
Ce jeudi 27 mars 2025, un événement d’envergure a marqué l’histoire de la Franc-maçonnerie française : l’inauguration du nouveau musée de la Grande Loge de France (GLDF). Plus de 450 invités[1] se pressaient en l’Hôtel de la Grande Loge de France, situé au 8 rue Louis Puteaux, dans le 17e arrondissement de Paris, pour célébrer cette réalisation ambitieuse.
[1] Petit sourire incident. Vous aurez peut-être relevé cet heureux présage : le nombre d’invités correspondant à celui du titre de notre Journal nous a également paru de bon augure…
Un moment solennel dans le Grand Temple Pierre Brossolette

La cérémonie s’est ouverte dans le cadre majestueux du Grand Temple Pierre Brossolette, un lieu emblématique de la GLDF, où ont eu lieu des tenues et des rencontres historiques, au cours des décennies. Le Grand Maître de la GLDF, Thierry Zaveroni, a prononcé un discours captivant, entouré de figures politiques et culturelles bien connues de la capitale. À ses côtés se trouvaient notamment Madame Karen Taïeb, Adjointe à la Maire de Paris en charge du patrimoine, de l’histoire de Paris et des relations avec les cultes, et Monsieur Geoffroy Boulard, Maire du 17e arrondissement. Leur présence a souligné l’importance de cet événement, au delà de la communauté maçonnique, pour la ville de Paris où prend place, avec ce musée, un nouvel acteur culturel original et enrichissant.

Dans son allocution inaugurale, Thierry Zaveroni a insisté sur la vocation du musée à incarner les valeurs humanistes et spirituelles de la GLDF, tout en s’ouvrant à un public plus large. « Ce musée est un pont entre notre tradition tricentenaire et les enjeux contemporains, » a-t-il déclaré, rappelant que la GLDF, forte de ses 32 000 membres et 940 loges, se veut un « rempart face aux extrémismes » et un promoteur de la laïcité et de la fraternité. Après ce discours, le Grand Maître, accompagné de ses invités d’honneur, a procédé à la coupe du cordon, symbolisant l’ouverture officielle du musée.

Un parterre de personnalités pour un site fédérateur
L’inauguration a attiré un public varié, reflet de l’ambition de la GLDF de dialoguer avec la société dans son ensemble. Parmi les 450 participants, on comptait des personnalités du monde politique, médiatique, scientifique, ainsi que des acteurs majeurs de la culture et du patrimoine. Des représentants d’autres obédiences maçonniques, comme la Grande Loge Nationale Française (GLNF), avec laquelle la GLDF a coorganisé les Entretiens Pic de la Mirandole, étaient également présents, manifestant un esprit de coopération interobédientielle. La présence de figures extérieures à la franc-maçonnerie, notamment des chercheurs et des historiens, a renforcé l’idée que ce musée s’adresse à tous, initiés comme profanes.

Des posts sur X, tels que celui de
- @OrdoAbChaos147, ont capturé l’enthousiasme des participants : « Inauguration du Musée de la @GLDF_Officiel : J’y étais ! Une bonne idée que de vouloir y faire venir des enfants avec leur professeur, une bonne façon de démystifier dès le départ toute bêtise et de leur faire toucher du doigt la beauté. » Un autre utilisateur,
- @LeHeros147, a ajouté : « Ce lieu mêle la Tradition et la modernité. Un moment à partager avec le plus grand nombre. C’est juste… magnifique ! Bravo à l’équipe du Musée de la @GLDF_Officiel. »
- Ces témoignages spontanés reflètent l’émotion et l’espoir suscités par cette réalisation.
Un musée repensé pour transmettre et dialoguer

Le nouveau musée de la GLDF, situé au siège de l’obédience, est le fruit d’une année de travaux intensifs, initiée sous l’impulsion de Thierry Zaveroni, Grand Maître depuis 2022. Il s’inscrit dans une démarche de modernisation tout en restant fidèle aux racines historiques et spirituelles de l’obédience. Autrefois contenu dans un espace plus restreint d’une présentation classique, le musée a été entièrement repensé pour devenir un lieu « vivant », qui tisse un dialogue entre passé et présent. Il s’articule autour du triptyque MAB (Musée, Archives, Bibliothèque), inspiré des muséions antiques, ces temples grecs dédiés aux Muses, symboles de savoir et d’inspiration.

Les collections exposées offrent un panorama complet de trois siècles d’histoire maçonnique. Parmi les pièces phares, on trouve un registre de délibérations datant des origines de la GLDF, des textiles et bijoux maçonniques (cordons, sautoirs, médailles) illustrant les grades et les rites, notamment le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), pilier de la GLDF, ainsi que des objets prêtés par des institutions internationales. Une exposition dédiée aux francs-maçons résistants, avec des témoignages et des objets d’époque, rappelle leur rôle sous l’Occupation, lorsque le régime de Vichy avait interdit la franc-maçonnerie et pillé ses temples.
Un lieu d’ouverture et de partage

Ce musée incarne la volonté de la GLDF de s’ouvrir davantage à la Cité, comme l’a souligné Max Aubrun, président délégué du MAB, lors de l’inauguration : « Ce projet illustre une volonté d’ouverture, pour dépasser l’image de société discrète et devenir un acteur culturel reconnu. » Des outils numériques, tels que des écrans interactifs et des reconstitutions virtuelles, rendent l’expérience accessible à tous les publics : francs-maçons, chercheurs, scolaires ou simples curieux. Des visites thématiques sont prévues, notamment pour les enfants, afin de démystifier la franc-maçonnerie et de transmettre ses valeurs humanistes dès le plus jeune âge.
Le musée s’inscrit également dans une dynamique collaborative, notamment avec l’Association of Masonic Museums, Libraries and Archives in Europe (AMMLA), présidée par la GLDF depuis 2005. Cette ouverture s’est déjà manifestée lors des Journées du Patrimoine, où le siège de la rue Puteaux a attiré des milliers de visiteurs par le passé. Un espace notable du musée est dédié à la Loge Clio – du nom de la muse de l’Histoire – pour souligner que « transmettre, c’est prolonger la mémoire du monde ».
Un jalon dans l’histoire de la GLDF

Lieu de mémoire, de culture et de transmission, ce musée marque une étape majeure dans l’histoire de la GLDF, à la croisée du patrimoine maçonnique et de l’héritage spirituel. Initié sous Pierre Simon dans les années 1970, le projet MAB a évolué pour devenir un pôle d’excellence et cette rénovation en est l’heureux aboutissement. Elle intervient à un moment où la GLDF cherche à renforcer sa visibilité culturelle, dans un monde marqué par les crises et les tensions. Comme l’a rappelé Thierry Zaveroni lors de son propos, « la franc-maçonnerie joue un rôle essentiel dans notre société, en incarnant des valeurs humanistes face aux discours haineux et aux extrémismes ».
En inaugurant ce musée, la GLDF ne se contente pas de regarder le passé : elle se projette dans l’avenir.








