De notre confrère macon-infos.com – Par Jean-Marc Milamant
Les 19 et 20 janvier derniers, avait lieu la première édition de ce concours organisé par les Compagnons Charpentiers des Devoirs du Tour de France. L’idée est née dans les esprits de dix « Compagnons sédentaires » qui ont souhaité qu’il se tienne dans un lieu emblématique : le musée du Compagnonnage à Romanèche-Thorins.
« Deux journées d’exercice professionnel ouvertes au public, pour faire perdurer le Trait de Charpente Français, un savoir-faire ancestral inscrit par l’UNESCO au Patrimoine Immatériel de l’humanité depuis 2009. En novembre 2010, le Compagnonnage a été inscrit sur la liste représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO. Ce projet de concours en Saône & Loire est une manière, pour les Compagnons Charpentiers des Devoirs du Tour de France, de témoigner leur attachement à l’histoire » (extrait du communiqué de presse).
Ce projet de concours en Saône & Loire est une manière, pour les Compagnons Charpentiers Des Devoirs du Tour de France, de témoigner leur attachement à l’histoire » (extrait du communiqué de presse).
Le concours :
Durant deux jours, 13 ouvriers charpentiers, originaires de Saône-et-Loire, Loire, Ain et Rhône, sont réunis dans les locaux du musée du Compagnonnage de Romanèche-Thorins, afin de relever un défi lancé par les Compagnons Charpentiers des Devoirs du Tour de France.
Les concurrents doivent être en cours de formation et avoir moins de 6 années de métier pour avoir l’autorisation de participer à ce concours.
Durant 24 heures (2 fois 12 heures) les concurrents doivent, à partir d’un projet constitué d’un dessin à plat et d’une numérisation en 3D, réaliser une épure sur table à dessin, soit une vue en plan permettant de visualiser le projet et les élévations qui permettent de visualiser chaque plan du toit dans une vue. Ceci durant les 12 premières heures (la notation de cette partie se fera sur le dessin réalisé dans le temps imparti, les éventuelles corrections apportées par la suite sont admises mais ne seront pas prises en comptes).
Au cours des 12 heures suivantes, ils devront réaliser le traçage des pièces de bois (rembarrement), puis leur taillage et enfin leur assemblage et ainsi réaliser une maquette à l’échelle à partir du dessin.
La réalisation de ce sujet a été testée par l’un des formateurs, lequel l’a réalisé en deux fois huit heures.
Les maquettes réalisées pendant ce concours seront exposées durant quelques mois au musée du Compagnonnage. La maquette primée sera offerte au musée.
Le musée du Compagnonnage :
« En 1871, Pierre François Guillon, Charpentier Du Devoir De Liberté, crée, à Romanèche-Thorins l’école professionnelle pratique de Stéréotomie appliquée à la construction, plus connue sous le nom de l’école de trait. À son décès en 1926, son fils choisit de léguer au département, les dessins (épures) et maquettes d’élèves, les chefs d’œuvre de Pierre-François Guillon, et tous documents et objets concernant sa vie de Compagnon et l’histoire de l’école.
Le musée est construit en 1928, agrandi en 1988. »
Le Compagnonnage :
Le Compagnonnage est issu des métiers traditionnels à la fin du Moyen Âge. C’est un parcours initiatique et professionnel qui repose sur un système de valeurs. La devise des Compagnons « Ne pas s’asservir, ne pas se servir, mais servir ». Le Compagnonnage a su s’adapter à la modernité, ainsi entre 1887 et 1889, une quarantaine de Compagnons Charpentiers contribuent à ériger la tour Eiffel. Le Compagnonnage est aujourd’hui remis en lumière par le chantier colossal de restauration de Notre Dame de Paris.