Lors d’une discussion avec un frère américain au sujet des utilisations possibles de l’IA dans les travaux maçonniques, il m’a dit :
« Je me souviens de l’époque où il était encore tabou pour le secrétaire de la loge d’utiliser un PC avec un traitement de texte pour rédiger le procès-verbal de la loge.
Je me souviens aussi qu’un des sujets de débat au sein du Grand Orient de France était le transhumanisme, un sujet qui a emprunté des chemins très difficiles, mais le point central du Grand Orient était la dénaturalisation de l’être humain par l’incorporation de la technologie dans son corps et son esprit. Je pense que c’est une question pertinente : allons-nous un jour initier un être humain amélioré ? Un androïde doté d’une conscience ? Quel type d’être humain est l’être humain maçonnique ? Une personne biologique consciente de sa perfectibilité morale ? Ou autre chose ?
On peut également se demander s’il n’y aura pas des classes d’humains : des humains améliorés par l’IA et des humains biologiques traditionnels qui ne peuvent pas se permettre d’être améliorés.
La prochaine chose que tu feras, c’est de nous simplifier la vie, par exemple en utilisant l’IA pour faire des traductions. Elle nous donnera beaucoup d’outils, aussi importants que lorsque les premières calculatrices scientifiques sont apparues. Le problème de ce qui va bientôt arriver est d’ordre éthique. Il s’agira de savoir comment les gens utilisent ces outils, et c’est une question très maçonnique, car elle relève du domaine de la moralité. »
En quelques mots on aurait pu penser que notre frère Milton avait tout dit !
Et puis il m’a parlé d’un autre aspect de cette réalité : la prise en mains de l’IA !
C’est sur cette piste que ma recherche m’a fait découvrir ce petit livre intitulé « Apprendre à guider les IA » écrit par Mikaël Cabon et Cyril de Sousa Cardosa aux éditions Librio !
Ce petit livre, sous-titré « Petit guide pour maîtriser l’art du prompt engineering » ouvre une autre dimension que l’on pourrait résumer par l’injonction « Et si on apprenait à manipuler cet outil ? »
La peur des capacités extraordinaires de l’intelligence artificielle nous orientent vers les risques de manipulation mais ce faisant nous oublions toutes les applications possibles pour en faire un outil au service de la fraternité universelle.
Ces applications ne pourront être mises en œuvre que si des jeunes maçonnes et maçons sont capables de les créer !
D’où l’importance des choix obédientiels pour investir dans cet apprentissage de ce nouvel outil !
C’est l’objet de cette nouvelle discipline qu’est la promptologie « l’art de savoir poser les bonnes questions à la machine ».
Et puis il y a aussi la « Machine learning « ou « l’art de donner vie aux données pour créer des modèles d’intelligence artificielle capables d’apprendre de manière autonome. »
Comme c’est un sujet qui peut intéresser toutes les obédiences de tous les pays on pourrait imaginer qu’un organisme international interobédientiel se crée pour faire fonctionner un laboratoire de recherches chargé de mettre au point des applications spécialement maçonniques !
Le risque est grand de ne pas saisir l’occasion qui se présente de s’approprier cet outil nouveau qui marque un nouvelle étape dans l’intelligence humaine !
Rester sur le bord du chemin alors que tout va changer demain dans tous les secteurs de la création, n’est pas concevable pour la pensée maçonnique qui a toujours été ouverte sur la modernité !
L’intelligence artificielle est désormais une réalité qui permet à la machine de chercher et de trouver. La machine devient aussi petit à petit un être robotique qui peut nous aider et avec lequel nous pourrons converser.
L’être robotique mérite d’être imprégné des valeurs maçonniques pour être la garantie de nous préserver des déviances perverses !
Une brochure à découvrir en cliquant sur l’image
Un des premiers objectifs serait de pouvoir proposer à toutes les loges de s’équiper d’une machine adaptée à son fonctionnement. On pourrait imaginer que dans le collège des officiers (officières) que l’un d’entre eux soit formé à l’utilisation de ces machines.
Bien d’autres champs d’application seront concernés !
Il est clair que tout cela ne peut avoir un sens que si, au final, cela permet d’étendre la fraternité universelle, en levant les blocages qui aujourd’hui l’empêchent de s’affirmer !
Ouvrez un recueil de planches des années 2023/2024 et vous verrez très vite, si vous avez l’habitude du style “ChatGpt”, que beaucoup d’entre elles ont été écrites en 5 minutes et 3 clics. C’est à ce niveau que vous allez retrouver partout l’IA en premier, et c’est là le aussi le plus gros danger.
C’est une forme de l’usage banal du “copier-coller” ! L’intérêt est limité et celles et ceux qui le pratiquent se lasseront ou alors ils resteront dans un stade de médiocrité mais ce n’est pas grave ! Un autre univers est accessible !
La capacité innovante de l’IA semble être sa capacité de chercher en fonction des instructions qui lui ont été données. C’est pourquoi le terme intelligence est approprié. La revolution cybernétique apporte la possibilité pour l’être humain de dialoguer avec la machine . La machine devient un robot pensant capable d’aller plus loin et plus vite. D’où l’importance d’apprendre à dialoguer pour que le robot reste fidèle à son coach humain.
Fraternité.
Qu’en pensent les frères et les soeurs qui sont impliqués dans les laboratoires de recherche ?
Et comment l’IA pourra t’elle traduire ce qui a été imaginé par un être humain quand une interprétation fiable serait nécessaire pour qu’elle respecte scrupuleusement la pensée de l’auteur!
Moi je crois que c’est impossible à assumer.
Est-ce que c’est impossible à assumer ? L’avenir le dira mais devant l’étendue des potentialités on peut espérer que cela soit possible !