sam 19 octobre 2024 - 14:10

Louis-Claude de Saint-Martin élève de Martines de Pasqually

Louis-Claude de Saint-Martin, connu sous le nom de « Philosophe inconnu », est né le 18 janvier 1743 à Amboise et décédé à Châtenay-Malabry le 14 octobre 1803 (21 vendémiaire an XII). Il était un philosophe français.

Portrait au physionotrace de Louis_Claude de Saint_Martin (1743_1803), dessiné par Jean_Baptiste Fouquet et gravé par Gilles_Louis Chrétien. Original perdu. L’ésotériste Stanislas de Guaïta affirme que la gravure date de l’année 1801 ; il l’a reproduite dans son ouvrage Essais de sciences maudites, publié en 1891. (Crédit : Gilles_Louis Chrétien)

Louis-Claude de Saint-Martin est une figure majeure du courant illuministe dans l’histoire des idées. Contemporain de l’Allemand von Eckartshausen, auteur de La Nuée sur le sanctuaire, recommandé plus tard par Éliphas Lévi, l’illuminisme inclut également l’extatique suédois Emmanuel Swedenborg, bien que ses ouvrages soient réputés difficiles à lire.

Louis-Claude de Saint-Martin, né le 18 janvier 1743 à Amboise, était issu d’une famille noble. Son père, Claude François de Saint-Martin, était maire d’Amboise et conseiller avocat du roi. Sa sœur s’est mariée avec le général Antoine Auguste Desherbiers de Létanduère. Une éducation éclairée par sa belle-mère a cultivé en lui de nobles sentiments et une sensibilité profonde.

Maison natale de Louis-Claude de Saint-Martin à Amboise (37) (Crédit photo : Franck Fouqueray)

Après des études de droit, Louis-Claude est devenu avocat, mais la profession ne lui plaisait guère. En 1765, avec l’aide d’un ami influent, il obtient un poste de sous-lieutenant au régiment de Foix à Bordeaux, lui permettant de consacrer plus de temps à ses études ésotériques.

Grâce à un ami, il a rejoint l’Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers, fondé par Martinès de Pasqually. Les enseignements de cet ordre, basés sur les théosophies judéo-chrétiennes et les secrets d’Égypte, de Grèce et d’Orient, ont profondément influencé sa philosophie.

En 1771, il quitte l’armée pour se consacrer entièrement à sa vocation, servant comme secrétaire de Martinès de Pasqually pendant plusieurs mois.

En 1773 et 1774, Louis-Claude de Saint-Martin séjourne à Lyon chez Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824). Ce dernier, également disciple de Martinès de Pasqually, créa en 1778 le Rite Écossais Rectifié (RER), pratiqué par les francs-maçons, dans lequel il intégra l’essentiel de la théosophie martinésiste. Durant ce séjour chez Willermoz, Saint-Martin rédigea son premier ouvrage, Des erreurs et de la vérité, ou les Hommes rappelés aux principes de la science. Lors de sa parution en 1775, l’auteur, alors à Paris, devint déjà le « Philosophe inconnu », surnom qui lui restera attaché à travers les siècles. Son Tableau naturel des rapports qui unissent Dieu, l’Homme et l’univers (1782) prolonge et approfondit les enseignements de son premier livre.

Maison natale de Louis-Claude de Saint-Martin à Amboise (37) (Crédit photo : Franck Fouqueray)

À cette époque, Saint-Martin commence à se détacher des pratiques actives de la magie pour s’orienter vers une spiritualité plus « intérieure », estimant que le Réparateur a montré la voie d’un contact direct avec le divin par la prière. Il en vient même à se méfier de la franc-maçonnerie, malgré une brève appartenance au rite rectifié de Willermoz. Son séjour à Strasbourg (1788-1791) marque un tournant : il y rencontre Mme de Böcklin, qui lui fait découvrir la philosophie de Jacob Boehme, dont il traduira cinq ouvrages.

Concernant la Révolution française, Saint-Martin la perçoit comme un châtiment temporaire envoyé par la Providence, conséquence de la décadence des trônes et des autels. Il va jusqu’à monter la garde devant le Temple, devenu prison de la famille royale. Louis Blanc, à tort, lui attribua même la célèbre devise « Liberté, Égalité, Fraternité », bien que Robert Amadou ait démontré cette erreur dans un numéro spécial de Renaissance traditionnelle avec des arguments détaillés.

Après L’Homme de désir (1790), puis Le Nouvel Homme et Ecce Homo (écrit pour instruire la duchesse de Bourbon) parus en 1792, Saint-Martin écrit principalement sous l’influence de Boehme, dont il concilie les enseignements avec ceux de son « premier maître » Martinès de Pasqually. C’est aussi à cette époque qu’il commence sa correspondance théosophique avec le Bernois Niklaus Anton Kirchberger (1739-1799). Il publie d’autres ouvrages, dont Le Ministère de l’homme-esprit (1802), qui est sans doute son travail le plus abouti, conciliant au mieux les doctrines de Boehme et de Martinès de Pasqually. En parallèle, il traduit et fait publier les œuvres de Boehme. Il rencontre Chateaubriand en janvier 1803 à la Vallée-aux-Loups, avant de s’éteindre le 13 octobre de la même année à Aulnay, près de Sceaux, chez le sénateur Lenoir-Laroche.

Il a également adressé une lettre à Johann Christian Ehrmann, plusieurs fois publiée.

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Erwan Le Bihan
Erwan Le Bihan
Né à Quimper, Erwan Le Bihan, louveteau, a reçu la lumière à l’âge de 18 ans. Il maçonne au Rite Français selon le Régulateur du Maçon « 1801 ». Féru d’histoire, il s’intéresse notamment à l’étude des symboles et des rituels maçonniques.

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