La dédicace en péril : adieu les griffes maçonniques au salon !
Mes chers Frères et Sœurs, préparez vos mouchoirs – ou du moins vos tablettes numériques – car une tragédie silencieuse se joue dans les couloirs feutrés de nos loges : la lecture maçonnique s’effrite comme un vieux pavé mosaïque sous les assauts du temps, et la numérisation galopante des ouvrages vient planter le dernier clou dans le cercueil de la dédicace traditionnelle !
Adieu les salons maçonniques où, entre un verre de mauvais vin et une poignée de main maladroite, l’auteur griffonnait son nom avec une fierté d’artisan taillant sa pierre. Aujourd’hui, que reste-t-il à ces pauvres scribouillards, condamnés à tapoter des « merci pour votre achat » sur un écran glacial ?

La faute en revient, bien sûr, à nos chers Frères et Sœurs, qui, lassés de porter des volumes poussiéreux sous leur tablier, se sont convertis aux PDF et aux e-books – plus légers, mais ô combien moins romantiques ! On imagine déjà le Grand Maître, les larmes aux yeux, contemplant sa bibliothèque virtuelle où les chefs-d’œuvre de Pike ou de Guénon ne sentent plus l’encre fraîche, mais le plastique bon marché d’un Kindle. Résultat : les auteurs, ces héros discrets de nos tenues, se retrouvent désarmés. Plus de plume pour signer, plus de page à caresser d’une dédicace tremblante – juste un QR code à scanner, aussi chaleureux qu’une loge en plein hiver !
Quel avenir pour ces âmes créatives ? Vont-ils se reconvertir en influenceurs numériques, lançant des lives depuis leur temple pour vendre des e-books à coups de clins d’œil cryptiques ? Ou peut-être offriront-ils des NFT de leurs dédicaces, un « Fraternellement vôtre » pixélisé à 0,001 Ethereum ? Cynisme oblige, on pourrait suggérer des salons virtuels où, via Zoom, l’auteur dessine son autographe avec un curseur tremblotant – un spectacle aussi émouvant qu’un apprenti maladroit avec un maillet de vénérable !
Mais soyons sérieux une seconde : la dédicace, c’est le fil d’Ariane de la rencontre humaine, ce moment où le savoir maçonnique passe du papier au cœur. Sans elle, nos salons risquent de devenir des foires aux algorithmes, où la fraternité se perd dans un nuage de données.
Alors, Frères, rallumons la flamme – achetez un livre papier, demandez une griffe, et sauvons nos auteurs d’une retraite numérique bien triste !