sam 16 août 2025 - 13:08

Nicolas Poussin et les Mystères d’Isis

L’autoportrait de Nicolas Poussin, daté de 1650, montre-t-il que Nicolas Poussin était initié aux Mystères d’ISIS ?

J’ai démontré dans deux mes livres (voir l’orientation bibliographique) que le peintre Nicolas Poussin était l’un des « gardiens », avec certaines autres personnalités remarquables de son époque, d’un « lourd secret » concernant un « dépôt sacré » et sa localisation dans le Haut-Razès. Peut-être était-il membre de La Lignée Secrète ou, ce qui est le plus probable, il devait être en contact avec quelques-uns de ses représentants.

De nombreux indices éparpillés dans sa vie et son œuvre picturale accréditent cette idée. Il suffit pour s’en convaincre, d’examiner son autoportrait peint en 1650 (Autoportrait de 1650, Huile sur toile, 98 x 74 cm, Musée du Louvre) qui avait été commandé par son ami Paul Fréart de Chantelou (1609-1694) qui appréciait beaucoup les œuvres de Nicolas Poussin. Ce tableau fascinant me fait penser à la Joconde où le personnage installé dans une pose hiératique fixe notre regard dans une atmosphère claire/obscure qui renforce l’étrangeté de la scène. Lorsqu’il a peint ce tableau, Nicolas Poussin, le maître des Andelys, résidait alors à Rome et il avait 56 ans. Outre la signature qui comporte une anomalie, cette œuvre offre d’autres particularités qui nous interpellent, notamment la « dame » qui porte un diadème avec un œil fixé dessus, et la bague portée par le peintre au petit doigt de sa main droite dont la pierre précieuse est noire et a la forme d’une pyramide.

La signature du portrait de 1650 a la forme suivante :

EFFIGIES NICOLAI POVSSINI ANDEL :

YENSIS PICTORIS. ANNO AETATIS.56
ROMAE ANNO IVBILEI 1650

Cette inscription en latin est traduite de la façon suivante : « Effigie de Nicolas Poussin, peintre originaire des Andelys, à l’âge de 56 ans, en 1650, année du Jubilé romain ». Le Jubilé est une année où les pèlerins qui vont à Rome bénéficient de l’indulgence du Pape (pardon des péchés). C’est une tradition proclamée par le pape Boniface VIII qui remonte à l’année 1300. Le Jubilé a lieu tous les 25 ans. Il y a bien eu un Jubilé en 1650 annoncé par la bulle « Appropinquat Dilectissimi Filii » du 4 mai 1649, fulminée par Innocent X.

Il ne faut pas être un grand expert en énigmes picturales pour s’apercevoir que cette signature comporte une anomalie. Y figure en effet une bien curieuse coupure du mot « Andelys » matérialisée par deux points : « ANDEL : YENSIS ».

Nicolas Poussin est né aux Andelys, petite commune située au bord de la Seine à une trentaine de kilomètres du château de Gisors. Château qui fut placé sous la garde de l’Ordre du Temple entre 1158 et 1160 et qui deviendra par la suite leur prison (celle du Grand Maître Jacques de Molay) de mars 1310 à mars 1314. La question qui vient immédiatement à l’esprit est celle de savoir pourquoi le peintre a coupé ANDELYENSIS en deux mots pour en faire ANDEL : YENSIS ? Que cherchait-il à nous dire en peignant ce détail insolite ?

Deux autres détails insolites de l’autoportrait de 1650 attirent notre attention :

.1) une femme portant un diadème avec un oeil fixé dessus semble vouloir être prise entre les bras d’un personnage invisible à gauche,

.2) la bague noire en forme de pyramide au petit doigt de la main droite.

Pris séparément, ces deux détails restent énigmatiques et difficiles à interpréter. Associés l’un à l’autre, ils prennent une signification qui semble les rattacher à la tradition spirituelle de l’Égypte antique.

La première interprétation qui vient à l’esprit est que l’œil du diadème est peut-être l’œil du dieu Horus (œil gauche du dieu), ou l’« œil Oudjat », considéré comme un hybride d’œil humain et d’œil de faucon. Rappelons qu’Horus est le fils d’Osiris et d’Isis. Son père, Osiris, a été assassiné par Seth, qui aussi le frère d’Osiris. Pour venger la mort de son père, Horus affronte son oncle Seth. Dans le combat l’opposant à Seth, Horus perdra son œil gauche qui sera reconstitué par Thot (Hermès, Mercure). L’œil gauche d’Horus reconstitué morceau par morceau par Thot représente, entre autres, la Lune qui jour après jour s’accroît. Dès les origines des dynasties royales, Horus se trouve étroitement associé à la monarchie pharaonique. Il est le dieu dynastique par excellence, le protecteur des monarques et le modèle du pharaon idéal (le roi/prêtre initié).

Au regard des anomalies énumérées ci-dessus, je suis parvenu à la conclusion que l’autoportrait de 1650 est une œuvre à part dans toute l’œuvre de Nicolas Poussin. Dans ce tableau, il semble vouloir transmettre un secret concernant son appartenance à une organisation initiatique secrète, sans doute proche des Rose+Croix et de la Lignée Secrète, et qui aurait ses racines en Egypte. Nous pensons bien évidemment à la survivance souterraine d’un culte à mystères isiaque auquel Poussin aurait été initié. Nous pouvons aussi supposer qu’il connaissait l’endroit où était caché la lapsit exillis (« la pierre tombée des cieux »), la « pierre noire isiaque » encore appelée le « Graal ». La présence de cet œil unique sur le diadème, qui rappelle de façon frappante le fameux « troisième œil » de l’hindouisme et du bouddhisme, suggère, qu’au-delà des deux yeux physiques, il existe un « troisième regard », une vision spirituelle qui est celle de la connaissance de soi et du Soi. Ce « regard intérieur » et ce « troisième œil » sont bien connus des initiés.

La « légende » du Graal nous dit, qu’au commencement, le Graal était une coupe qui aurait été taillée par les anges dans une émeraude tombée du front de Lucifer lors de sa chute. Cette émeraude (lapsit exillis, la « pierre tombée des cieux ») rappelle l’urnâ, la perle frontale qui, dans le symbolisme hindou (d’où elle est passée dans le Bouddhisme), tient souvent la place du troisième œil de Shiva (situé entre les sourcils), représentant ce qu’on peut appeler le « sens de l’éternité ». Dans l’Hindouisme, le troisième œil de Shiva est appelé jnana chakshus, l’œil de la connaissance, ou encoreJnana-chakshus qui est localisé au niveau du sixième çakra, dit « ajna çakra ».

Les divinités, les saints, les « initiés », et tous les êtres réalisés spirituellement, sont représentés avec un point ou une marque sur le front placé entre les sourcils.

Le Graal, sous son aspect matériel, est une « pierre noire » appelée « ISIS ». Hors il se trouve que nous avons trouvé le mot « ISIS » dans la signature de l’autoportrait et nous en déduisons donc que la « pierre noire isiaque » est représentée par la pyramide noire de la bague.

Les deux bras qui se dirigent vers la dame portant un diadème signifient des « retrouvailles », celles de l’initié avec son « sens de l’éternité » symbolisé par le « troisième œil ». C’est comme lorsque deux parents ou deux amis se retrouvent après une longue séparation, ils ont envie de se prendre dans les bras et de s’embrasser. Visiblement cette dame semble très heureuse de ces « retrouvailles », et ce geste montre que l’initié renoue avec la part inconnue de lui-même. Cette part inconnue va le « prendre dans ses bras » et l’« embrasser ». C’est le retour à l’unité intérieure après la « séparation » de la « chute », celle de Lucifer et d’Adam.  

Une « légende » difficilement vérifiable prétend qu’en 1623, veille de la Saint Jean (20 juin), les Rose+Croix se réunirent à Lyon, et que Nicolas Poussin participa à cette réunion. Ce serait lors de ce rassemblement de six groupes de six Rose+Croix (36) qui étaient répartis dans plusieurs pays du monde, qu’ils décidèrent « d’élire pour quelque temps domicile dans un labyrinthe des Pyrénées ».

Nous savons par ailleurs, que l’organisation initiatique des Rose+Croix était aussi désignée sous l’appellation d’Héliopolis, la Cité du Soleil. Héliopolis, c’est-à-dire la « ville du Soleil », ou « l’œil du Soleil », est une ville égyptienne située dans le Delta du Nil dont la construction remonterait au XXVIIe siècle av. J.-C. De nombreuses personnalités prestigieuses de l’Antiquité se rendirent à Héliopolis pour y recueillir les précieux enseignements des prêtres initiés égyptiens, et sans doute y être aussi initiés par eux. L’historien et géographe Strabon, Diodore de Sicile, Hérodote, Platon, Pythagore, et biens d’autres savants de l’époque, y auraient séjourné durant de longues périodes.

Notons aussi que les deux ouvrages signés par l’Adepte Fulcanelli, « Le Mystère des Cathédrales » et « Les Demeures Philosophales », sont justement dédiés aux Frères Chevaliers d’Héliopolis (F.C.H). Par ailleurs, une lettre écrite en 1642 par Johann-Valentin Andreae, l’un des fondateurs présumés de la Rose+Croix, nous révèle que : « nous nommions entre nous la Fraternité (de la Rose+Croix), la Cité du Soleil ». Les Rose+Croix étaient considérés comme des Adeptes, c’est-à-dire comme des initiés qui étaient parvenus à réaliser l’intégralité du Grand Œuvre hermétique, et nous savons que l’hermétisme est né en Égypte.

Orientation bibliographique :

« La Lignée Secrète », tome 1, Éditions JMG, 2020.

« Agarttha, à la recherche du « dépôt sacré », « La Lignée secrète tome 2 », Éditions JMG, 2023.

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Daniel Robin - Vertical Project
Daniel Robin - Vertical Projecthttps://vertical-project.com
Co-fondateur de Vertical Project, il prône un rapprochement entre science et spiritualité qui déboucherait sur une « troisième voie de connaissance », qui pourrait conduire, dans un futur proche, vers une compréhension plus profonde de l’Univers et une attitude plus respectueuse vis-à-vis de la nature. Il a fait des recherches approfondies dans les domaines de la spiritualité et de l’ésotérisme. Passionné d’astronomie et d’exobiologie, il a toujours été fasciné par la question de savoir s’il existait d’autres civilisations évoluées dans l’Univers. D’où son engagement dans l’étude des ovnis qui n’est pas seulement livresque. Il est aujourd’hui président de l’association Ovni Investigation basée à Lyon et anime un Réseau d’enquêteurs au niveau national. Ses recherches l’ont amené a effectué des enquêtes sur le terrain auprès de témoins directs du phénomène ovni. Daniel Robin a publié de nombreux articles et dossiers sur la question de l’existence des civilisations extraterrestres dans des magazines spécialisés et sur différentes sites Internet. Il organise à Lyon les « Rencontres des Sciences et de l’Inexpliqué » qui sont des cycles de conférences dont l’objectif principal est de rapprocher la science et les phénomènes inexpliqués (ovnis, expériences de mort imminente, parapsychologie, phénomènes en lien la spiritualité au sens large).

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