mer 27 novembre 2024 - 05:11

Réveillons-nous : La modernité est une imposture, retrouvons la sagesse ancienne

Pierre Rabhi1, dans son ouvrage Vers la sobriété heureuse, nous offre une vision radicale et éclairante de la modernité et de ses dérives. Cette lecture estivale, propice à une réflexion profonde, est particulièrement pertinente pour un franc-maçon en quête de vérité et de sagesse. Rabhi propose une transformation profonde de nos modes de vie, un retour à des valeurs ancestrales et une reconnexion avec la nature.

Pour un initié, quels enseignements tirés de Pierre Rabhi ?

L’auteur commence par dénoncer la modernité comme une vaste imposture, une illusion de progrès qui a conduit l’humanité à s’aliéner. Le franc-maçon, engagé dans une quête de perfectionnement et de compréhension des vérités universelles, trouve ici un appel à la vigilance. La modernité, dans sa course effrénée vers la consommation et la croissance économique, a sacrifié les valeurs humaines et spirituelles. Ce constat pousse à une réflexion sur les véritables priorités de la vie et sur la nécessité de rééquilibrer notre rapport au monde.

« Le chant du forgeron », titre de son premier chapitre, serait-il symbole de transformation ?

Effectivement, le thème du forgeron, évoqué dans ce chapitre, résonne particulièrement avec les valeurs maçonniques. Le forgeron, symbole de transformation et de maîtrise, rappelle l’importance de façonner son propre destin. Comme le forgeron forge le métal, le franc-maçon s’efforce de forger son caractère et sa vie, en harmonie avec les principes de la nature et de la création. Mircea Eliade, dans Forgerons et alchimistes(Flammarion, Coll.  Champs essais, nouv. éd. 2018), explore également ce symbolisme, soulignant l’art de transformer et de sublimer la matière brute, une métaphore puissante pour le travail intérieur du maçon.

Sans compter que Tubalcaïn, selon l’Ancien Testament dans le livre de la Genèse, chapitre IV, est décrit comme le premier forgeron, habile dans les ouvrages de cuivre et de fer.

Il est l’ancêtre de la tribu de Touba, habitant les riches Monts d’Arménie. Descendant de Caïn, Tubalcaïn incarne le médiateur entre la terre et le ciel, utilisant les quatre éléments pour transformer et purifier la matière. Il symbolise le travail, la persévérance et la capacité de transformation, des valeurs essentielles pour l’initié franc-maçon, représentant la maîtrise et la transmutation intérieure nécessaire pour atteindre la perfection spirituelle. Principalement, dans certains rites et degrés, Tubalcaïn est un des mots de passe en franc-maçonnerie…

Cette sobriété volontaire se référerait-elle à une sagesse ancestrale ?

Pierre Rabhi prône de toute évidence, la sobriété volontaire comme un moyen de libération et de reconquête de soi. Pour le franc-maçon, cette sagesse ancestrale est un rappel de la nécessité de modérer ses désirs et de rechercher un équilibre harmonieux entre besoins matériels et aspirations spirituelles. La modération, la simplicité et la maîtrise de soi sont des vertus essentielles pour tout initié, et l’auteur offre ici un chemin vers une vie plus authentique et épanouissante.

Par ailleurs, le lien rompu avec la nature est une préoccupation centrale chez Pierre Rabhi. Il invite à une reconnexion avec notre environnement, à voir la Terre non pas comme une ressource à exploiter, mais comme une mère nourricière à respecter. Le franc-maçon, qui cherche à comprendre et à respecter les lois naturelles, trouve dans cet appel une résonance profonde avec ses propres valeurs. Cette vision holistique encourage à repenser notre rapport à la nature et à agir en gardiens éclairés de la planète.

Il s’agit bien là d’une lecture plus qu’inspirante pour le franc-maçon. Pierre Rabhi, par sa critique de la modernité et son appel à une vie plus sobre et en harmonie avec la nature, offre des enseignements précieux. Cette œuvre incite à une réflexion profonde sur nos choix de vie, à un retour à des valeurs essentielles et à une action concrète pour un futur plus juste et durable. Sous l’œil du franc-maçon, ce livre est un guide vers une transformation personnelle et collective, un chemin vers la véritable liberté et la sagesse.

En redécouvrant la sagesse de la sobriété heureuse, le franc-maçon peut s’inspirer de l’exemplarité de Pierre Rabhi pour avancer sur le chemin de la connaissance et de l’harmonie avec l’univers.

Vers la sobriété heureuse demeure un phare pour ceux qui sont en quête de simplicité et d’authenticité.

Rappelons que Babel est une collection de livres au format poche créée en 1989 par les éditions Actes Sud, vise à redonner vie aux titres originaux de la maison d’édition. Elle propose une diversité de genres littéraires, y compris littérature française et étrangère, poésie, théâtre, essais, et plus encore. Parmi ses sous-collections figurent Babel aventure, Babel noir, et Les Érotiques.

1Pierre Rabhi, agriculteur, écrivain et penseur d’origine algérienne, est une figure emblématique de la quête pour une société plus respectueuse de l’homme et de la nature. Né en 1938 dans le Sud algérien, il émigre en France à l’âge de vingt ans, porté par le rêve d’une vie en harmonie avec la terre. Très vite, il se détourne des illusions de la modernité pour embrasser une existence en symbiose avec la nature, devenant l’un des pionniers de l’agroécologie.

Pierre Rabhi, en 2009

Pierre Rabhi s’est engagé sans relâche à promouvoir cette approche à travers le monde, et en particulier en Afrique, œuvrant pour l’autonomie, la sécurité et la salubrité alimentaires des populations. Sa vision ne se limite pas à l’agriculture ; elle s’étend à une philosophie de vie où l’exemplarité et la sobriété sont des vertus cardinales.

Fondateur de multiples associations telles que Colibris* et Terre et Humanisme, Pierre Rabhi a cherché à reconnecter l’homme à la nature, incitant chacun à repenser ses valeurs et ses choix de vie. En octobre 2013, Olivier Le Naire a publié un livre d’entretien intitulé Pierre Rabhi, semeur d’espoirs dans la collection « Domaine du possible » (Actes Sud), offrant une plongée profonde dans les pensées et les aspirations de ce grand sage.

Sandrine Bélier, Allain Bougrain-Dubourg, Cécile Duflot et Pierre Rabhi aux Journées d’été des Verts à Nîmes en 2009

En 2014, Rabhi a contribué à l’ouvrage collectif Nos Voies d’espérance (Actes Sud – Les liens qui libèrent), consolidant ainsi son engagement pour un avenir plus lumineux et durable.

Pierre Rabhi s’est éteint le 4 décembre 2021 à l’âge de 83 ans, laissant derrière lui un héritage inestimable et une communauté de disciples déterminés à poursuivre son œuvre. Sa vie et son travail restent une source d’inspiration inépuisable pour tous ceux qui aspirent à un monde plus juste et en harmonie avec la nature.

*Le Mouvement Colibris, fondé par Pierre Rabhi en 2007, est une initiative citoyenne qui vise à encourager des modes de vie plus respectueux de l’homme et de la nature. Inspiré par une légende amérindienne racontée par Pierre Rabhi, où un petit colibri tente d’éteindre un incendie de forêt en transportant de l’eau avec son bec, ce mouvement symbolise l’idée que chaque geste compte, même le plus modeste, pour contribuer à un changement global.

Le colibri, par sa petite taille et son action déterminée, incarne la philosophie du mouvement : chacun peut et doit agir à son niveau pour améliorer le monde. Colibris se concentre sur des actions concrètes et locales dans divers domaines tels que l’agroécologie, l’éducation, l’économie solidaire et la gouvernance participative.

Une fresque à Casablanca représentant le visage de Pierre Rabhi accompagné d’une citation en français et en arabe : la nature offre à la fois ce qui nourrit le corps et le guerit, émerveille l’âme, le cœur et l’esprit.

Les activités de Colibris comprennent des campagnes de sensibilisation, des formations, des conférences, et la création de réseaux de personnes et d’initiatives locales œuvrant pour une transition écologique et solidaire. Le mouvement met également à disposition des outils et des ressources pour aider les citoyens à passer à l’action, favorisant ainsi l’émergence d’une société plus équitable et durable.

Colibris est bien plus qu’un simple mouvement; c’est une invitation à chacun de prendre sa part de responsabilité et de contribuer, à son échelle, à un avenir harmonieux pour tous.

Vers la sobriété heureuse

Pierre Rabhi – Babel, Coll. essai, 2013, 176 pages, 6,70 €

7 Commentaires

  1. Je ne vois pas ce que viennent faire dans ces commentaires les attaques contre ceux qui pronent une medecine differente avec une approche centrée sur les causes et pas les consequences d’une maladie.
    Il est curieux de constater que de grands noms de la medecine etaient portés au pinacle jusqu’à ce qu’ils denoncent l’imposture vaccinale contre le Covid derangeant par là les grands groupes pharmaceutiques qui n’avait qu’un but, augmenter le poids de leurs metaux en especes sonnantes et trebuchantes…
    Je suis un maçon qui se traite à l’homeopathie, aux huiles essentielles (que j’ai d’ailleurs utilisées contre le Covid dans sa variante Delta) et qui ne crache pas sur la medecine dite classique.
    J’ai tous mes vaccins mais je considere que les soi disant vaccins contre le Covid dont il faut faire 5 ou 6 injections est une vaste fumisterie et j’assume.
    Concernant Pierre Rabhi, “à trop vouloir prouver on prouve le contraire”…

  2. Rien à rajouter à RobertM qui a plus d’éloquence que moi. Et plus de sources que moi.
    Je rajouterai simplement que 450.fm fait reguliérement l’éloge de choses bien loin du bon sens et surtout des sciences, par exemple les pierres qui soignent….
    Pathétique et loin de la FM

    • Très Cher Christophe,
      En effet, RobertM ne manque pas d’arguments pour attaquer Pierre Rabhi. Je vous avoue qu’une attaque autant fournie en détails et surtout, autant à charge, me semble toujours suspecte quant aux motivations de l’auteur. Mais là, n’est pas mon propos, je ne suis pas l’avocat de Pierre Rabhi, ni son diciple. En qualité de maçon, je m’évertue d’écouter tous les avis sans qu’aucun ne l’emporte par avance.

      En revanche, je suis le fondateur du Journal 450.fm et à ce titre il me semble important de vous répondre.
      Selon votre propos, nous faisons « reguliérement l’éloge de choses bien loin du bon sens et surtout des sciences, par exemple les pierres qui soignent ». Il ne vous aura certainement pas échappé que notre nom 450, signifie 360° d’information avec 90° de profondeur. Le sous titre étant, la FM sous tous ses angles. Vous voudriez que nous soyons une revue scientifique ?

      Nous couvrons tous les angles et si certains vous sont inconfortables, je vous invite à utiliser une lampe afin de les éclairer, il s’agit peut-être d’une piste de travail pour vous. Pour notre part, nous continuerons à couvrir le spectre complet sans aucun parti pris. Nous ne sommes pas un journal d’opinion. Il est vrai que cela est assez novateur et inhabituel en Franc-maçonnerie.

      Merci de votre fidélité.
      Fraternellement.

      Franck Fouqueray

    • Christophe, je comprends tes préoccupations concernant les articles de pratiques éloignées des sciences sur 450.fm. Cependant, il est important de reconnaître que ce journal gratuit aborde une diversité de sujets qui peuvent intéresser différents maçons. Personnellement, cela m’apporte beaucoup. Cela enrichit nos discussions entre sœurs.
      Cependant, j’aimerais savoir concrètement ce que tu fais toi pour porter la voix de la franc-maçonnerie dans le monde. TAF.

  3. Rabhi est une imposture

    https://www.lignes-de-cretes.org/pierre-rabhi-quelques-rappels/

    1-Pierre Rabhi était contre le mariage pour tous, considérant les homosexuels et les familles homoparentales comme anormales.

    “La validation de la famille homosexuelle est “dangereuse pour l’avenir de l’humanité”, car “par définition inféconde” (« Pierre Rabhi, semeur d’espoirs », 2013).

    Dans un entretien à Reporterre (2013), il comparera la PMA à l’agriculture chimique…

    Il déclare sur RCF (2014) que « pour qu’il y ait procréation, il faut mâle et femelle (…). Une chèvre a besoin d’un bouc, la vache a besoin d’un taureau. Donc ça c’est une loi invariable à laquelle même les homosexuels doivent leur propre existence. » Et à propos des enfants de couples homosexuels, à propos des enfants élevés par des couples homosexuels : « C’est à dire qu’il risque d’être mis devant un fait accompli d’avoir deux papas et deux mamans et de n’être pas dans ce qu’on appelle la norme. Et quand on dit la norme c’est la norme, on ne peut pas tourner autour du pot, il ne peut pas y avoir de procréation sans un homme et une femme. ». On ne sera donc pas surpris de le retrouver aux côtés de La Manif pour tous.
    2-Misogyne, il considérait que la fonction principale des femmes était une fonction reproductive.

    Et il prônera en lieu et place de l’égalité femmes-hommes… la complémentarité.

    Il déclare dans Kaizen (Hors-série Spécial Anniversaire Pierre Rabhi – Edition 2018) «Il ne faudrait pas exalter l’égalité. Que la femme soit la femme, que l’homme soit l’homme et que l’amour les réunisse”.
    3-Pierre Rabhi a toujours baigné dans un environnement idéologique d’extrême-droite.

    Il semble assez fier d’avoir été étant jeune pour l’Algérie française.

    Il est le disciple de Gustave Thibon, monarchiste, catholique intégriste, source intellectuelle de l’idéologie ruraliste de Vichy, fan déclaré de Charles Maurras dans les années 60s au moment de sa rencontre avec Rabhi, et proche de Bernard Antony dans les années 90s, ex-député européen FN chef de file des catholiques traditionalistes du parti.

    Il n’est gêné en rien qu’un colloque sous son égide aie pour partenaire l’IPSN (Institut pour la Protection de la Santé Naturelle), lobby d’extrême-droite mêlant considérations mystico-religieuses et écologie.

    Etienne Chouard, ami des négationnistes, a été invité régulièrement par l’association des Colibris.

    Certes il n’est pas responsable du négationnisme de son fils, mais fait surprenant, en tant que personnage public, il ne s’est jamais désolidarisé de ses idées, se contentant d’un « chacun trace sa route » lorsqu’il était interrogé.

    Il est également proche des catholiques conservateur Pierre Richard et Henri Soulerin, tous deux passés par les Chantiers de la jeunesse — l’organisation paramilitaire mise en place par le régime collaborationniste de Vichy pour promouvoir la « révolution nationale ».
    4-La philosophie de Rabhi est fondamentalement anti-sociale et complètement soluble dans le capitalisme

    D’un point de vue philosophique, il exprime un rejet méprisant pour la critique des mécanismes sociaux et ne pense rien des inégalités sociales, préférant la question mystique « pourquoi sommes-nous sur terre ».

    Rabhi fait dès 1995 l’éloge de la pauvreté, qu’il présente comme une « valeur de bien-être ». Plus tard ce concept sera présenté comme la « sobriété heureuse », qui assume son caractère ultra-libéral en rejetant la protection sociale (qu’il nomme « secourisme social »), luxe répréhensible, parce que reposant sur la production de richesses.

    Avec son association Colibris, il fait de la publicité pour Ecover, devenu le premier fabricant mondial de produits d’entretien 100% écologiques. On y trouve aussi de la pub pour Weleda, Jardin Bio et d’autres qui ont financé sa campagne 2012 « tous candidats »
    5-Pour Rabhi, la sobriété, c’est pour les autres

    Pierre Rabhi prêche des valeurs de désintéressement à l’égard de la chose matérielle et, on l’a vu, prône même la pauvreté comme une valeur positive.

    En revanche, lui ne reverse pas les revenus de ses conférences (1 000 € la conférence) aux associations qui promeuvent ses idées, et il ne rémunère pas sur ses fonds son assistante personnelle.
    6-Obscurantiste rejetant les Lumières, Rabhi était attiré par l’ésotérisme, et il cautionnait les pseudo-sciences.

    Il considère que la spiritualité et la prise en compte du divin sont indissociables d’un modèle agricole viable. Il écrit « Avec l’affirmation de la raison, nous sommes parvenus au règne de la rationalité des prétendues Lumières, qui ont instauré un obscurantisme moderne » (Manuel des jardins écologiques, 2012)

    Particulièrement proche de l’anthroposophie de Rudolf Steiner, il dit notamment s’inspirer de Krishnamurti, gourou New age présenté comme la réincarnation de Jésus Christ.

    Il est intervenu à plusieurs reprises aux côtés du Professeur Joyeux, star des antivax qui prétend vouloir soigner Alzheimer avec du jus de papaye fermentée.

    Il est également intervenu aux côtés de Nadine Schuster, « médecin quantique » qui a été radiée de l’Ordre des médecins pour avoir prétendu soigner ses patients du sida et du cancer par l’homéopathie et l’imposition des mains.
    On le retrouve également au côté d’Hervé Janeck, vétérinaire qui affirme que la « télépathie est justifiée par la physique quantique », ou d’Olivier Soulier, médecin qui prétend soigner l’autisme et la sclérose en plaques par l’homéopathie et l’acupuncture.

    Dès les années 1970, René Dumont, père de l’écologie politique dénonçait les pratiques de Rabhi, ne reposant sur aucune trajectoire scientifique, comme une pseudo-science agricole, reposant sur des concepts tels que les ondes vibratoires cosmiques. Encore aujourd’hui, à la ferme de Beaulieu (cf. plus bas), vitrine des pratiques de Rabhi, on utilise couramment un estomac de cerf rempli de fumier soumis à la captation des énergies cosmiques aqueuses de Venus.
    7-L’agro-biologie pour nourrir l’humanité ? Une imposture…

    Pour être agriculteur, et non pas jardinier, il faut produire de la nourriture en quantité suffisante pour se nourrir soi-même et pour nourrir un minimum autrui.
    La ferme de Beaulieu, gérée par Terre et Humanisme (ex association Les amis de Pierre Rabhi) censée être la vitrine des pratiques agricoles prônées par Pierre Rabhi, est de ce point de vue la vitrine d’un échec. Le compte-rendu de visite en 2012 par l’Association Française d’Information Scientifique est édifiant.
    L’équilibre économique ne fonctionne que grâce aux 9 000 heures de travail gratuit des bénévoles et aux 70 000€ payés par les stagiaires.

    Au bout de 14 ans de pratique dans un hectare expérimental, aucune collecte de données n’a été effectuée sur les expériences. Aucune plantation-témoin à côté de leur plantation-test pour comparer la technique testée et juger de son bénéfice éventuel. Bref, aucune notion en terme de procédure expérimentale.

    Le résultat de la production est désastreux. Pierre Rabhi prétend pouvoir nourrir la planète, mais l’exploitation ne parvient même pas à nourrir les bénévoles qu’il fait travailler. Il faut faire financer la ferme par des dons et faire appel à des intrants extérieurs. Le modèle ne fonctionne pas.
    8-Le modèle Rabhi, un modèle écolo-ethnocentriste, sinon colonial

    Pierre Rabhi explique que les méthodes agroécologiques qu’il promeut sont capables de nourrir 9 milliards d’habitants au XXIe siècle.
    Pour cela, il prétend avec son association Terre et Humanisme aller dans d’autres endroits du monde expliquer aux paysans comment il faut s’y prendre chez eux pour assurer leur subsistance (alors que les « formateurs » ne sont déjà pas capables de le faire pour eux).
    Or les paysans du Mali ou du Cameroun, eux, n’ont pas des donateurs croyants pour les soutenir financièrement ou pour leur fournir des centaines d’heures de travail gratuit. Et pour l’instant, ce sont l’accès à des intrants, à des pesticides ou des engrais chimiques et le développement de la mécanisation qui leur apportent la perspective de sortir du schéma de l’agriculture d’autosubsistance qui fait que la majorité des gens qui souffrent de faim sur cette planète sont paradoxalement des paysans, à qui le système économique refuse les moyens de sortir de la pauvreté.

    La meilleure critique du système Rabhi vient ici de René Dumont (« Seule une écologie socialiste … », 1977), qui considérait qu’il n’y pas de question écologiste sans question sociale, et qu’il n’y a pas de transition écologique permettant la nécessaire réduction de la place de l’industrie chimique dans l’agriculture sans critique structurelle du capitalisme. « L’écologie socialiste est bien davantage que l’idyllique souci des arbres, des rivières et des petits oiseaux : il s’agit de « réinventer toute notre civilisation » et l’économie des ressources universelles ». Avant d’ajouter à propos du système Rabhi que « Toutes les expériences faites en milieu tempéré ne valent à peu près rien sous climat tropical. L’écologie est une discipline scientifique : n’allons pas la discréditer, lui enlever sa valeur, sa rigueur, en conseillant des techniques qui n’auraient pas été mises au point dans les conditions locales. » Et certainement pas au prix de l’exploitation des travailleurs, ni à celui de la faim.

    Sources :
    Le Monde Diplomatique: Le Système Pierre Rabhi

    Paris Luttes Info: La Caution morale et médiatique des sectes

    France Bleu: L’école privée de Sophie Rabhi épinglée pour travail dissimulé

    AFIS ardèche: Terre et humanisme, notre visite chez des agrosécologues ardechois

    Conspiracy Watch: Gabriel Rabhi, jusqu’aux confins du négationnisme

    Yann Kindo: Pierre Rabhi : naturellement réac, gentiment homophobe

    Le Monde Diplomatique: Retour sur « Le système Pierre Rabhi »

    • Des amis de Pierre Rabhi prennent la parole
      Dans cette tribune, les compagnons de route de Pierre Rabhi ont tenu à réagir aux polémiques qui ont agité les réseaux sociaux à la mort du paysan. L’homophobie, le sexisme et le sectarisme qui lui ont été reprochés sont selon eux infondés.

      La publication de cette tribune a fait l’objet d’un vif débat au sein de la rédaction de Reporterre. Dans les tribunes, les auteurs expriment un point de vue propre, qui n’est pas nécessairement celui de la rédaction.
      La liste complète des signataires est en fin de tribune.
      Dès l’annonce de son décès samedi 4 décembre, un torrent de boue s’est répandu sur le paysan philosophe Pierre Rabhi, sans même respecter une simple journée de deuil. Une acrimonie dont d’autres personnalités, parfois bien plus polémiques et dont l’engagement était bien moins humaniste, n’ont pourtant pas fait l’objet. Nous qui le connaissions bien, qui avons travaillé avec lui, qui l’avons côtoyé durant des années voire des décennies, nous avons été ahuris par la violence de ces attaques et par le décalage entre ce qui était dit et ce que nous connaissons de Pierre.
      Pierre Rabhi n’était pas parfait. Il était comme tout le monde. Ce que semble avoir (re)découvert une partie de la presse qui, après l’avoir exagérément porté au pinacle (contribuant à forger une image de « prophète » de l’écologie), se plaisait à l’égratigner ou à ne plus l’inviter, le trouvant moins fréquentable. Pourquoi ? Parce que des accusations en homophobie, en misogynie, en sectarisme et en enrichissement personnel couraient. Une enquête du Monde diplomatique, une dans Vanity Fair et un extrait d’un livre d’entretiens, resservis ad nauseam sur les réseaux sociaux, servent désormais de preuves à charge pour solder le cas Rabhi. Lui qui fut si souvent accusé d’être trop consensuel, ne l’est finalement plus du tout.
      Il ne s’agit pas ici de le défendre coûte que coûte. Nous sommes nombreux parmi les signataires de ce texte à avoir connu des désaccords avec Pierre. Et tant mieux. Les désaccords font grandir, pour qui se respecte. Il s’agit plutôt de rétablir des faits.
      L’importance du contexte
      Commençons par l’accusation d’homophobie. Elle tient à une phrase extraite d’un livre d’entretiens avec Olivier Le Naire, Pierre Rabhi semeur d’espoirs (Actes Sud, 2013) : « Je considère comme dangereuse pour l’avenir de l’humanité la validation de la “famille” homosexuelle alors que, par définition, cette relation est inféconde. » Cette phrase, isolée de son contexte, est bien évidemment choquante à bien des égards pour qui se bat pour les droits des personnes LGBTQIA+. Nous sommes d’ailleurs un certain nombre à l’avoir été. Mais tout est (comme très souvent) dans le contexte.
      L’ouvrage paraît en plein débat sur le mariage pour tous. Pierre est donc interrogé sur le sujet. Lorsqu’on lit le passage en entier, on constate que cette phrase sert d’introduction à une réflexion sur la PMA. En disant maladroitement « la validation de la famille homosexuelle », il parle de la possibilité pour les couples de même sexe de faire usage de la PMA pour procréer. À aucun moment il ne juge l’homosexualité. Au contraire, puisqu’il dit quelques lignes plus haut : « Des personnes adultes de même sexe, attirées humainement et sexuellement entre elles, et désireuses de répondre à cette attirance, n’engagent que leur stricte responsabilité, en toute liberté. Que la société décide d’institutionnaliser ce phénomène ne me choque pas outre mesure, entre adultes consentants. » Conviction qu’il réaffirmera clairement quelques années plus tard dans La convergence des consciences (Le Passeur, 2016) : « Les attaques portées contre telle ou telle communauté humaine, telle ou telle orientation sexuelle, sont des violences inutiles. Tous les hommes doivent être libres de leurs initiatives sans avoir à supporter le regard ou la réprobation d’autrui. À cet égard, je pense qu’il ne faut pas porter de jugement moral ni édicter de censure. Je crois au contraire qu’il y a des espaces de vie où le respect doit seul l’emporter. Il en va de la liberté et de la responsabilité de chacun et, pour moi, le bonheur prime. »
      Ses réserves exprimées sur la PMA en 2013 peuvent être considérées comme conservatrices ou rétrogrades, mais elles ne regardaient que lui (il n’a jamais participé à la moindre manifestation, à la moindre tribune pour promouvoir ce type d’idées) et n’étaient certainement pas homophobe. Comme la société, depuis 2013, Pierre Rabhi avait évolué sur ces sujets. Toujours dans Semeur d’espoirs, il en donnait une lecture intime : « Ce qui me pose problème, c’est que l’enfant innocent puisse être l’otage de partis pris. Moi qui ai été déchiré entre plusieurs familles, je ne vous dirai pas que cela a arrangé ma vie. Ça l’a compliquée et j’en garde une profonde blessure. » L’enfant algérien, orphelin de mère à l’âge de 4 ans, arraché à sa famille pour être confié à un couple de Français, projetait sa propre détresse d’enfant ballotté à qui l’on n’avait pas laissé le choix.

      Comme de nombreuses personnes, Pierre Rabhi parle à partir de sa souffrance personnelle, de son histoire, que l’on peut lui reprocher de généraliser, tout en admettant être « un vulgaire et attardé conformiste » sur le sujet. Certes, Pierre Rabhi appartenait à une autre génération (il avait 75 ans à la publication du livre) et à bien des égards il ne comprenait pas certaines évolutions de la société. Mais cela ne fait pas de lui un homophobe pour autant. S’il l’avait été, nombre d’entre nous n’aurions pas pu être amis avec lui. D’ailleurs, lorsqu’il a eu vent de ces accusations à son égard, nous l’avons vu catastrophé qu’on ait pu croire qu’il pensait une chose pareille. Mortifié à l’idée que ses propos aient pu blesser, il a même passé des heures à échanger au téléphone avec des personnes homosexuelles heurtées par cette phrase sortie de son contexte. Pour autant, lui qui vivait hors de tout espace numérique, n’a pas pris conscience de la façon dont les réseaux sociaux pourraient amplifier la polémique et a sans doute eu le tort de ne pas avoir pris la parole officiellement pour s’excuser publiquement auprès de celles et ceux qu’il avait pu blesser.
      Égalité ou complémentarité
      Les accusations de misogynie proviennent encore une fois d’une phrase extraite de son contexte sans explication. Dans une interview pour le magazine Kaizen le 28 mai 2018, répondant à une question sur l’égalité homme-femme, Pierre a dit : « Je crois qu’il ne faudrait pas exalter l’égalité. Je plaide plutôt pour une complémentarité : que la femme soit la femme, que l’homme soit l’homme et que l’amour les réunisse dans cette complémentarité. » Lorsqu’il parle de « complémentarité » plutôt que « d’égalité », il s’inscrit dans une pensée de la diversité. Il avait aussi coutume de dire qu’il valait mieux chercher l’équité sociale que l’égalité, arguant qu’on ne pouvait véritablement être égaux dans un monde où la diversité nous dotait de qualités différentes, de circonstances différentes. Mais qu’il était possible d’atteindre l’équité. Il soulignait ainsi le fait que femmes et hommes étaient différents et que la complémentarité entre le féminin et le masculin était une richesse.
      À nouveau, dans un monde où le genre tend à être effacé, cette vision des choses peut choquer certains. Mais elle n’est en rien une forme de misogynie. Nous défions quiconque de trouver dans un propos de Pierre Rabhi l’expression d’un mépris pour les femmes. Au contraire, il n’a eu de cesse de dénoncer la subordination de la femme dans nos sociétés, comme dans Semeur d’espoirs, où il affirme : « Je souffre réellement de cette anomalie quasi universelle (l’inégalité homme-femme), et elle devrait être inscrite parmi les questions prioritaires à résoudre. Sous le poids des revendications de l’Europe occidentale, les choses n’ont pas mal évolué et je salue cette évolution, mais il reste beaucoup de progrès à réaliser dans de nombreux pays. Quand on fait le bilan, la subordination de la femme reste quand même une évidence. Et de manière globale, je considère qu’il faudrait se pencher plus sérieusement sur les rapports entre le féminin et le masculin. Ces deux éléments fondamentaux, complémentaires, président à la vie. On ne peut les séparer ou exclure l’un par rapport à l’autre. »
      Anthroposophie et dérives sectaires
      À l’origine de cette attaque, un livre paru en 1938 : Fécondité de la terre, de l’agronome allemand Ehrenfried Pfeiffer, présentant une méthode pour conserver ou rétablir la fertilité des sols. Comme Pierre l’a lui-même exprimé sur France Culture, il a découvert cet ouvrage au moment où, jeune ouvrier agricole, il souhaitait s’affranchir des produits chimiques qu’il jugeait délétères. C’est avec cette lecture qu’il a saisi l’importance de la vie du sol. Or, il se trouve qu’Ehrenfried Pfeiffer était un disciple de Rudolf Steiner. Cela fait-il de tous ceux qui lisent la Fécondité de la terre et appliquent des méthodes biodynamiques sur leur terre des adeptes de l’anthroposophie ? Pas que nous sachions. Comme il l’a réaffirmé de nombreuses fois à la fin de sa vie, Pierre Rabhi n’était pas anthroposophe. Il n’est pas non plus ce grand propagateur de la biodynamie comme on le lit parfois. La biodynamie faisait partie de ses inspirations, au même titre que beaucoup d’autres pratiques. Son combat à lui, c’était l’agroécologie, qu’il a pratiquée dans sa propre ferme avant de l’enseigner, de la défendre et de la transmettre, notamment dans la bande sahélienne, pendant plus de quarante ans. Travail pour lequel il reçut le prix des Sciences Sociales Agricoles Michel Augé-Laribé, décerné par le ministère de l’Agriculture en 1989, pour son ouvrage L’offrande au crépuscule (L’Harmattan, 1989).
      Face à ces accusations de sectarisme colportées par certains médias et personnes sur les réseaux sociaux, le mouvement Colibris a rencontré, en 2018 et à sa demande, la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Cette dernière a convenu que le mouvement n’était pas sectaire. Aussi injurieuses que puissent être ces insinuations pour Pierre lui-même, elles sont également désobligeantes pour nous, ses amis, partenaires et ex-collaborateurs. Car faire de Pierre Rabhi un gourou, c’est faire de nous des disciples, des êtres soumis, sans discernement, en accord permanent avec un soi-disant maître à penser. Nous récusons cet état de fait. Nous sommes des êtres libres, dotés d’un esprit critique, simplement tombés en amitié avec une personne engagée et inspirante. Une parmi d’autres.
      Une vie sobre
      Suite aux accusations d’enrichissement personnel portées par le journaliste Jean-Baptiste Malet dans Le Monde diplomatique en 2018, Bernard Chevilliat, président du Fonds de dotation Pierre Rabhi, a apporté des données chiffrées qui viennent contredire et corriger lesdites accusations. Ce dont nous pouvons, là aussi, témoigner, c’est que Pierre a toujours vécu sobrement. Si après plus de quarante ans passés avec des revenus modestes, les ventes de livres ont apporté un subside plus confortable, est-ce quelque chose que l’on peut décemment lui reprocher ? Un best-seller ne se décrète pas, ne s’anticipe pas. Lissés sur treize ans, pour éviter les pics annuels de revenus liés au succès d’un titre, les droits d’auteur ont rapporté à la famille Rabhi un revenu mensuel moyen de moins de 3 500 euros par mois. Même en ajoutant les revenus issus des conférences (à bas prix et dont la moitié étaient données à titre gratuit), on est loin d’un obscène enrichissement personnel. Chez les Rabhi pas de piscine, mais un bassin de rétention d’eau pour irriguer les cultures. Pas de Porsche ou de BMW, mais une Peugeot 308 et une 206, pas de compte en banque bien fourni non plus… Tous les journalistes venus interviewer Pierre dans sa ferme (et ils sont nombreux depuis toutes ces années) témoignent de la simplicité de son mode de vie. La toile regorge de ces témoignages [1].
      Nous le disions en introduction de cette tribune, notre démarche ne vise pas à faire de Pierre Rabhi un saint, un sage ou quoi que ce soit de cet acabit. Nul angélisme ou mièvrerie liés à sa disparition non plus (comme on peut tristement le lire sur les réseaux sociaux). Pierre était un homme comme les autres, avec ses défauts, ses qualités, ses contradictions, son engagement, ses limites. Mais il était notre ami et, alors qu’il n’est plus là pour se défendre, nous avons tenu à rétablir quelques faits. Libre, ensuite, à chacun de se faire sa propre opinion et de choisir l’image qu’il gardera de lui. Pour nous, ce sera celle d’un ami fidèle et généreux, qui a mis sa vie au service de la défense du monde vivant.
      Signataires, par ordre alphabétique
      Fanny Agostini (journaliste)
      Karima Alaoui
      Caroline Allain-Bourret (coordinatrice du Fonds de Dotation Pierre Rabhi)
      Josette Amor (amie)
      Yann Arthus Bertrand (président de la Fondation Good Planet)
      Lionel Astruc (écrivain, journaliste)
      Anne-Sylvie Bameule (directrice du département Arts, Nature et Société d’Actes Sud)
      Clotilde Bato (dirigeante d’ONG)
      Sandrine Bélier (directrice d’Humanité et Biodiversité)
      Juliette Binoche (actrice)
      Jean-Joseph Boillot (économiste)
      Gildas Bonnel (entrepreneur)
      Frédéric Bordage (expert en sobriété numérique)
      Patrick Bourdil (administrateur Terre & Humanisme)
      Lydia et Claude Bourguignon (microbiologistes des sols et fondateurs du LAMS)
      Pierre Henri Bouyer (urbaniste)
      Dominique Brunet (paysan, coprésident du Réseau des AgroÉcologistes Sans Frontière)
      Pierre Buchberger (paysan)
      Jean-Paul Capitani (président du conseil de surveillance des éditions Actes Sud)
      Françoise Castany (avocate)
      Emmanuelle Chartoire (journaliste)
      Edouard Chaulet (maire de Barjac)
      Denis Cheissoux (producteur de radio)
      Alain Chevillat (fondateur et directeur de l’Université À Ciel Ouvert)
      Evelyne Chevillat (directrice de la revue Sources)
      Bernard Chevilliat (fondateur de Melvita, journaliste, président du Fonds Pierre Rabhi)
      Mathilde Clemont (simple citoyenne active)
      Patrice de Colmont (chef d’entreprise)
      Robert Combe (cuisinier du bien manger)
      Valérie Corduant (animatrice en agroécologie)
      Lucile Cornet Vernet (fondatrice de l’ONG La Maison de l’Artemisia)
      Marion Cotillard, actrice
      Gregory David (coordinateur de Colibris le Mag)
      Eric de Kermel (écrivain)
      Marc de la Ménardière (réalisateur)
      Fabrice Nicolino (journaliste)
      Maxime de Rostolan (entrepreneur)
      Olivier de Schutter (ancien Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation (2008-2014))
      Laetitia Delahaies (coordinatrice stratégique du Mouvement Colibris)
      Vanessa Delarosière (administratrice Terre & Humanisme)
      Philippe Desbrosses (ami, pionnier de l’agriculture biologique en Europe)
      Isabelle Desplats (formatrice, cofondatrice du mouvement Colibris)
      Erica Deuber Ziegler (historienne de l’art)
      Damien Deville (Colibris)
      Cyril Dion (écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste)
      Fettouma Djerrari Benabdenbi (cofondatrice de Terre & Humanisme Maroc)
      Clément Doche (jardinier formateur)
      Emmanuel Druon (entrepreneur, auteur, conférencier)
      Juliette Duquesne (journaliste, Carnets d’alerte)
      Séverine Durmaz (entrepreneur)
      Yoann Duriaux (arboriste grimpeur)
      Claire Eggermont (auteur, journaliste)
      Dominique Eraud (docteur, coprésidente de l’ONG Solidarité Homéopathie)
      Dominique Favario (président Festival Livres en Marche)
      Alex Ferrini (réalisateur)
      Nicolas Fouilleul
      Maurice Freund (président de Point-Afrique)
      Lise Gallois
      Isabelle Ganiko (naturopathe, consultante pour la Fondation Pierre Rabhi)
      Brigitte Gardet (ancienne administratrice Terre & Humanisme)
      Beatrix Geais-Detours (coordinatrice RH du Mouvement Colibris)
      Isabelle Gentilhomme (coordinatrice communication du Mouvement Colibris)
      Marie-Louise Gourdon (commissaire du Festival du livre de Mouans-Sartoux, maire-adjointe de la ville)
      Ananda Guillet (Président de Kokopelli)
      Francis Hallé (botaniste et biologiste)
      Olivier Hébrard (agroécologiste, Dr ès Sciences)
      Perrine Herve Gruyer (fondatrice de la Ferme du Bec Hellouin)
      Charles Herve Gruyer (paysan, Ferme du Bec Hellouin)
      Hélène Hollard (formatrice en agroécologie)
      André Huber (agronome)
      Marguerite Kardos (linguiste-orientaliste)
      Mathieu Labonne (président de la Coopérative Oasis)
      Denis Lafay (journaliste et auteur)
      Laurence Lemoine (journaliste)
      Olivier Le Naire (journaliste et essayiste)
      Erwan Lecoeur (sociologue)
      Tristan Lecomte (entrepreneur social)
      Amalia Legros
      Françoise et François Lemarchand (Colibris)
      Benoit Liotard (Terre & Humanisme, administrateur)
      Blanche Magarinos-Rey (avocate)
      Franck Maille (vice président Terre & Humanisme, vice-président)
      Marianne Mamou (ex-Colibris)
      Ève Marcorelles (paysanne tisanière)
      Didier Meunier (agroécologiste sans frontière)
      Céline Morel (ancienne directrice communication de Colibris)
      Vincent Munier (photographe naturaliste)
      Jean-Pierre Muyard (psychiatre, cofondateur du « Village de Fraisse »)
      Anne-Sophie Novel (journaliste, auteure et réalisatrice)
      Françoise Nyssen (présidente du directoire d’Actes Sud et ancienne ministre de la culture)
      Serge Orru
      Ole Osterman (chercheur écologue)
      Patrick Oudin (entrepreneur mécène)
      Benoit Ouedraogo Hamidou (ancien secrétaire général du ministère de la Question Paysanne et Représentant Ashoka au Burkina Faso)
      Hervé Ozil (ami)
      Sophie Patey (attachée de presse)
      Caroline Pierret (Terre et humanisme, responsable mécénat)
      Isabelle Peloux (fondatrice de l’école du Colibri)
      Alain Péricard (ancien journaliste et professeur adjoint Université McGill, Montréal)
      Didier Perréol (entrepreneur fondateur Ekibio)
      Marina Poiroux (directrice de la fondation Léa Nature 1 % Planète)
      Emma Pometan (attachée de presse)
      Nelly Pons (auteure)
      Karim Rahal (professeur universitaire en Algérie)
      Sabah Rahmani (rédactrice en chef adjointe de Kaizen)
      Jean Daniel Rey (enseignant, ancien collaborateur de Pierre Rabhi)
      Jean-François Rial (entrepreneur)
      Mathieu Ricard (moine bouddhiste, humanitaire, auteur et photographe)
      Marie-Monique Robin (réalisatrice et écrivaine)
      Jacques Rocher
      Arlette Rohmer (fondatrice cogérante « les Jardins de Gaïa »)
      Frédéric Roux (nouvel agriculteur)
      Virginie Sanchez (coordinatrice formation, Terre & Humanisme)
      François Sarano (océanographe)
      Leïla Schahid (ex-ambassadrice de Palestine auprès de l’Union Européenne)
      Hans Silvester (photographe)
      Marc de Smedt (éditeur)
      Patrick Sirdey
      Les moniales du monastère de Solan
      Véronique Subileau (DRH)
      Max Tortel (chef d’entreprise indépendant depuis plus de 30 ans)
      Virginie Toussaint (chargée de projet ONG)
      Michel Troisgros (restaurateur-cuisinier)
      David Vandromme (artisan)
      Françoise Vernet (Présidente de Terre & Humanisme, ex directrice de la Fondation Pierre Rabhi)
      Jacqueline Warnet (gastroentérologue)
      Zaz (chanteuse)
      Jean Ziegler (sociologue, ancien rapporteur spécial auprès de l’ONU)
      Notes
      [1] Jean-Baptiste Malet, le journaliste auteur de l’article sur Pierre Rabhi paru en août 2018 dans Le Monde diplomatique, cité dans cette tribune, a communiqué à Reporterre la réaction suivante : « Contrairement à ce qui a été dit ou écrit, je n’ai jamais reproché à M. Rabhi ses rémunérations ; je n’ai pas non plus évoqué ces points financiers dans l’article du Monde diplomatique, mais dans l’émission ‘Secrets d’info’ présentée par Jacques Monin sur France Inter, où j’ai été invité à présenter mon enquête. Dans cette émission, je me suis contenté de livrer des faits dont certains étaient jusqu’ici inconnus du grand public et de souligner que Pierre Rabhi prêche des valeurs de désintéressement à l’égard de la chose matérielle, alors même qu’il ne reverse pas ses revenus aux associations qui promeuvent ses idées, et qu’il ne rémunère pas sur ses fonds son assistante personnelle. En réplique, Bernard Chevilliat a publié une tribune sur le site Internet de La Croix afin de m’accuser de ‘lancer à la volée des insinuations et des chiffres sortis de leur contexte’ (27 septembre 2018). Bernard Chevilliat s’est indigné du fait que j’évoque les revenus de Rabhi (en citant des informations vérifiées) et que je souligne le fait qu’il ne reverse pas ses revenus à ses œuvres. On me reproche de ne pas respecter le ‘contexte’ de ces données financières. Pour autant, la seule question qui se pose est : ces chiffres sont-ils exacts ? Ils le sont. »
      Précisions
      – Titre, chapô et intertitres sont de la rédaction.
      – Source : https://reporterre.net/Des-amis-de-Pierre-Rabhi-prennent-la-parole

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Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti
Yonnel Ghernaouti, fut le directeur de la rédaction de 450.fm de sa création jusqu'en septembre 2024. Il est chroniqueur littéraire, membre du bureau de l'Institut Maçonnique de France, médiateur culturel au musée de la franc-maçonnerie et auteur de plusieurs ouvrages maçonniques. Il contribue à des revues telles que « La Chaîne d’Union » du Grand Orient de France, « Chemins de traverse » de la Fédération française de l’Ordre Mixte International Le Droit Humain, et « Le Compagnonnage » de l’Union Compagnonnique. Il a également été commissaire général des Estivales Maçonniques en Pays de Luchon, qu'il a initiées.

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