sam 22 février 2025 - 14:02

Francs-maçons en Russie : histoire, structure et influence

De notre confrère Russe gallerix.ru

L’histoire de la fraternité maçonnique s’étend sur plus de trois siècles, au cours desquels elle est passée d’une guilde de bâtisseurs médiévaux à un mouvement philosophique mondial. L’organisation, connue pour ses symboles, ses rituels et ses principes d’égalité, continue de susciter l’intérêt en tant qu’objet de recherche et source de théories du complot. La franc-maçonnerie est fondée sur les idées d’amélioration personnelle, de solidarité fraternelle et de recherche de vérités spirituelles, exprimées à travers le symbolisme architectural et les allégories.

L’origine et l’évolution du mouvement maçonnique

À l’Assemblée générale de la Grande Loge de Russie, à Veliki Novgorod, le 2 juin 2024, organisée par le Grand Maître, Andreï Bogdanov (assis, 6e en partant de la g.). © FACEBOOK ANDREY BOGDANOV

Les racines de la Franc-maçonnerie sont liées aux corporations artisanales de francs-maçons qui existaient en Europe depuis le début du Moyen Âge. Les équipes de construction qui ont édifié les cathédrales gothiques ont développé un système de connaissances professionnelles qui était transmis à travers des rituels d’initiation. Les guildes de francs-maçons avaient une structure fermée et leurs membres s’appelaient entre eux « frères ». Au XVIIe siècle, les guildes ont commencé à accepter des personnes non associées à la construction. Cela a conduit à la transformation de la franc-maçonnerie opérationnelle (artisanale) en franc-maçonnerie spéculative (philosophique).

La date officielle de fondation de la Franc-maçonnerie moderne est considérée comme le 24 juin 1717, lorsque quatre loges londoniennes se sont unies pour former la Grande Loge d’Angleterre. Au milieu du XVIIIe siècle, le mouvement s’était répandu dans toute l’Europe et l’Amérique, s’adaptant aux réalités culturelles et politiques de différents pays. Au cours des Lumières, les francs-maçons furent associés aux idées de liberté, d’égalité et de rationalisme, ce qui suscita la méfiance des monarchies et de l’Église.

Les premières étapes du développement en Europe

Les premières loges maçonniques en Europe continentale sont apparues en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Les rituels et la structure de l’organisation empruntent des éléments aux ordres chevaleresques, à l’alchimie et à la Kabbale. Dans les années 1730, des différences apparurent entre les « anciennes » et les « nouvelles » loges, conduisant à la formation de deux branches principales :

  • La franc-maçonnerie anglo-saxonne (la Grande Loge d’Angleterre) a conservé l’accent mis sur les trois degrés traditionnels (apprenti, compagnon, maître) et sa neutralité en politique.
  • La Franc-Maçonnerie continentale (le Grand Orient de France) autorisa la création de degrés supplémentaires et participa plus activement au débat public.

Dans l’Empire russe, les loges maçonniques ont commencé à apparaître sous Pierre Ier, mais le mouvement a prospéré pendant l’ère Catherine. Des personnalités comme Nikolaï Novikov et Ivan Elagin ont promu les idées éducatives en ouvrant des écoles et des bibliothèques. Cependant, en 1822, Alexandre Ier interdit la franc-maçonnerie en tant que « société secrète », ce qui obligea la confrérie à entrer dans la clandestinité.

Structure et principes organisationnels

Lutte contre la franc-maçonnerie. – Poursuite de la conspiration maçonnique. « Francs-maçons » contre l’URSS. – Résolution de l’Église orthodoxe hors de Russie.

La base d’une organisation maçonnique est une loge – une association locale de membres qui tient des réunions régulières. Les Loges sont organisées en  Grandes Loges ou Grands Orients , qui contrôlent les activités au niveau national ou régional. Par exemple, la Grande Loge Unie d’Angleterre (UGLE) est considérée comme la plus ancienne structure administrative.

Degrés d’initiation

La Franc-Maçonnerie traditionnelle comprend trois degrés de base :

  1. L’Apprenti est un débutant qui étudie les bases du symbolisme et de l’éthique.
  2. Compagnon – un membre qui approfondit les aspects philosophiques de l’enseignement.
  3. Le Maître est un membre à part entière, capable de diriger la loge.

Des degrés supplémentaires (par exemple, le Rite écossais propose 33 degrés) permettent l’étude des traditions ésotériques, mais ne sont pas obligatoires. La transition entre les degrés s’accompagne de rituels, notamment de pièces allégoriques et de conférences.

Principes éthiques

La Franc-Maçonnerie se positionne comme un système moral basé sur la foi en un Être Suprême (le Grand Architecte de l’Univers). Les membres sont tenus d’adhérer aux principes suivants :

  • L’amour fraternel est le soutien des camarades dans les situations difficiles.
  • La vérité est la poursuite de la connaissance par la pensée rationnelle.
  • La charité est une activité charitable et une assistance aux personnes dans le besoin.

Les discussions politiques et religieuses sont interdites lors des réunions pour éviter les conflits. Cette règle n’a cependant pas toujours été respectée dans l’histoire – par exemple, les loges françaises du XVIIIe siècle sont devenues une plate-forme de critique de l’absolutisme.

Symbolisme et rituels

Les symboles maçonniques sont empruntés aux outils des francs-maçons médiévaux, aux récits bibliques et à la philosophie antique. Chaque élément porte une signification allégorique associée à la connaissance de soi et à l’amélioration morale.

L'œil qui voit tout

Symboles clés

  • Le compas et l’équerre représentent l’harmonie entre le spirituel et le matériel. Le compas symbolise le ciel et la raison, l’équerre symbolise la terre et les actions pratiques.
  • L’œil qui voit tout est un rappel de la providence divine et de la responsabilité morale.
  • Les colonnes de Boaz et de Jachin sont les portes du Temple de Salomon, signifiant le passage de l’obscurité à la lumière.
  • L’acacia est un symbole de l’immortalité de l’âme, associé à la légende de la mort de Maître Hiram.

Pratiques rituelles

Les réunions de loge suivent un scénario strict, qui comprend :

  1. L’ouverture des œuvres est la création d’un espace sacré à travers des gestes et des paroles.
  2. Initiation – la consécration de nouveaux membres à travers des épreuves allégoriques.
  3. Conférences – interprétation des symboles et des principes éthiques.
  4. Fermeture des travaux – retour au monde « profane ».

Une place particulière est occupée par la légende d’Hiram Abiff , l’architecte du Temple de Salomon, dont la mort et la résurrection symbolisent le chemin de la transformation spirituelle. Cette histoire se joue lors de l’ascension au rang de maître.

La franc-maçonnerie dans l’Empire russe et en URSS

Les premières loges en Russie sont apparues sous Pierre Ier, mais leur développement actif a commencé à l’époque de Catherine. Les plus grands centres étaient Moscou et Saint-Pétersbourg, où opéraient des associations telles que « Astrea » et « Trois Bannières ». Les francs-maçons s’impliquaient dans l’éducation : Nikolaï Novikov publiait des livres et Ivan Schwartz organisait un séminaire pédagogique.

Rôle politique aux XIXe et XXe siècles

Malgré l’interdiction de 1822, les cercles maçonniques survécurent. Au début du XXe siècle, ils sont devenus une plate-forme pour l’intelligentsia libérale. Après la Révolution de Février 1917, de nombreux membres du Gouvernement provisoire (Alexandre Kerenski, Nikolaï Nekrassov) appartenaient à des loges. Les historiens notent cependant que leur influence est souvent exagérée : les francs-maçons n’avaient pas de programme politique unifié.

Avec l’arrivée au pouvoir des bolcheviks, la franc-maçonnerie fut interdite car considérée comme une « relique bourgeoise ». Le renouveau du mouvement n’a commencé que dans les années 1990 avec la création de la Grande Loge de Russie.

Situation actuelle et mythes

Il existe aujourd’hui environ 3 millions de francs-maçons dans le monde, les plus grandes communautés opèrent aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France. L’organisation reste secrète, même si elle publie des rapports sur ses projets caritatifs. Par exemple, les loges anglaises donnent chaque année des millions de livres aux hôpitaux et aux écoles.

Théories du complot

Depuis le XVIIIe siècle, les francs-maçons sont accusés de chercher à établir un contrôle mondial. Ces idées furent soutenues par la participation de membres individuels aux révolutions (la Française en 1789, la Russe en 1917) et par l’utilisation de symboles secrets. Cependant, les recherches montrent que les francs-maçons n’ont pas de plate-forme politique unifiée et que leurs rituels se concentrent sur l’amélioration éthique de soi.

Les femmes et la franc-maçonnerie

Traditionnellement, l’adhésion était limitée aux hommes, mais depuis le XIXe siècle, il existe des loges « mixtes » (par exemple, l’Ordre du Droit de l’Homme). Dans la tradition anglo-saxonne, les organisations de femmes (comme l’Ordre de l’Étoile de l’Est) fonctionnent parallèlement aux organisations d’hommes.

La franc-maçonnerie demeure un phénomène qui allie traditions historiques et quêtes philosophiques. Son héritage comprend à la fois ses contributions à la culture des Lumières et un ensemble complexe de symboles qui continuent d’inspirer les chercheurs.

L’influence de la franc-maçonnerie sur les idées du siècle des Lumières

Le siècle des Lumières, avec son accent mis sur le rationalisme, la pensée critique et la remise en question des autorités traditionnelles, a trouvé dans la franc-maçonnerie non seulement un allié mais aussi une sorte de laboratoire pour la mise en œuvre d’idées clés. La symbiose de ces deux phénomènes a déterminé les processus intellectuels et politiques des XVIIIe et XIXe siècles, créant la base de la transformation de la conscience publique.

Fondements philosophiques : déisme et morale rationnelle

La franc-maçonnerie devient le véhicule des concepts déistes caractéristiques des Lumières. La croyance dans le Grand Architecte de l’Univers – un créateur abstrait qui n’interfère pas dans les affaires terrestres – a permis d’unir les représentants de différentes confessions, évitant ainsi les conflits dogmatiques. Cette position reflétait la tendance générale de l’époque vers la sécularisation, où la religion conservait son pouvoir éthique mais perdait son pouvoir institutionnel.

Les idéologues francs-maçons tels que James Anderson ont intégré les principes de « loi naturelle » de John Locke et de Charles Montesquieu dans leurs œuvres. La Constitution d’Anderson (1723) proclamait l’égalité des membres de la loge quel que soit leur statut social, ce qui faisait écho aux idéaux des Lumières. Cependant, l’universalisme maçonnique avait ses limites : les gens du commun étaient encouragés à adhérer à la religion traditionnelle, tandis que l’élite pouvait interpréter la foi à travers le prisme de la raison.

Le rituel comme outil d’illumination

Voltaire

Les pratiques initiatiques des francs-maçons incarnaient allégoriquement l’idée de progrès. Le retrait du bandeau du néophyte symbolisait la transition de l’ignorance à la connaissance, un récit clé des Lumières. Les rituels étaient construits autour de métaphores de « construction spirituelle », où les outils des maçons (compas, équerres) étaient transformés en symboles d’harmonie entre la raison et l’action.

Les loges fonctionnaient comme des sociétés de débat où l’on discutait des œuvres de Voltaire, Diderot et Rousseau. Dans le même temps, l’interdiction des débats politiques, inscrite dans les chartes, était souvent violée. Les loges françaises, par exemple, devinrent des plateformes de critique de l’absolutisme, préparant le terrain à la révolution de 1789.

Influence politique : des réformes aux révolutions

Les réseaux maçonniques ont joué un rôle catalyseur dans la diffusion des idées révolutionnaires. En Amérique du Nord, les membres de la loge, dont Benjamin Franklin et George Washington, ont utilisé les structures organisationnelles fraternelles pour coordonner la lutte pour l’indépendance. Des processus similaires ont été observés en Europe : les Illuminati bavarois, associés aux francs-maçons, ont promu des programmes anticléricaux et antimonarchistes.

En Russie, les cercles maçonniques de Novikov et de Lopukhin combinaient des activités éducatives avec la formation d’une position civique. Leurs écoles, leurs bibliothèques et leurs projets d’édition contribuèrent à la diffusion des courants philosophiques occidentaux, ce qui suscita l’inquiétude de Catherine II. Cependant, au XIXe siècle, la franc-maçonnerie russe s’est orientée vers le conservatisme, abandonnant les idées radicales.

Éduquer les masses : éducation et charité

Les francs-maçons ont mis en œuvre des idées éducatives à travers des projets sociaux spécifiques. En Angleterre, les loges finançaient des écoles pour les enfants des ouvriers et, en Russie, elles organisaient des hôpitaux gratuits. Nikolaï Novikov, profitant de ses relations maçonniques, publia des revues satiriques et des sources historiques, rendant ainsi les connaissances accessibles au grand public.

Ces initiatives reflétaient la croyance dans le pouvoir transformateur de l’éducation, pierre angulaire de la philosophie des Lumières. Comme le notait Friedrich Schiller, dont les œuvres étaient étudiées dans les loges, la culture devait « ramener l’homme à la nature » par le principe rationnel.

Conflits et contradictions : entre l’idéal et la réalité

Malgré leurs objectifs communs, l’alliance entre la franc-maçonnerie et les Lumières n’était pas sans tensions. Les courants conservateurs au sein de la confrérie, comme le rite suédois, rejetaient l’anticléricalisme des philosophes. L’Église catholique et les hiérarques orthodoxes ont condamné les francs-maçons pour leur relativisme en matière religieuse, les considérant comme une menace pour les valeurs traditionnelles.

Les bouleversements révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle ont exacerbé ces contradictions. Alors que certains voyaient les francs-maçons comme le moteur du progrès, d’autres (comme l’abbé Barruel) les accusaient de comploter contre les monarchies. Les répressions contre les loges en Russie et en Bavière ont montré que l’absolutisme éclairé n’était prêt à soutenir que des formes apolitiques de franc-maçonnerie.

Patrimoine : de l’utopie à la pratique

Au XIXe siècle, la franc-maçonnerie avait perdu son rôle d’avant-garde des Lumières, mais ses institutions conservaient leur influence. Les loges sont devenues un espace de mise en œuvre de projets libéraux, de l’abolition de l’esclavage à l’élargissement du droit de vote. Les principes de fraternité, d’égalité et de dialogue rationnel formulés au XVIIIe siècle font toujours partie du discours public contemporain, confirmant la profondeur de l’influence mutuelle entre les deux époques.

Le lien entre la Franc-Maçonnerie et l’Ordre Rosicrucien : entrelacs historiques et parallèles idéologiques

Ancien ordre rosicrucien, auquel appartenait Cambaréni

L’interaction de la Franc-Maçonnerie et du Rosicrucianisme représente une synthèse complexe de traditions ésotériques, de symbiose organisationnelle et de polémiques philosophiques. Ces deux mouvements, apparus à des époques différentes mais développés dans le cadre d’un paradigme culturel commun, présentent à la fois des points de contact et des différences fondamentales.

Origines historiques : du mythe à l’institutionnalisation

Les racines du rosicrucianisme remontent aux manifestes du début du XVIIe siècle – Fama Fraternitatis (1614) et  Confessio Fraternitatis (1615), qui proclamaient l’existence d’une confrérie secrète luttant pour le renouveau spirituel de l’humanité. On dit que le fondateur légendaire, Christian Rosenkreutz, a combiné les connaissances mystiques de l’Est et de l’Ouest, créant une organisation dont les membres pratiquaient l’alchimie, la Kabbale et la théosophie. Cependant, les historiens, dont Umberto Eco, notent le caractère littéraire et utopique de ces documents, probablement créés par un cercle d’intellectuels allemands.

La franc-maçonnerie, formalisée en tant qu’institution en 1717, se positionnait initialement comme l’héritière des guildes de francs-maçons médiévaux. Cependant, dès les années 1730, des éléments empruntés à la tradition rosicrucienne apparaissent dans ses structures :

  • Le symbole de la rose et de la croix, interprété comme une synthèse du spirituel et du matériel.
  • Rituels associés au symbolisme alchimique.
  • Le concept de « connaissance secrète » accessible uniquement aux initiés.

Une étape importante fut la création dans les années 1760 de l’Ordre de la Croix d’Or et de la Rose , une structure qui réunissait des loges maçonniques avec des groupes d’alchimistes qui se considéraient comme les héritiers des Rosicruciens. En Russie, cette tradition s’est manifestée à travers les activités de Nikolaï Novikov et d’Ivan Lopukhin, qui ont combiné les réunions maçonniques avec l’étude des textes hermétiques.

Intersection institutionnelle : diplômes et ordres

Le mécanisme clé de l’intégration fut l’introduction du grade de Chevalier de la Rose-Croix dans les systèmes d’initiation maçonniques. Dans le Rite Écossais Ancien et Accepté, il correspond au 18ème degré, où le néophyte étudie les doctrines kabbalistiques et alchimiques. Le rituel de ce degré comprend :

  • Interprétation de la légende de Christian Rosenkreutz comme allégorie de la transformation spirituelle.
  • Travaillant avec les symboles d’un pélican nourrissant ses poussins de son propre sang (sacrifice) et d’une étoile à sept branches (synthèse de la matière et de l’esprit).
  • Une étude du Mariage chimique, un texte dans lequel les processus alchimiques sont métaphoriquement identifiés aux étapes de l’initiation.

Au XIXe siècle, des organisations hybrides apparaissent, comme la Société des Rosicruciens d’Angleterre (SRIA), fondée en 1865. Malgré son autonomie formelle, ses membres étaient également membres de loges maçonniques et ses rituels comprenaient des éléments de théurgie rosicrucienne et de symbolisme maçonnique.

Contradictions philosophiques : mysticisme et rationalisme

Bien que les deux mouvements professaient un désir de « bien commun », leurs méthodes et leurs priorités différaient :

AspectFranc-maçonnerieRosicrucianisme
CibleAmélioration morale de la sociétéTransmutation spirituelle de la personnalité
Méthode de baseRationalisme, projets éducatifsAlchimie, pratiques magiques
Attitude envers la religionNeutralité, déismeSyncrétisme actif, critique des dogmes
Rôle politiqueRéformes libéralesRetrait des affaires du monde

Les Rose-Croix critiquaient les Francs-Maçons pour leur matérialisme excessif, tandis que les Francs-Maçons voyaient le mysticisme de la confrérie comme une menace pour les fondements rationnels des Lumières. En Russie, ces contradictions sont apparues dans les années 1780, lorsque les Martinistes (un mouvement rosicrucien) dirigés par Novikov se sont affrontés aux Illuminati, qui se concentraient sur le changement social.

Dialogue symbolique : la rose, la croix et leurs interprétations

Dialogue symbolique : la rose, la croix et leurs interprétations

Le symbole central des Rose-Croix – une rose en fleur sur une croix – a été adapté par les Francs-Maçons en deux versions :

  1. Chrétien : la rose comme âme du Christ, née à travers la souffrance (allusion à la Résurrection).
  2. Hermétique : synthèse des principes féminin (rose) et masculin (croix), incarnation de la pierre philosophale.

John Dee, alchimiste et rosicrucien, a développé le concept de la monade hiéroglyphique , un signe qui combine des symboles astronomiques et kabbalistiques. Cet élément est entré dans les rituels des loges maçonniques et rosicruciennes, devenant la base des pratiques méditatives.

Situation actuelle : divergences et coopérations

Au XXe siècle, les chemins des organisations ont finalement divergé :

  • La franc-maçonnerie a conservé l’accent mis sur la charité et le dialogue interreligieux.
  • Le rosicrucianisme a évolué vers un christianisme ésotérique, prenant forme dans des structures telles que l’AMORC (Ancien Ordre Mystique de la Rose et de la Croix), qui nie toute activité politique.

Il existe néanmoins des points communs :

  • Dans le Martinisme , mouvement qui combine les rituels maçonniques avec la théurgie rosicrucienne.
  • Dans les loges de recherche qui étudient les manuscrits alchimiques (par exemple, la Grande Loge Unie d’Angleterre conserve les archives du SRIA).
  • Dans la symbolique des « francs-maçons », où le compas et l’équerre sont parfois représentés encadrés de roses.

Le lien entre la Franc-Maçonnerie et le Rosicrucianisme reste un exemple de l’interaction dynamique des traditions ésotériques, où la compétition des idées n’exclut pas la continuité des symboles et des pratiques.

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Pierre d’Allergida
Pierre d’Allergida
Pierre d'Allergida, dont l'adhésion à la Franc-Maçonnerie remonte au début des années 1970, a occupé toutes les fonctions au sein de sa Respectable Loge Initialement attiré par les idéaux de fraternité, de liberté et d'égalité, il est aussi reconnu pour avoir modernisé les pratiques rituelles et encouragé le dialogue interconfessionnel. Il pratique le Rite Écossais Ancien et Accepté et en a gravi tous les degrés.

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