par des preuves tangibles ni par une enquête officielle. Chaque vidéo se conclut par une formule percutante, « J’ai dit », qui semble sceller ses déclarations comme une vérité absolue.

Les accusations : Un écho aux mythes antimaçonniques

Les allégations d’Aminata Bakaga reprennent des stéréotypes anciens, souvent véhiculés par des courants antimaçonniques ou conspirationnistes. L’idée que les francs-maçons seraient impliqués dans des meurtres rituels de bébés et la consommation de sang trouve ses racines dans des légendes médiévales, comme celles associées aux Templiers ou aux accusations de « sangliers » contre les juifs. Ces récits ont été repris et amplifiés au XXe siècle par la propagande nazie, qui présentait la franc-maçonnerie comme une organisation secrète menaçant l’ordre social. Plus récemment, des théories du complot modernes, notamment celles liées à QAnon, ont intégré ces motifs, accusant des élites mondiales – souvent associées à la maçonnerie – de pratiques sataniques.

Bakaga s’appuie sur ces narratifs pour construire son discours, mêlant des anecdotes personnelles présumées à des généralisations hâtives. Elle affirme avoir été témoin ou victime de ces actes, mais ses déclarations manquent de preuves concrètes, se limitant à des témoignages subjectifs et des insinuations. Cette approche, bien que spectaculaire, s’aligne sur une stratégie courante dans les cercles complotistes : susciter l’émotion pour compenser l’absence de faits vérifiables.

Un passé médical et les limites de la crédibilité

Des indices suggèrent qu’Aminata Bakaga a déjà fait l’objet d’un suivi médical, possiblement psychiatrique, avant ou après sa radiation. Bien que cela ne puisse être confirmé sans accès à des dossiers privés, son discours erratique, ses accusations non étayées et son obsession croissante pour des thèmes conspirationnistes laissent penser à une détérioration de son état mental. Cette hypothèse soulève des questions éthiques : faut-il considérer ses déclarations comme un cri de détresse plutôt qu’une attaque délibérée ? Si tel est le cas, une prise en charge médicale renouvelée pourrait être bénéfique, non seulement pour elle, mais aussi pour limiter les dommages collatéraux de ses propos.

Impact sur les victimes et les réseaux complotistes

Les conséquences de ces vidéos sont loin d’être anodines. En ciblant des individus par leurs noms et adresses, Bakaga expose ses « victimes » – qu’elles soient maçonniques ou non – à des risques de harcèlement ou de violences de la part de ses partisans. La communauté maçonnique, déjà habituée aux attaques infondées, se trouve une fois de plus sous pression, tandis que des profanes ignorant les réalités de la franc-maçonnerie pourraient être influencés par ces récits. Les complotistes, souvent attirés par des narratifs simples et sensationnalistes, risquent de prendre ces accusations au sérieux, amplifiant la désinformation. Une pensée particulière va aux victimes de ces dénonciations publiques, dont la vie privée est brutalement mise à nu sans justification.

Réponse de la GLMF et perspective maçonnique

La Grande Loge Mixte de France n’a pas encore publié de communiqué officiel concernant ces allégations. Historiquement, le GODF et d’autres obédiences ont toujours réagi aux accusations similaires en réaffirmant leur engagement pour les valeurs humanistes et en soulignant l’absence de preuves liant la franc-maçonnerie à de tels crimes. Dans le cas de Bakaga, sa radiation préalable renforce l’idée que ses propos relèvent d’une vendetta personnelle plutôt que d’une critique fondée.

Un appel à la raison face à la désinformation

L’affaire Aminata Bakaga illustre une fois de plus la vulnérabilité de la franc-maçonnerie face aux théories conspirationnistes, amplifiées par la viralité des réseaux sociaux. Si sa détresse personnelle ne peut être ignorée, ses accusations contre les francs-maçons comme « tueurs de bébés et buveurs de sang » relèvent du fantasme et non de la réalité. Il est temps de proposer à cette ex-Sœur un accompagnement médical adapté, tout en condamnant fermement les dérives qui nuisent à des innocents. Dans un monde saturé d’informations, la raison et la vérification des faits restent les meilleurs remparts contre de tels délires. La franc-maçonnerie, avec son histoire de résistance aux persécutions, mérite mieux que d’être réduite à ces calomnies.

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Alice Dubois
Alice Dubois
Alice Dubois pratique depuis plus de 20 ans l’art royal en mixité. Elle est très engagée dans des œuvres philanthropiques et éducatives, promouvant les valeurs de fraternité, de charité et de recherche de la vérité. Elle participe activement aux activités de sa loge et contribue au dialogue et à l’échange d’idées sur des sujets philosophiques, éthiques et spirituels. En tant que membre d’une fraternité qui transcende les frontières culturelles et nationales, elle œuvre pour le progrès de l’humanité tout en poursuivant son propre développement personnel et spirituel.

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