L’histoire secrète de l’Ordre du Temple
Le symbole de l’alambic.
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Après avoir examiné les significations qu’il est possible de donner aux « S » barrés présents dans les armoiries du château d’Arginy, en ne perdant pas de vue que nous sommes loin d’avoir épuisé notre sujet, il nous reste à examiner deux symboles situés au même niveau que les « S » barrés, mieux encore, qui sont chacun encadrés par quatre de ces « S ». En bas à gauche, nous voyons un symbole qui à première vue pourrait faire penser à deux « X » enlacés car il est très abîmé, mais qui se révèle être en définitive un « Λ » (le lambda grec en capitale) et un « V », tout deux enlacés. En bas à droite, le second symbole à la forme de deux « Φ » (le phi grec en capitale) superposés l’un sur l’autre.
En ce qui concerne le premier symbole, le rapprochement le plus évident, toujours dans le cadre d’une interprétation alchimique, suggère que nous serions en présence du symbole qui désigne un alambic qui est un appareil qui permet de réaliser une distillation. Outil central en Alchimie, l’alambic permet de séparer, par chauffage et dans une enceinte fermée, les huiles aromatiques essentielles enfermées dans les fleurs, les feuilles, les racines, etc. Les alchimistes ont développé la distillation dans le cadre de la décomposition des substances, c’est-à-dire de leur purification. Notons que l’alambic n’est pas l’Athanor, c’est-à-dire le « four cosmique » où s’opèrent toutes les phases du Grand Œuvre jusqu’à la réalisation de la Pierre Philosophale. La question qui se pose alors est celle de savoir pourquoi cet alambic est entouré de quatre « S » barrés ? Encore une fois, la réponse à cette question n’est pas aisée. La logique voudrait que cette partie des armoiries indiquerait seulement une étape du Grand Œuvre Alchimique qui devrait être effectuée dans un alambic, mais ce n’est qu’une hypothèse.


Double Phi, nombre d’or et pentagramme.
Le second symbole qui nous intéresse est situé en bas à droite dans les armoiries. Bien que très abîmé lui aussi, il est relativement facile de distinguer deux « ΦΦ » (le phi grec en capitale) superposés l’un sur l’autre. Comme pour le symbole de l’alambic, ces deux « ΦΦ » sont encadrés par quatre « S » barrés. Il ne fait pas de doute que cette disposition répond à une profonde logique interne en lien avec des opérations alchimique comme nous le supposons. Très rapidement, j’ai fait le rapprochement entre ces deux « ΦΦ » et le nombre d’or encore appelé section dorée, proportion dorée, ou divine proportion. « Phi » (Phi : initiale de Phidias, le sculpteur et architecte grec du Parthénon) est le nombre d’or. Mais la question était de savoir pourquoi il y avait deux « Phi » superposés ? Qu’est-ce que cela pouvait signifier ? Encore une fois, la réponse ne se fit pas attendre et je propose l’hypothèse selon laquelle les deux « Phi » sont Phi2, soit : 1,6180339887…2. Hors il se trouve que 1,6180339887… est l’unique solution positive de l’équation : φ2 = φ + 1 (1,6180339887… x 1,6180339887… = 2,6180339887…, c’est-à-dire 1,6180339887… +1). En réalité, les décimales qui suivent la virgule sont en nombre infini et une valeur approchée donne : 1,618 033 988 749 894 848 204 586 834 365 638 117 720 309 179 805 762 862 135 448 622 705 260 462 818 902 449 707 207 204… La connaissance du nombre d’or est très ancienne et les historiens s’accordent pour dire que sont origine connue remonte à l’école pythagoricienne fondée par Pythagore (580-495 av. J.-C.). Il s’avère cependant que ce nombre était bien connu des anciens égyptiens et qu’il est omniprésent dans la pyramide de Khéops ou Grande Pyramide de Gizeh. Un exemple : le rapport de l’apothème (hauteur d’une face latérale) de la pyramide de Khéops divisé par sa demi-base est égal au nombre d’or. En 1509, le mathématicien et moine franciscain, Luca Pacioli (1445-1517), publie un ouvrage intitulé « Divina Proportione », illustré par Léonard de Vinci, et il est le premier traité consacré pour une large part au nombre d’or.

Si nous allons plus loin dans l’analyse du symbole du double « ΦΦ », ou Phi2, nous voyons qu’il est présent dans le pentagramme régulier ou pentacle étoilé à cinq branches. Le pentagramme régulier est lié au nombre d’or et au triangle d’or. Les disciples de Pythagore par exemple, considéraient le pentagramme comme l’emblème de la perfection et comme le symbole de l’être humain (la tête et les quatre membres). Ils associaient le pentacle au nombre d’or et au dodécaèdre qui est le cinquième solide platonicien formé de douze faces pentagonales, symbole des cieux. Le pentagramme était aussi un signe de reconnaissance entre les disciples.
Si nous insérons une étoile à cinq branches dans un pentagone régulier (polygone à cinq côtés et cinq diagonales) dont chaque côté vaut une unité, les grandes diagonales (A-E, A-B, C-D, etc.) sont égales à Φ (1,618…). Les branches de l’étoile inscrite dans le pentagone régulier sont égales à 1/Φ, soit : 0,618… Le côté du pentagone interne, noté « F-E », situé dans l’étoile inscrite vaut 1/Φ2, soit 0,3819… Le côté du grand pentagone vaut Φ2 fois le côté du petit pentagone inscrit, soit 2,618 : E-B = Φ2 x F-E (voir illustration ci-dessous).

Notre hypothèse établissant un lien entre le symbole « ΦΦ » présent dans les armoiries et le pentagramme semble être confirmé par la présence d’une étoile à cinq branche (pentagramme ou pentacle) dans le Cimier des armoiries d’Arginy. Je rappelle brièvement que le Cimier est le nom donné à la partie la plus élevée dans les ornements extérieurs de l’écu et qui est placée sur le haut du casque (heaume). Généralement, cette pièce est formée, soit par des plumes ou panaches, soit par des animaux ou des monstres chimériques. La présence d’une étoile à cinq branche dans le Cimier semble plutôt rare. En ce qui me concerne, je n’ai pas trouvé d’autres exemples d’armoiries avec une étoile à cinq branches dans le Cimier.
Rien dans les armoiries n’est laissé au hasard, et tout élément « décoratif » (meuble) à sa raison d’être. Placer une étoile à cinq branches dans le Cimier des armoiries du château d’Arginy doit nécessairement avoir un sens précis en lien avec les autres parties de ces armoiries. Pour un noble de la Renaissance, cette étoile à cinq branche, ou pentagramme, est un symbole qui peut avoir plusieurs significations. Dans le dessin de « L’homme de Vitruve » par exemple, l’« initié » de la Renaissance retrouvera les proportions idéales et « divines » du corps humain inscrit dans un cercle représentant le Ciel, et un carré représentant la Terre. Le sens profond de ce dessin est donc que l’Homme, création divine vivant sur la Terre, est l’intermédiaire entre le Ciel et la Terre. Les proportions idéales de l’Homme sont comme le « module » de base à partir duquel s’organise toute l’architecture des bâtiments de la cité. L’Homme est la mesure de tout. Le symbole de cette fonction d’intermédiaire entre le Ciel et la Terre est l’étoile à cinq branches située entre le quatre du carré terrestre et le cercle de l’unité céleste.
Notons enfin qu’en Alchimie, l’étoile marque une étape importante du Grand Œuvre. A ce moment clé, elle se dessine sur la matière première cristallisée et prend le nom de « régule étoilé ». Lorsqu’elle apparaît dans la matière c’est le signe que le Grand Œuvre est prêt à s’accomplir. L’étoile c’est aussi celle du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, un lieu où une étoile vint marquer l’emplacement du tombeau de l’apôtre Jacques. Compostelle : une étoile (« stella ») tombée dans la terre (le « compost », issu du mot latin « campus », le champ). Compostelle (Compost stella) est le champ de l’étoile. La coquille Saint-Jacques ou Mérelle de Compostelle est portée par tous ceux qui entreprennent le travail et cherchent à obtenir l’étoile. On rencontre fréquemment dans les églises de grandes coquilles qui contiennent l’eau bénite. Mérelle signifie « mère de la Lumière ». Elle sert à désigner le principe Mercure, appelé encore Voyageur ou Pèlerin, ou encore « l’eau benoîte » des Philosophes.



Comme nous l’avons signalé plus haut, les motifs (meubles) représentés sur l’écu des armoiries de Claude Camus d’Arginy, fils de Jean Camus, Trésorier général de France, pourraient bien être ceux qui figuraient sur l’écu des armoiries sculptées au-dessus de la porte du château d’Arginy. Outre l’étoile et les trois croissants, la coquille y est représentée douze fois avec une disposition singulière. La coquille est un meuble qui est fort usité en armoiries, et elle figure sur de nombreux Blasons. Bien souvent, elle désigne les voyages dans le Levant et les pèlerinages. La coquille utilisée en héraldique est stylisée de dos. Anciennement, les héraldistes distinguaient la coquille de Saint-Jacques, de grande taille, et celle de Saint-Michel, de taille plus petite. Elle est rarement représentée comme meuble principal, mais vient souvent en accompagnement ou chargement d’une pièce principale. L’utilisation du symbole de cette coquille pour les pèlerins et Croisés de Terre Sainte est avérée. Elle fut utilisée pour symboliser le nombre d’individus ou le nombre de pèlerinages, y compris les croisades, fait en Terre sainte par la famille porteuse du blason. Quant au croissant, il est le symbole de la noblesse, de l’accroissement de richesses, de l’honneur et de la renommée. Il rappelle les croisades et les expéditions contre les Sarrasins et les Barbaresques. Si les coquilles qui figurent dans des armoiries de Claude Camus d’Arginy ne sont pas forcément des coquilles de Saint-Jacques de Compostelle montrant qu’il s’intéressait au Grand Œuvre alchimique, elles pourraient tout simplement signifier que des membres de sa lignée firent le pèlerinage à Saint-Jacques ou celui de la Terre sainte.
Des Templiers alchimistes à Arginy ?
Depuis 1952, date à laquelle Jacques Breyer s’installa à Arginy pour une durée de sept ans, le château suscite l’intérêt de nombreux chercheurs venant d’horizons intellectuels fort variés et dont les motivations vont de la recherche la plus triviale du fameux trésor matériel des Templiers, jusqu’à la noble quête d’un hypothétique « trésor » spirituel (alchimique, théurgique, etc.) qui serait inscrit dans la pierre de ses murailles, dans une strate des dimensions subtiles et des autres dimensions. L’un n’excluant pas l’autre d’ailleurs. Bien qu’il ne soit pas certain que les Templiers furent un temps propriétaires des lieux et s’occupèrent du domaine, une « légende » tenace lie Arginy aux Templiers. Cette « légende » ou cette « rumeur » repose selon moi sur des faits réels qui semblent confirmés par les « expériences oniriques » de Gabrielle Carmi.
Je n’ai pas l’intention de trancher ici cette question des liens entre Arginy et les Templiers qui divise encore les chercheurs aujourd’hui. Tout ce que je puis dire, c’est que même si les Templiers ne firent pas officiellement d’Arginy leur fief, ils n’ignoraient pas l’endroit et pouvaient s’en servir comme « base de repli » par exemple. Pour que le château puisse d’ailleurs jouer ce rôle, il valait mieux que le lien entre lui et les Templiers ne soit pas clairement établi pour des observateurs extérieurs. Arginy aurait pu être ce qu’on peut appeler une « commanderies occulte » ou siégeait un « chapitre occulte ». C’est une hypothèse qui est partagée par de nombreux chercheurs et ce fut celle de Jacques Breyer et ses disciples. L’inconvénient de cette hypothèse c’est qu’il est difficile d’apporter des preuves factuelles (documents historiques, traces dans la pierre, etc.) pour l’étayer.
Ce qui est certain en tout cas, c’est que les armoiries de la porte d’entrée du château soulèvent des questions intéressantes qui vont dans le sens de ceux qui pensent que le domaine fut le repère d’une sorte de « lignée d’initiés » et d’alchimistes qui remonterait au moins au début de la Renaissance, c’est-à-dire du début du XIVe siècle, et s’étendrait jusqu’au début du XVIIe siècle.
Nous avons vu que l’entrée monumentale du château d’Arginy aurait été édifiée aux environs de 1626. Cette « lignée d’initiés » reste malgré tout fort mystérieuse et les armoiries de la porte d’entrée suggèrent qu’ils s’intéressaient de près à l’Alchimie. Peut-être étaient-ils d’authentiques Adeptes qui oeuvraient à la fois au laboratoire et à l’oratoire. Si cette hypothèse est valide, nous devrions retrouver à Arginy des traces matérielles de ce laboratoire alchimique. Ce qui ne semble pas être le cas pour le moment. Tout ce que nous pouvons dire à ce stade, c’est que notre étude des armoiries du château montrent qu’elles comportent des signes mystérieux qui semblent avoir des liens avec la quête Alchimique entreprise au château d’Arginy et plus particulièrement dans la grande tour des « 8 béatitudes ». Ce constat est factuel et peut être vérifié par n’importe quel chercher impartial. Est-ce que les alchimistes qui oeuvraient à Arginy étaient des Templiers ? C’est une question qui mérite examen, mais rien dans les armoiries permet de répondre par l’affirmative.
Le problème c’est, qu’aujourd’hui, le château est fermé et le propriétaire ne donne aucune autorisation pour le visiter. Il joue en quelque sorte le rôle de « gardien du seuil » (le Dragon qui crache le feu) ou de « gardien du trésor », et il ne recule devant aucune menace pour empêcher toute intrusion sur le domaine. De ce point de vue, il rempli fort bien sa « mission », et j’en ai fait moi-même l’expérience. Devant tant de précautions et de protections, la question qui se pose est celle de savoir si ce propriétaire ne serait pas en possession de quelques informations sensibles concernant un « dépôt » à Arginy. En ce qui me concerne, je pense que c’est effectivement le cas. Plusieurs indices, qu’il serait trop longs d’exposer ici, vont dans ce sens. Un indice fort concerne le lien qui semble exister entre le château d’Arginy et le château Du Sou situé à environ une vingtaine de kilomètres au Sud-Ouest du premier. Par ailleurs, près du château Du Sou se trouve la chapelle Saint-Paul qui serait une ancienne chapelle de l’Ordre du Temple. Selon certains informateurs, les « mystères » du château d’Arginy convergeraient vers le château Du Sou. Reste à savoir comment peut s’opérer cette mystérieuse « convergence ».
La conclusion qui s’impose en l’état actuel de nos connaissances, est que seule une visite méthodique et approfondie de l’ensemble du domaine d’Arginy pourrait peut être apporter des réponses aux nombreuses questions que se posent les chercheurs.
Nous ne saurions terminer cette brève étude sur le château d’Arginy sans évoquer le livre de Gabrielle Carmi 5 intitulé, Le Temps hors du Temps 6, dans lequel elle nous révèle (page 116, Editions J’ai Lu, collection « L’aventure Mystérieuse », 1973) l’existence d’une crypte située à 80 mètres environ de la tour des « 8 béatitudes » (« en face d’elle » précise le texte au bas de la page 115). Malheureusement, Gabrielle Carmi ne précise pas dans quelle direction il faut chercher pour trouver l’entrée de la crypte. Malgré tout, et en toute logique, nous pouvons déduire que l’expression « en face d’elle » signifie en face de la porte d’entrée de la tour des « 8 béatitudes », donc au Sud (Sud-Ouest) de cette porte. Il se trouve en effet que la quatrième tour de l’enceinte intérieure quadrangulaire (voir plan) a été détruite, et que selon Gabrielle Carmi une crypte se trouverait sous cette tour qui n’existe plus aujourd’hui.

Toujours selon Gabrielle Carmi, dans cette crypte souterraine circulaire se trouverait un coffre en pierre posé sur un dallage lui-même en pierre. Ce coffre aurait la forme d’un petit sarcophage d’un mètre de long environ, et son couvercle, également en pierre, serait à deux pentes. Le coffre serait ouvert et laisserait apparaître un très épais recueil fait de feuilles de parchemin. Les feuilles du livre seraient réunies par deux plaques, l’une dessus, l’autre dessous, et reliées par une cordelette en métal sombre formant laçage. Les plaques seraient aussi faites d’un métal sombre.
Le livre décrit par Gabrielle Carmi aurait les mêmes dimensions que les gros livres de musique grégorienne. Une partie des textes se rapportaient à la règle de l’Ordre du Temple. D’autres parties traiteraient des secrets et des techniques dans l’art de bâtir, des règles à suivre pour déterminer l’orientation, la forme et les proportions des bâtiments, des temples et des églises, pour que ceux-ci aient leur pleine valeur du point de vue initiatique.

Plusieurs autres parties du livre concerneraient les enseignements secrets de l’Ordre du Temple, et demeureraient pour nous, totalement incompréhensibles.
Tout ce que nous pouvons ajouter pour le moment, c’est que consulté sur l’existence de ce livre mystérieux dissimulé dans une crypte circulaire du château d’Arginy, Jean de Sarab 7, indiqua qu’il se trouvait bien un livre (le « Livre M » ?) en lien avec l’Ordre du Temple à cet endroit. Connaissant les « capacités psychiques » de ce personnage, nous avons toutes les raisons de croire que son avis recouvre une réalité qu’il nous reste à découvrir.
Selon certains historiens, c’est en 1253 que Louis de Beaujeu (mort en 1295), choisit de quitter le château familial situé près de Monsols dans le Rhône, pour s’installer à Arginy. Ses descendants, Guichard VI le Grand en 1295, Edouard 1er en 1331 et Antoinnette de Beaujeu en 1343, feront également d’Arginy leur demeure principale. A la page 118 de son livre « Le Temps hors du Temps » 6, Gabrielle Carmi rappelle que le château d’Arginy « fut la propriété d’une noble famille de la région et fut occupée successivement, au cour du XIVe siècle, par Guichard I, Guichard II, et Guichard III ». Arginy a donc été historiquement rattaché à l’Ordre du Temple lorsqu’une parente de Guillaume de Beaujeu (1233-1291) a épousé l’un des membres de la lignée des « Guichard », propriétaires du château. Rappelons que la famille de Beaujeu a été pendant près de 20 ans à la tête de l’Ordre du Temple. Guillaume de Beaujeu, 21e Grand-maître de l’Ordre (le 13 mai 1273) appartenait à la famille des sires de Beaujolais bien que son père, Guichard, n’ait jamais été seigneur de Beaujeu. Guillaume de Beaujeu appartenait à une branche cadette de la première Maison de Beaujeu, celle des seigneurs de Montpensier. Probablement né vers 1233, Guillaume de Beaujeu était le troisième ou le quatrième fils de Guichard de Beaujeu seigneur de Montpensier en Auvergne et de Catherine de Clermont dame de Montferrand. Guillaume de Beaujeu, qui avait reçu en héritage la seigneurie de Sevens (ou peut-être Seveux en Bourgogne) choisit pour sa part de rejoindre l’Ordre du Temple vers 1253. Envoyé en Terre Sainte, Guillaume de Beaujeu y effectua une brillante carrière qui le vit occuper tout d’abord l’office de châtelain de la forteresse de Château-Pèlerin, puis celui de maître de la province de Tripoli en 1271 avant d’être rappelé en Italie l’année suivante pour finalement devenir commandeur de la province des Pouilles. Selon des récits tardifs, le frère de Guillaume de Beaujeu aurait fait rapporter son corps au château d’Arginy. La question du « corps » de Guillaume de Beaujeu est encore un mystère qui demande à être résolu.
Toujours selon Gabrielle Carmi, c’est l’un des membres de la lignée des « Guichard » (peut-être Guichard VI), qui reçu à Arginy le précieux « dépôt » des Templiers, principalement constitué de documents et d’un « livre » comme nous l’avons vu.
Daniel Robin
Ecrire à l’auteur : rencontres.sciences.inexplique@gmail.com
Notes
Note 5 : Gabrielle Carmi (de son vrai nom Andrée Fortin) est née en 1904 en Nouvelle-Calédonie, où son père, polytechnicien et officier d’artillerie coloniale, était en service. Elle perdit sa mère à 5 ans. Mariée très jeune à un officier de marine, elle eut quatre enfants. Cela ne l’empêcha pas de faire des études de droit pour se spécialiser dans les problèmes de l’enfance malheureuse ou délinquante. Elle devint Juge pour enfants et travailla pour divers tribunaux de mineurs. Elle créa, dans le Midi de la France, un foyer pour enfants abandonnés, réalisant ainsi un rêve qui lui tenait à cœur. Menacée par la Gestapo pendant la dernière guerre, elle rejoignit la Résistance dans la région lyonnaise. La musique fut de tout temps son mode d’expression préféré et le support de ses méditations. Elle portait un vif intérêt pour l’étude comparée des religions et pour la kabbale. Elle s’occupa activement d’œuvres sociales. Dès son plus jeune âge, elle manifesta des dons de télépathie, de psychométrie et de clairvoyance. Rien apparemment ne prédisposait cette femme à l’aventure intérieure qu’elle vivra des années durant. En 1952, Gabrielle Carmi acheta avec son mari une maison en ruine dans le village d’Hermé près de Provins. Après l’avoir restaurée petit à petit, ils finirent par s’y installer. C’est alors que commença pour elle une succession de rêves précis et détaillés qui la mettaient en contact avec un chevalier de l’Ordre du Temple. Cet ancien croisé devient son « guide » dans un extraordinaire voyage au cœur du Moyen Âge. Gabrielle Carmi quitta ce monde le 8 avril 1990.
Note 6 : Gabrielle Carmi, Le Temps hors du Temps, Editions Robert Laffont, 1973.
Note 7 : Daniel Robin, Les Templiers de l’Agarttha, Gardiens de la Terre Sainte et de la Tradition Primordiale, Editions JMG, 2024 (page 132).
Suite et fin la semaine prochaine…