dim 23 février 2025 - 05:02

La Vérité Absolue : exploration de l’Absolu en Franc-maçonnerie

L’étymologie du terme « absolu » révèle une notion de plénitude et d’indépendance, quelque chose qui est complet en soi et ne dépend de rien d’autre pour exister. Ce concept est central non seulement dans la philosophie mais aussi dans le mysticisme et les traditions ésotériques comme la Franc-maçonnerie. Nous allons explorer comment les Francs-maçons perçoivent et se rapportent à cette notion d’absolu, souvent résumée dans leur terme unique : GADLU, qui signifie “Grand Architecte de l’Univers”.

L’Absolu : Définition et Perception

Selon la définition étymologique, l’absolu est ce qui n’est pas conditionné, séparé ou délié. Il est inconditionné, indépendant, complet en soi. Pour les Francs-maçons, comme pour beaucoup d’autres traditions spirituelles ou initiatiques, l’absolu est synonyme du Créateur, de l’Unique, de Dieu sous toutes ses formes et noms diversifiés à travers les cultures : Allah, Jéhovah, Krishna, etc. Pour eux, l’absolu se nomme GADLU, un terme qui encapsule le mystère de l’ineffable, de l’immanifesté.

GADLU et Franc-Maçonnerie

En Franc-maçonnerie, l’absolu n’est pas seulement un concept théorique mais un objectif spirituel et initiatique. GADLU, bien que non prononcé explicitement, est symbolisé et recherché à travers les rituels, les symboles, et surtout à travers la quête de la « parole perdue », qui est un symbole de la connexion ultime avec le divin. Cette parole n’est pas un mot à prononcer mais une compréhension à atteindre, une unité avec l’absolu.

Escalier en pierre

Symboles et Escalier en Colimaçon : Chaque degré de l’escalier maçonnique représente une étape dans la compréhension de l’absolu. C’est un voyage initiatique où chaque marche est une occasion de se rapprocher de la vérité ultime. Les symboles comme le compas et l’équerre, le soleil et la lune, sont des rappels constants de l’harmonie et de l’ordre universel, reflets de GADLU.

Le mot perdu : Ce concept central dans la Franc-maçonnerie symbolise la perte de la connexion directe avec le divin, et chaque Franc-maçon travaille à sa redécouverte, qui n’est autre que la reconnaissance de l’absolu en soi. Cette quête est symbolisée par Hiram Abif, le maître architecte dont la mort est un rappel de la mort du moi pour renaître à une compréhension supérieure.

Philosophie et Spiritualité de l’Absolu

La philosophie de l’absolu est vaste mais converge souvent vers l’idée d’un commencement et d’une fin, d’une cause première. Spinoza, admiré par Einstein, soulignait que Dieu n’est pas à chercher en dehors de soi mais à comprendre en soi-même.

Spinoza et l’Unité avec Dieu : Pour Spinoza, Dieu est l’univers entier, le macrocosme, et nous en sommes un reflet, le microcosme. Cette idée résonne avec la quête maçonnique d’unité avec l’absolu. Dans la Franc-maçonnerie, cette recherche de l’unité se fait à travers l’étude, la méditation, et la pratique de la fraternité, des vertus qui élèvent l’esprit vers GADLU.

Baruch Spinoza
Baruch Spinoza

La Conscience et la Spiritualité : La conscience de l’absolu dépend du niveau spirituel de chacun. La simplicité, la lutte contre l’égoïsme, et l’humilité sont des signes d’un haut niveau de conscience, menant potentiellement à des états de maîtrise des lois naturelles, comme illustré par les enseignements de figures comme Bouddha ou Jésus. Dans la maçonnerie, cela se traduit par l’idée que chaque membre doit travailler sur lui-même pour atteindre une meilleure compréhension de GADLU.

L’Absolu dans le Quotidien : La Vie et le Mystère

« La vie n’est pas un problème à résoudre, c’est un mystère à vivre »

Cette phrase invite à une compréhension plus profonde de l’absolu dans la vie de tous les jours. GADLU ou l’absolu n’est pas à chercher dans les livres ou les dogmes mais dans l’expérience de la vie, dans les moments de connexion avec autrui, la nature, et soi-même. Pour un Franc-maçon, chaque action, chaque pensée, doit être un pas vers une plus grande harmonie avec l’univers, un reflet de l’ordre instauré par GADLU.

L’Exploration Continue

La Franc-maçonnerie, en tant que voie initiatique, offre une structure pour cette exploration de l’absolu. Les loges sont des espaces sacrés où les Francs-maçons se réunissent pour progresser, non seulement dans la connaissance des rites et des symboles mais aussi dans leur propre transformation intérieure. Chaque tenue de loge, chaque travail rituel, est une occasion de méditer sur la nature de GADLU, de chercher à comprendre comment l’absolu se manifeste dans le monde visible et invisible.

La Diversité Culturelle et Spirituelle

Il est important de noter que la Franc-maçonnerie, tout en ayant des principes universels, reconnaît et respecte la diversité des croyances et des approches spirituelles. GADLU, dans ce contexte, devient un terme universel pour le divin, permettant à des hommes de toutes confessions de se retrouver autour d’une quête commune de vérité et de lumière. Cette universalité est un des fondements de la fraternité maçonnique, où le respect de l’autre et la recherche de la vérité personnelle sont privilégiés.

Conclusion

Pour les Francs-maçons, et ceux qui cherchent une vérité absolue, l’approche est intérieure. L’absolu est à comprendre, non à résoudre ou à conceptualiser de l’extérieur. GADLU reste un mystère, une vérité à vivre plutôt qu’à définir, rappelant que dans la quête spirituelle, ce n’est pas seulement la destination qui compte mais aussi le voyage lui-même. Nous continuons à explorer ces thèmes, cherchant à élargir notre compréhension de l’univers, de la spiritualité, et de l’absolu, non pas comme une entité séparée, mais comme une réalité qui nous englobe tous.

En conclusion, cette exploration de l’absolu à travers le prisme de la Franc-maçonnerie met en lumière l’idée que la quête de la vérité ultime est un effort personnel et collectif, une recherche qui ne s’arrête jamais mais qui enrichit chaque instant de notre vie.

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Erwan Le Bihan
Erwan Le Bihan
Né à Quimper, Erwan Le Bihan, louveteau, a reçu la lumière à l’âge de 18 ans. Il maçonne au Rite Français selon le Régulateur du Maçon « 1801 ». Féru d’histoire, il s’intéresse notamment à l’étude des symboles et des rituels maçonniques.

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