Le dernier livre de Charles Susanne, personnalité éminente dans le domaine de l’anthropologie et de la génétique humaine, aborde des thématiques essentielles relatives au racisme, à l’humanisme, et à l’éducation.
Susanne souligne l’importance de veiller à ce que les évolutions sociales, scientifiques, technologiques et économiques soient au bénéfice de tous, et non exclusivement au profit de certaines nations ou classes sociales élevées. Il insiste sur l’idée que les progrès doivent être qualifiés d’humanistes uniquement s’ils répondent à cette condition d’équité et d’inclusion
L’auteur explore également la problématique du racisme, tant dans son contexte historique que dans sa manifestation actuelle. Cette perspective historique et contemporaine offre une compréhension plus profonde des dynamiques du racisme et de ses implications dans la société moderne
En outre, Susanne discute de l’utopie de l’humanisme, soulignant combien la paix perpétuelle et la concorde entre tous les humains sont difficiles à atteindre. Il met en lumière le rôle crucial de l’éducation dans la promotion de rassemblements plus fraternels et de la fraternité humaine, en particulier dans le contexte actuel marqué par des tendances communautaristes culturelles, ethniques et religieuses.
Le sous-titre « Le racisme d’hier et d’aujourd’hui » indique clairement que l’auteur aborde non seulement la question de la race et de son inexistence biologique, mais aussi la persistance et l’évolution du racisme à travers le temps. Il examine comment les notions obsolètes de race ont influencé et continuent d’influencer les attitudes, les politiques et les pratiques sociales. En reconnaissant que les races en tant que catégories biologiques distinctes n’existent pas, Susanne met en lumière le caractère construit et social du racisme. Il analyse comment ce racisme, bien qu’ayant évolué, reste un problème significatif dans la société contemporaine, affectant les vies et les droits de nombreux individus à travers le monde.
Rappelons qu’en anthropologie et dans les études sociales, le concept de race a historiquement été utilisé pour catégoriser les humains en groupes basés sur des caractéristiques physiques comme la couleur de la peau, la forme du visage, etc. Cependant, ce concept est aujourd’hui largement réfuté par la communauté scientifique.
Et Charles Susanne de bien définir le concept de race – faisant référence à des groupes de groupes de classés principalement sur la base de caractéristiques physiques, comme la couleur de la peau, la forme du visage et d’autres traits corporels et le terme d’ethnie – définie davantage par des facteurs culturels et sociaux que par des traits biologique –, renvoyant à un groupe de personnes qui s’identifient ou sont identifiées par d’autres sur la base de caractéristiques culturelles partagées, pouvant inclure la langue, l’origine géographique, la religion, les traditions, les pratiques culturelles, l’histoire et parfois des éléments d’ascendance commune.
Charles Susanne offre une exploration profonde et éclairée sur un sujet souvent mal compris : la notion de race dans le contexte humain. Les races n’existent pas MAIS… est un ouvrage essentiel pour quiconque souhaite comprendre en profondeur les dynamiques de la diversité humaine, loin des clichés et des simplifications. C’est un livre qui éclaire, qui challenge et qui invite à une réflexion plus nuancée et informée sur ce que signifie vraiment être humain dans toute notre diversité. Une lecture incontournable pour ceux qui cherchent à enrichir leur compréhension du monde et de ses habitants.
Les races n’existent pas MAIS… Le racisme d’hier et d’aujourd’hui
Charles Susanne – Numérilivre, 2023, 258 pages, 24 €
Race, sous-race, racisme, racial.
Gaston Mery, pamphlétaire, journaliste à La Libre Parole (journal antisémite et polémiste) fut la première personne connue à avoir utilisé le mot « raciste » en 1894. Surement, après avoir lu Buffon qui en 1749 avait employé le terme de « race » pour désigner une sous-catégorie de l’espèce humaine ; que même Voltaire en 1756 dans son « Essai sur les mœurs et l’esprit des nations » a écrit la phrase suivante :
– « la race des nègres est une espèce d’hommes différente de la nôtre, comme la race des épagneuls l’est des lévriers ».
Et Bossuet remarque aussi que « les familles royales les mieux établies vivent à peine quatre ou cinq races ».
En fait, ce n’est que valider la classification des familles (ou tribus), qui furent répertoriées :
– chez les religieux en race d’Abraham, race d’Ismaël, race de Brahma, de Vishnou, de Shiva, de Summer, de Chaldée, de Jésus ;
– chez les théosophes répartissant ainsi 7 races racines dont chacune est composée de 7 sous-races racines et ainsi de suite totalisant 49 types de la race humaine ;
– chez les fondateurs du New-Âge répertoriant l’humanité en race atlante, lémurienne, hyperboréenne, aryenne engendrant entre autres des races de nations et de régions, sans omettre les races aliénigènes, extraterrestres, intraterrestres ;
– chez les concepteurs du fédéralisme attribuant certains peuples d’outre-mer de « races autochtones » (ces derniers dénonçant le colonialisme, l’esclavagisme, l’autorité d’un pouvoir étatique, et réclamant le droit de propriété) ; ce qui est encore d’actualité en Occident ;
– les organisateurs institutionnels, fondateurs du système social, élaborant les races « indigènes » spécifiant l’appartenance à une ethnie propre au territoire acquis, à une culture héritière d’une tradition ancestrale (la Suisse est un des états prônant l’indigénéité ;
– chez les spéculateurs vendant des mains-d’œuvre à bas coût (du nègre à l’asiatique) ;
– chez le patriarcal imposant la loi du « phallus » en soulignant son pouvoir sur le sexe faible, incarnant à la fois le supérieur et l’universel ;
– chez les transhumanistes arborant l’amélioration de la condition humaine par la bioéthique engendrant une organisation et structure de vie comme les abeilles.
La définition de race (et sous-race) qui se distingue à des fins d’élevage et de sélection se rapporte donc à des espèces domestiquées, formatées, éduquées, de façon à classifier (comme les espèces animales, végétales, minérales) l’humanité dans une « construction sociale différentielle » déterminant une volonté d’établir un système de perception, une vision sectaire où tous les traits sont organiquement différents et distinguables les uns des autres.
En vérité, race, sous-race, racisme, racial, ne sont que des apophtegmes.