La Bible est le seul document existant dans lequel est relatée l’histoire du temple du roi Salomon. Ce qui a pu faire douter certains historiens de sa réalité. La franc-maçonnerie ou Art Royal (en référence à ce souverain) a fait à la fois de cet édifice une allégorie centrale et du Livre des trois religions monothéistes, un support de réflexion majeur (pour les obédiences qui l’ont intégré dans leur symbolique). Qu’est-ce que la Bible en soi ? Quels éclairages les maçons et maçonnes trouvent-ils dans sa lecture philosophique ?
Allumons ensemble notre imaginaire…
Nous sommes en 1250 avant Jésus Christ, au pied du Mont-Sinaï, dans le djebel Mousa, où les Hébreux sortis d’Egypte ont installé leur camp. Ce matin-là, alors que le soleil levant incendie la voûte céleste, soudain le son strident d’une batterie de trompettes déchire l’air. Suivent éclairs, coups de tonnerre ! Un fracas qui réveille en sursaut les nomades réunis, couchés à même le sable, serrés les uns contre les autres dans leurs bourgerons, sous des pans de toile bigarrées.
Comme s’il attendait de Dieu ces signes forts, Moïse, leur imposant chef charismatique, surgit de sa tente plantée sur un promontoire. Le torse nu, il lance au ciel un regard d’acier. Puis, rejetant derrière ses épaules sa longue chevelure blonde, il saisit à bout de bras une grande outre remplie du sang d’un mouton sacrifié. Le colosse en asperge les bergers massés à ses pieds, pour sceller symboliquement l’alliance avec le Seigneur. Surpris, le visage éclaboussé par le liquide vermeil, ils fixent leur libérateur de leurs yeux agrandis par la peur ! La terre tremble. Qu’arrive-t-il ?!
« Viens jusqu’à moi ! » Moïse reconnaît la vibrante voix divine qui résonne au-dessus de sa tête. D’un geste de la main, il intime à son peuple l’ordre de ne plus bouger. « Viens jusqu’à moi ! », répète le Seigneur. Alors, seul, altier, Moïse s’avance, maintenant ceint de sa tunique blanche et chaussé de ses sandales de cuir à hauts lacets croisés sur ses mollets puissants. Il commence à monter d’un pas lent vers le sommet de la montagne, peu à peu enveloppée d’un épais nuage de fumée, couleur d’encre. La voix du Dieu d’Israël s’élève à nouveau et son écho retentit jusqu’au creux de la vallée : « Approche ! Voici les tablettes de pierre sur lesquelles j’ai écrit les Commandements de la Loi, pour que tu les enseignes aux Israélites ! ». A cet ordre, Moïse se retourne une fois vers son peuple, puis pénètre le rideau de fumée noire et s’enfonce, vite absorbé par l’ombre épaisse qui s’élargit.
Il en ressortira 40 jours plus tard, dans le triangle d’une lumière éblouissante, brandissant les deux pierres plates noires gravées, afin de donner les consignes divines à son peuple de fugitifs qui l’a patiemment attendu. Pour partir avec lui vers un destin commun…
De la Torah à la Bible
…En remettant à Moïse ces tables de la Loi, Dieu vient d’indiquer à l’humanité que son outil de communication est le Verbe. Mais ce Dieu qui est descendu sur le Mont-Sinaï pour transmettre au peuple d’Israël les premiers éléments de la Torah, c’est à dire de la Bible naissante, ce Dieu qui a pris la parole humaine pour se faire comprendre, est absent de la terre des Hommes, il n’habite pas parmi eux, parmi cette foule bruissante qui s’étire dans le désert ! En quelque sorte, il a abaissé le ciel d’où il vient et il en est descendu pour se mettre au niveau de l’homme. Ce qui signifie, à l’inverse, que l’homme, lui, peut tenter de s’élever vers le ciel, dont la courbure le désigne comme royaume de la perfection. Il pourra s’élever, paradoxalement, en se penchant avec humilité sur le texte sacré ! Dieu représentant cette perfection même, l’homme est donc invité à la verticalité mystique pour se parfaire. Et à l’horizontalité sociale pour communiquer avec ses semblables.
Ainsi nous dit l’histoire, vont naître puis s’ancrer dans l’inconscient collectif, deux archétypes universels : la symbolique du carré, image de la terre et de la matérialité, et celle du cercle, image du ciel et de la spiritualité. Ainsi apparaîtront du même coup dans les mythologies méditerranéennes, les premiers outils pour tracer, l’un la ligne droite, l’autre la courbe : l’équerre et le compas. Deux outils qui, entrelacés, formeront une autre figure, le triangle, que s’appropriera bien plus tard la franc-maçonnerie et qui constitueront son emblème universel.
Avec le symbole, viendront ensuite les métaphores, dont celle du sang et de l’encre. Le sang, c’est le ciel rougeoyant au-dessus de Moïse sur le Sinaï, c’est celui du mouton sacrifié, c’est aussi celui des hommes, guerriers par nature, qui ne cessent de s’entretuer. L’encre, c’est le nuage sombre enveloppant la montagne, lors de la réception par Moïse des tables de la Loi. L’encre, c’est aussi les milliers de pages qui seront noircies au fil du temps par l’écriture des « massorètes », les scribes savants, rédacteurs des livres de la Bible.
Le sang, c’est la vie quand il est contenu dans un corps, et la mort quand il est répandu. En revanche, l’encre, répandue dans les signes tracés, c’est la vie consignée par écrit, mais c’est aussi la mort quand l’encre reste contenue dans un flacon, puisque la page, sans signes, reste blanche et muette…
Le sang et l’encre, le rouge et le noir, ce sont bien à la fois, les deux couleurs originelles de la transmission divine supposées et les deux métaphores susdites, mémorisées dans le volume sacré. Cette dualité suit « les fils d’Adam » depuis Moïse. Après lui, Saül, premier roi des Hébreux sera aussi le premier conservateur des tables de la Loi, puis David le second. Salomon, son fils, le troisième, lequel nous permet de faire un bond en arrière de 3500 ans ! Et en même temps, par un saisissant raccourci, de diriger notre regard vers cette bible. Notons que, dans les loges dont le rite en requiert la présence sur « l’autel des serments », elle est ouverte à la page de l’Evangile de Saint-Jean (Au commencement était le Verbe). En souvenir de la création de la Grande Loge de Londres, le jour de la Saint-Jean, le 24 juin 1717.
De fait, la bible en franc-maçonnerie procède d’une histoire très ancienne. Comme en attestent les manuscrits anglais Regius et Cooke, ces règlements en forme de viatiques à l’usage des ouvriers du bâtiment religieux – respectivement écrits en 1390 et 1410 – la bible était déjà présente dans les loges opératives d’Outre-Manche. Pour la raison essentielle que les commanditaires des cathédrales et abbayes étaient les membres du clergé et qu’ils imposaient à la corporation, avec des rituels de circonstance, la prestation sur cette bible d’un serment de dévotion à Dieu et d’allégeance aux autorités religieuses et civiles. De la sorte, toute réception d’un apprenti, voire toute réunion d’instruction des maçons de l’époque, étaient assimilées à un office cultuel. Le document en cause se composait alors des textes religieux ancestraux, comme les règlements de chantiers, soigneusement recopiés par des clercs sur des peaux tannées. A la plume d’oie, trempée dans l’encre de suie. Et ces mêmes ecclésiastiques catéchisaient tailleurs et poseurs de pierre, charpentiers et vitriers, en leur apprenant à lire du même coup.
Ce n’est que dans les années 1450, à l’avènement de l’imprimerie, que, si je puis dire, des vrais bibles – reliées et protégées par des couvertures de cuir bovin – commencèrent à trouver place en loge, d’abord sur une table ou une chaise, puis enfin exposées en majesté sur un lutrin, près du Maître d’œuvre, également maître des lieux.
A noter que ce livre, compilé et sacralisé au fil des millénaires par les religions monothéistes dans leurs lieux d’exercice, a connu en loge diverses attributions selon les rites de la maçonnerie spéculative, qu’il devienne le livre de la Révélation divine ou de l’expression de la gnose, autrement dit de la Connaissance. Ou encore, qu’il soit considéré dans le cadre du Rite Ecossais Ancien et Accepté, en tant qu’outil symbolique non religieux : à savoir une histoire écrite traditionnelle de la condition humaine, sur le modèle de la civilisation méditerranéenne antique. A remarquer aussi qu’après la naissance de la maçonnerie spéculative, coïncidant avec l’avènement du « philosophisme » – siècle des Lumières oblige – la bible a perdu dans les loges françaises des années 1750, son statut de texte sacré, pour devenir conjointement une source d’informations doctrinales et un répertoire d’allégories judéo-chrétiennes. Bref une sorte de livre de références au plan moral. Elle a même pu constituer un temps, de ce fait et paradoxalement, un moyen de contestation anticléricale !
Au regard de toutes ces attributions, il est utile de se poser ici la question : Qu’est-ce au juste que la bible ? Qu’est-ce que ce « Maître-livre », qui est en fait composé d’un recueil de 66 autres : 39 livres pour l’Ancien Testament, la Torah, qui signifie « Révélation » en Hébreu et 27 livres pour le Nouveau Testament. Autant d’ouvrages additionnés, et rédigés sur plus d’un millénaire. Cette « écriture verbale » devenue littéralement une bibliothèque, a précisément commencé au désert avec Moïse : « Etoile du berger » pour des générations de croyants, la bible constitue en même temps le grand « reportage » de multitudes d’histoires d’hommes et de femmes. Donc des récits de rencontres, d’alliances, d’amours, de trahisons, de ruptures, de guerres, de morts. Témoignage grandiose de la foi monothéiste, elle demeure aujourd’hui un modèle de vie pour des millions de gens sur la planète, dévots ou non.
Il faut pourtant admettre que cette toujours jeune Bible, traduite en quelque 2000 langues et continuel « bestseller » de librairie, est une bien lointaine parente des textes originaux, d’abord traduite de l’hébreu puis écrite en grec – langue universelle du bassin méditerranéen et des juifs en diaspora – pour être lentement diffusée ensuite dans le monde entier. Le « Livre » s’est ainsi mis à vivre de nouvelles vies ; avec toutes les métamorphoses, tous les changements de sens que l’on peut imaginer, selon les éditeurs, les traducteurs, les cultures, les nations…et les volontés correspondantes ! Ainsi la Bible, n’est en aucun cas, ni le livre de la Vérité, ni « Le Grand Livre de l’humanité », comme on l’entend parfois, fort abusivement. D’autant qu’elle ne reflète que la traversée d’une époque – fut-elle d’un millénaire, courte durée à l’échelle du temps – sur une infime partie de la planète. C’est à dire un petit pays de l’Orient antique, Canaan, encore appelée « terre d’Israël », situé entre l’Egypte et la Mésopotamie. Un lieu de passage, à la fois champ de bataille et carrefour de civilisations.
Or, c’est un fait avéré, la bible, ce recueil de fictions et de réalités – tel un papillon multicolore au vol arrêté et comme figé dans un cristal éternel – ce recueil est connu dans le monde entier ! De la même manière que sont connus de toutes les nations, grâce à la Bible – puisque nous ne disposons pas d’autres sources – le roi Salomon et son temple, monument plusieurs fois détruit, reconstruit et détruit à nouveau ! Peu importe d’ailleurs si cette royauté n’a jamais existé, comme le soutiennent encore certains historiens soupçonneux, à juste ou mauvais titre. Pour que les mythes, allégories, légendes et symboles vivent – la franc-maçonnerie le sait bien – il faut toujours les réinventer et les actualiser ! Parce que ce sont eux, par les constantes métaphores qu’ils permettent, qui donnent de l’amplitude à notre pensée, donc à notre raisonnement au présent, dans notre « ici et maintenant ».
Un premier survol de cette bible nous met d’entrée sous les yeux des scènes de fureur et d’horreur, avec des meurtres et du sang, tout au long des chapitres d’une longue histoire, qui commence en Canaan, passe par l’Egypte, la Mésopotamie, puis la Palestine, pour se terminer en Judée. Impression paradoxale devant le spectacle des plus bas instincts de l’homme en action – dominance, jalousie, rancœur, revanche, xénophobie, cruauté, crime – alors même que ce livre saint est donné pour un modèle d’amour et de paix ! Une lecture plus lente, plus approfondie, plus réfléchie aussi, rétablit son véritable propos : de fait, nous pénétrons au gré des feuillets, dans plus d’un millénaire de la vie tumultueuse d’un peuple. Si l’on veut bien emprunter le regard et l’oreille du psychosociologue, la Bible devient alors un fantastique lieu de « mises en présence » les plus variées, des rois vaniteux aux gens de peu, des prêtres en adoration aux prophètes dénonçant l’injustice, des sages les plus éclairés aux révoltés les plus décidés, des femmes dévouées à la cause familiale aux enfants porteurs de lumière et d’espérance…
…Au final, autant de photographies émouvantes, des vérités et contradictions mêlées de la condition humaine ! Autant d’époques traversées qui nous montrent que d’évènements tragiques peuvent naître des périodes de bonheur, à sans cesse entretenir. Que de la peur, la colère et la tristesse peuvent surgir la joie d’être, de penser et de faire, pour bien vivre ensemble. Avec au fil de ces textes, une figure centrale, à la fois lointaine et étonnamment proche, vivante et présente : celle du Dieu d’Israël, qui a révélé son nom en apparaissant à Moïse, sur le Mont Sinaï. Ce nom de Yahvé…que le croyant ne doit pas prononcer.
Le Royaume de Salomon
Depuis cette révélation, les innombrables rédacteurs de la Bible, des premiers littérateurs israélites, eux-mêmes formés à la tradition orale, jusqu’aux derniers auteurs et témoins de la primitive Eglise chrétienne, tous sont animés d’une même foi : ils ont la certitude que Dieu, le « seigneur » tel qu’ils le nomment, cet invisible créateur de l’Univers et de l’humanité, veut que ce peuple méditerranéen vive et se multiplie, se dépasse dans l’action héroïque et lui soit fidèle. De la sorte, avec cette croyance monolâtre qu’ils entretiennent, ces rapporteurs comme tout le peuple d’Israël officialisent le monothéisme. Ils ne croient effectivement qu’en ce dieu unique, contrairement aux peuples voisins, souvent polythéistes.
Puisque Dieu est vivant, descendu du ciel, il est là, présent, parmi les hommes qui souffrent, qui luttent et qui pleurent, qui rient et qui sont heureux aussi. Puisque ce Dieu est adoré, sanctifié, puisque le peuple a fait « alliance » avec lui sur le mont Sinaï, alors il faut lui consacrer une terre, un espace. Cette ferveur institue la notion « d’espace sacralisé », qui a pu faire évoquer le « royaume sacré de Salomon », dont nous traitons ce soir. Quel est ce royaume ? Après leur temps nomade avec le patriarche Abraham, puis leur sortie d’Egypte avec Moïse, les israélites ont rejoint « la terre promise » de Canaan. Là, ils s’y organisent en royautés successives, avec Saul, David puis Salomon. Sous le règne de ce dernier, le territoire comprendra Israël au nord, avec pour capitale Samarie et Juda au sud, avec Jérusalem. C’est tout ce royaume qui devient sacré, c’est à dire dédié à Dieu. On peut l’inscrire dans 10 cercles concentriques puisque sont sacralisés, de l’extérieur vers le centre : le pays d’Israël tout entier, ses cités fortifiées, la ville de Jérusalem, le mont Moriah sur lequel sont construits le palais et le Temple, l’enceinte de ce Temple, le parvis des femmes, le parvis des israélites, le parvis des prêtres, le sanctuaire. Et enfin, au centre de l’ensemble, le saint des saints, lieu de conservation de l’Arche d’alliance, abritant les tables de la loi.
Cette notion de centre géographique et même « théographique » si je puis dire, est essentielle au temps du roi Salomon. Elle sera reprise par les bâtisseurs de cathédrales, qui n’ont pas posé celles-ci n’importe où, mais bien au milieu de la cité. Ce n’est bien sûr pas par hasard, si les dites cathédrales ont le plus souvent deux tours, à l’image des deux colonnes du Temple de Salomon. Et ce n’est pas un hasard non plus, si anciens tailleurs de pierre, maçons opératifs, ont choisi le Temple de Salomon, construit à Jérusalem en 967 avant Jésus-Christ, comme « symbolique centrale ». Et si, après eux, les maçons « spéculatifs » la perpétuent aujourd’hui, avec la présence de deux colonnes stylisées à l’entrée de leur loge, qui symbolisent celle du temple de Salomon !
Le mont Sinaï est en soi un centre initiatique, le mont Moriah, un autre : deux centres de ralliement autant que des bases de départ, d’ailleurs. Les Constitutions d’Anderson, désignant la franc-maçonnerie comme « centre de l’union » ne disent pas autre chose : rassembler d’abord ce qui est épars, en un point central, et rayonner ensuite. Alors que le Temple de Salomon est la maison de Dieu, la loge maçonnique elle, est la maison des hommes. Au vrai, le point central d’un cercle, d’où ils prennent leur départ vers la cité.
Ce centre est en soi une force, bien sûr par sa position axiale même, fédératrice parce qu’elle regroupe, et protectrice parce que, dans l’esprit humain, elle porte en elle la sécurité et l’espérance. En termes de construction monumentale, la combinaison du point central et de la surélévation, à l’image du mont Moriah, confirme le prestige et la durée, œuvre des bâtisseurs. N’oublions pas qu’au temps salomonien, la terre est pensée comme une plate-forme ronde dont le centre est le jardin d’Eden, près de Jérusalem et le ciel imaginé telle une calotte sphérique. Soit deux cercles superposés. Dans la fantasmatique humaine moderne qui a toujours besoin de « reliance », la verticalité est restée en quelque sorte, l’échelle galactique permettant de passer du royaume terrestre au royaume céleste, demeure attribuée à la force suprême. De ce point de vue, la verticalité fonctionne avec la croyance. Dieu est toujours désigné par les hommes, instinctivement, non en fixant le sol, mais les yeux et les bras levés vers le ciel, vers la voûte céleste, cercle à la fois indéfini et infini.
Le Volume de la Loi Sacrée
Ce détour en forme de rappel historique par le Temple du Roi Salomon n’est pas inutile. A la fois parce que la loge maçonnique est une représentation de celle qui, dit-on, jouxtait le Temple et parce que ledit Roi est l’un des personnages principaux de la chronologie biblique. Il est ainsi omniprésent dans le Rite Ecossais Ancien et Accepté, au gré des mythes et légendes qui structurent ce dernier.
Nous constatons le rôle « primordial » – c’est le mot – de la bible en maçonnerie, dont elle est la source allégorique et le fil rouge dans le temps. D’abord considérée comme « meuble » en loge, puis « référence théologique » chez les maçons opératifs, elle devient « lumière » au sens de « guide moral » durant le siècle du même nom puis « Volume de la Loi Sacrée », synthèse de l’ensemble, chez les maçons spéculatifs, adhérant à une religion révélée ou à une symbolique déiste.
Pourquoi cette appellation : « Volume de la Loi Sacrée » en maçonnerie ? Une trilogie sémantique à analyser. « Volume » d’abord : le mot vient du latin volumen explicare, « déployer et décrypter un rouleau de manuscrit ». Il rappelle qu’après l’écriture sur des peaux, parchemins et papyrus, les textes religieux furent écrits sur des bandeaux tendus et enroulés entre deux bâtons. La Torah, se présente rituellement, toujours de la sorte. « Loi » ensuite : En 1804, le Rite Ecossais Ancien et Accepté apparaît et se répand progressivement sur tous les continents avec toutefois une modification dans la reprise textuelle des manuscrits anglais premiers. La phrase « La Bible règle et gouverne notre foi » devient ainsi « La Bible règle et gouverne notre loi ». Incontestablement, il y a changement de sens, dans le champ maçonnique moderne : à la croyance en un principe religieux déterminé se substitue l’idée de l’interprétation libre – laïque, entre autres – des métaphores bibliques.
Cette notion et ce mot « Loi » seront d’ailleurs repris cinquante ans plus tard par les juridictions maçonniques anglo-saxonnes, aux Indes, avec l’introduction de l’expression « Volume de la Loi sacrée » qui y désigne, non seulement la bible, mais de façon générale, l’ensemble et par là-même chacun des livres saints, sur lequel prêtent serment les initiés, chrétiens, juifs, hindous, sikhs, parsis et musulmans. Qu’il s’agisse de la bible donc, des Védas, des doctrines du Taoïsme et du Zoroastrisme ou du Coran. Dès lors, cette bible prendra au moins deux sens distincts en maçonnerie, selon les options des obédiences mondiales : soit elle devient en loge le Livre historique et imposé d’une religion révélée, en l’occurrence chrétienne, soit elle y est considérée comme un outil symbolique, laissant à chacun sa liberté de conscience tout en exprimant néanmoins parmi les autres livres, les trois mêmes concepts généraux : le fini et l’infini, le contingent et le permanent, le matériel et le spirituel. C’est à dire, tout à la fois, « le visible et l’invisible », « le mesurable et l’incommensurable », « l’autrefois et ailleurs », « l’ici et maintenant, « le demain et plus loin », « le naturel et le surnaturel ». Autant de vocables, et de mises en mots, pour tenter, à titre individuel, d’approcher les mystères du monde et de la condition humaine. Et de la sorte pour chacun, autant de « Lois » de l’univers qui nous dépassent, à essayer de comprendre, à accepter, à respecter au final : elles deviennent alors une seule et même Loi, « sacrée » par définition, au sens où naît un sentiment de révérence devant la puissance absolue et d’interrogation devant l’inconnaissable, l’intouchable, le séparé, l’interdit à l’homme en quelque sorte. Le mot « sacré », dernier de la trilogie, trouve ici sa définition même, certes librement interprétable.
Partant, la Grande loge de France, reconnait pour sa part un principe créateur et organisateur dans le symbole du Grand Architecte de l’Univers et perçoit les valeurs culturelles et traditionnelles d’une civilisation, dans ledit Volume de la Loi Sacrée. Certaines instances maçonniques pratiquant ce même REAA ou d’autres rites, estiment de leur côté, qu’une telle symbolique à composante déiste n’a pas sa place en loge et ont un point de vue essentiellement humaniste de la tradition. C’est le cas du Grand Orient de France qui a « évacué » le Grand Architecte de l’Univers et toutes références religieuses de ses rituels, en 1887. C’est le fait aussi du Droit Humain, dont certains ateliers ont remplacé la bible par les Constitutions de leur Ordre. Ce qui est bien entendu leur droit absolu. Et ce, au nom même de la liberté de penser et d’une tolérance qui se doit d’être réciproque entre toutes les obédiences.
Les psaumes de David
Mais au-delà du regard, comment vraiment communiquer avec le divin ? Très tôt, semble-t-il, l’homme, a éprouvé le besoin de parler aux dieux supposés, ensuite au Dieu unique inventé, afin d’ « échanger » avec lui. Certainement après qu’il se soit dressé sur ses deux jambes, qu’il ait pu lever les bras, puis possédé un langage articulé. Ainsi, au cours des siècles a pris forme la prière, témoignage d’adoration, mais encore, conjuration de la peur et du doute. Croire en Dieu, n’est-ce pas une tentative désespérée pour refouler une idée insupportable…Croire ne serait-ce pas finalement un refus de croire : Que nous sommes seuls, abandonnés et emportés par notre vaisseau, dans l’immense océan cosmique…Un tragique accident dans l’histoire de l’univers en marche… ? Non, au temps biblique, ce doute n’existe pas ! En témoignent dans le Livre saint en début d’écriture, les psaumes qui vont y prendre progressivement une place particulière. Puisque toute divinité impose une idée d’élévation, traduite matériellement par de hauts édifices lancés vers le ciel – telles les Pyramides d’Egypte et tous les temples sur les montagnes, dont le temple de Salomon et les cathédrales plus tard – il s’agit donc d’élever aussi l’esprit de l’homme jusqu’au Seigneur ! La parole humaine permet de remplir cet office : ainsi vont naître les psaumes (littéralement des airs joués sur des instruments à cordes et chantés) attribués au roi David, parce qu’il était poète et musicien, mais de fait composés tout au long de l’histoire d’Israël. Autant de textes poétiques d’abord « psalmodiés », c’est le terme, par les israélites, au temps de l’Ancien Testament, puis ensuite par les chrétiens, à l’époque venue des évangiles et des épîtres.
Quand je parle de communication avec Dieu, le terme est d’évidence impropre, puisque, par définition, il s’agit d’un monologue. Mais cette expérience personnelle d’amour, conduit chaque « être priant » à la transcendance, à ce qu’il a de plus profond en lui, là où il est censé recevoir les réponses divines et éventuellement dialoguer en secret. A partir de ces psaumes, expression même du sentiment mystique, il est intéressant de considérer les variantes de cette relation humaine avec l’absolu. Qu’il s’agisse de la prière, manifestation parlée ou chantée de dévotion, issue desdits psaumes, ou des états spirituels, comme la méditation ou la contemplation, ou encore des productions spectaculaires de cette vie spirituelle, telles les extases et les visions. Tels encore les dons surnaturels, dits « charismatiques », permettant à certaines personnes, à l’aide de prières spécifiques généralement transmises, de guérir les brûlures ou autres maladies d’autrui.
Les psaumes, pour y revenir – textes traduits en vers libres, chacun de la longueur d’un feuillet dactylographié en moyenne – sont au nombre de 150. Ils ont été regroupés dans l’Ancien Testament, sous l’intitulé « d’écrits », et placés entre la trilogie « genèse – exode – prophètes » et la suite « cantiques – lamentations – chroniques ». Avec un psaume vite repéré, chantant la vigne et le vin (psaume 80), l’humoriste dira ici que ces textes ne peuvent être que sympathiques ! En fait, l’ensemble demeure d’une étonnante actualité. Parce que les attitudes religieuses décrites développent la large gamme des émotions et sentiments humains, de la confiance à la frayeur, de la tristesse à la colère, de la joie à la paix du cœur. Parce qu’aussi les prières décrivent le passé comme le bon temps, et le futur, comme celui des catastrophes inévitables. Parce qu’enfin, on y entend les accusés à tort protester de leur innocence, les fautifs faire repentance et les démunis demander un secours. Emouvants tableaux exposant l’angoisse existentielle du fils d’Adam…
Certains ordres monastiques n’ont pas hésité, pour leur part, à faire des cent cinquante psaumes une seule et longue prière au lyrisme surprenant, que les moines récitent trois fois par jour ! Sans aller jusque-là, quelques phrases méritent notre attention :
Titre du psaume Ier : « Le chemin du vrai bonheur » : « Heureux celui qui ne suit pas les conseils des gens sans foi ni loi, qui se tient à l’écart du chemin des coupables et qui ne s’assied pas avec ceux qui se moquent de Dieu ! …Cet homme ressemble à un arbre planté près d’un cours d’eau, il produit ses fruits quand la saison est venue et son feuillage ne perd jamais sa fraîcheur. Tout ce que fait cet homme est réussi. Mais ce n’est pas le cas des méchants : ils sont comme brins de paille, dispersés par le vent… ».
Que nous propose cet extrait du premier psaume, sinon une recette de bonheur, en distinguant le bien du mal. Le bien reste, le mal s’envole. Malgré son apparente naïveté, ce psaume pourrait être lu aujourd’hui dans une classe, telle une maxime d’instruction civique !
Ecoutons le début du psaume 32, intitulé « La joie du pardon » : Heureux celui que Dieu décharge de sa faute, et du mal qu’il a commis. Heureux l’homme que le Seigneur ne traite pas en coupable, et qui est exempt de toute mauvaise foi…Je t’ai avoué mes fautes, je ne t’ai pas caché mes torts, je me suis dit : je suis coupable ! … »
Ecoutons aussi les premières lignes du psaume 51, intitulé « Appel au pardon » : « O Dieu, toi qui es si bon, aie pitié de moi ; toi dont le cœur est si grand, efface mes désobéissances, lave-moi complètement de mes torts, et purifie-moi de ma faute, je t’ai désobéi, je le reconnais… ».
Que nous évoquent ces deux derniers psaumes, en forme de cri, de supplication même, sinon le sentiment de culpabilité, ce mal bien humain, trop humain, très antérieur au christianisme, on le voit, qui ronge l’homme depuis des millénaires et qui, avec la même constance, remplit aujourd’hui les cabinets des psychanalystes !
De quelle faute s’accuse l’homme à travers ces psaumes, une autoaccusation que l’on retrouve sous diverses formes exprimées, de la soumission à la détresse, de la souffrance à l’espérance ? S’accuse-t-il d’être fautif du seul fait de se juger de naissance imparfaite dans une aussi belle nature qu’il glorifie ? Ou bien pense-t-il que Dieu s’est éloigné et l’a rejeté parce que, précisément, il renie son œuvre finale, la race humaine, devenue si méchante ? C’est ce constat de solitude soudaine qu’exprime au Seigneur, le Christ agonisant sur sa croix, en citant les premiers mots du psaume 22, écrit mille ans plus tôt : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné, pourquoi restes-tu si loin de moi ? ».
Ce qui est frappant, à la lecture de ces psaumes, c’est l’évidence, je dirais, d’un « ordre surnaturel », qui a pu exister il y a trois millénaires, et de plus, hiérarchiquement bien supérieur à « l’ordre naturel et rationnel ». C’est clair, l’homme autoconditionne alors sa vie dans une relation triangulaire, submergé qu’il est par sa subordination : « Dieu-Moi-l’Autre ». Moi, je suis le pécheur, l’autre peut être mon persécuteur, Dieu, lui, est mon sauveur, dont j’attends tout. A travers les prières, les louanges, les suppliques que je lui adresse à tout moment…La pensée magique est bel et bien au pouvoir, en chaque individu ! D’ailleurs, à propos de pouvoir, ne nous y trompons pas : les rois, Salomon compris, contrairement aux pays voisins, ne sont pas au royaume d’Israël, le fils de Dieu. Le roi en cour, n’en est que le fils adoptif. Il n’est donc de ce fait que son représentant auprès du peuple, c’est à dire une simple créature, louable ou critiquable. A preuve, le psaume 72, titré « prière pour le roi », une supplique pour que le monarque en place soit parfait dans son exercice et qu’il vive autant que le soleil brillera ! C’est bien Dieu qui, dans la tête des hommes, reste aux commandes suprêmes !
Une autre lecture des psaumes
Issus de ce qu’on peut appeler « le culte du temple », les psaumes, qui constituent une sorte de bible dans la bible – puisqu’au fil de leur écriture, ils racontent aussi l’histoire d’Israël – ces psaumes vont tenir également après Jésus-Christ, une place centrale, à la fois dans la liturgie de la Synagogue, dans l’Eglise chrétienne, aussi bien que dans le Coran. Cette unanimité des trois religions du Livre en faveur des psaumes, signant l’inféodation totale de l’homme au divin, finira toutefois par lever une opposition intellectuelle. Précisément lorsque la cité démocratique viendra concurrencer la cité sacrée. Et opposer les hommes de raison aux gens de foi. De la sorte naîtra dans l’antiquité judéo-grecque, un débat théologique complexe, toujours pas clos aujourd’hui : celui du libre-arbitre et de la grâce divine ! Un débat qui en a ouvert un autre, devenu plus que jamais au XXIème siècle, une bataille idéologique, c’est à dire politique : le créationnisme contre le darwinisme !
Bien avant Darwin et sa thèse de l’évolution naturelle et non surnaturelle, c’est la toute jeune philosophie grecque qui a ouvert le feu avec Epictète, il y a plus de deux millénaires. Pour ce philosophe, le « divin », c’est l’Univers constitué et non un Etre suprême. Beau joueur, il en accepte l’hypothèse mais en soulignant qu’elle n’est pas nécessaire puisque, dit-il, « il a été donné à l’homme toutes les ressources pour se diriger à travers ce qui arrive ». Pour sa part, le philosophe juif Maïmonide, affirme au XIIème siècle que tout homme, de son propre fait, a la possibilité d’être un juste, un méchant, un sage ou un sot. A la même époque, le philosophe arabe Averroès distingue à son tour les vérités rationnelles et révélées. Dès lors, à l’instar de ces philosophes, qui proposent un monde pensé sans Dieu, pourquoi ne pas opérer aujourd’hui avec la raison, une autre lecture des psaumes bibliques ?!
Si l’on veut bien sortir du contexte religieux, il est certain que ces psaumes dégagent une riche symbolique que tout citoyen, franc-maçon ou non, croyant ou pas, a intérêt à explorer pour sa réflexion personnelle. Augustin pensait que le Nouveau Testament est caché dans l’Ancien et l’Ancien dévoilé dans le Nouveau ! Sans aller jusqu’à rechercher moi-même un sens caché dans chaque psaume, comme l’a fait ce saint, je me contenterai de pointer à nouveau dans le sillage du théologien, la puissance évidente de ce qui envahit la totalité du champ d’observation « psalmique » : à savoir, le discours ! Au commencement était le Verbe, dit précisément le bible. Ici, ces 150 prières, écrites au présent, nous mettent aussi en permanence en relation avec le passé mais également le futur, grâce au langage. Sans celui-ci, je ne peux pas penser mon rapport au temps. Avec les mots, en effet, il m’est loisible de rendre présent hier et demain ! Nommer, c’est faire exister. Je peux ainsi structurer ce qui est absent !
La lecture d’un psaume – qui est en soi une histoire mais correspond aussi à une durée inscrite dans le temps – me demande une disponibilité mentale, laquelle, au fil de chaque thème exploré, me met en relation avec un passé qui est révolu : c’est le souvenir. Cette même lecture me connecte à un futur qui n’est pas encore : c’est l’attente. Et elle me met en rapport avec le présent que je vis : c’est l’attention. Alors et seulement, j’assimile le contenu du psaume et m’en nourris vraiment jusqu’à le faire vivre en moi, qu’il s’agisse d’un cri de souffrance morale ou de l’expression d’une colère contre les méchants, d’un élan de reconnaissance pour le Créateur ou d’un hymne à la beauté de la nature ! Comme la bible, il n’est donc pas nécessaire d’être croyant pour lire et apprécier les psaumes. Ils ne sont la propriété de personne, et de la sorte, offerts à chacun. L’important est la façon individuelle de les appréhender. En toute liberté.
Avec cet « esprit psalmiste », je ne fais pas que réciter un texte biblique. En le lisant, je me dois d’être triplement attentif : attentif au souvenir de ce que j’ai déjà lu, attentif à l’attente de ce qui suit sur mon feuillet, et d’évidence attentif à ce que je vous dis en ce moment, si je souhaite obtenir votre concentration. Les trois temps sont donc par moi à penser ensemble, pour que je communique au mieux, à la fois avec moi-même et avec vous, mon lectorat momentané. Ce processus vaut autant pour la forme que pour le fond : communiquer, c’est s’installer dans le cœur de l’autre.
Au risque d’opérer un rapprochement hardi, les psaumes me renvoient ici aux rites et rituels maçonniques. Attention, je ne confonds pas les deux textes : dans leur « verticalité » les psaumes, le plus souvent déclamatoires, s’adressent à Dieu, avec davantage de points d’exclamation que de points d’interrogation. Dans leur « horizontalité », rites et rituels, eux, sont basés sur un système questions-réponses, entre interlocuteurs humains, identifiés en loge. Mais, en osant une métaphore, je pense que les psaumes, en forme de branche verticale d’une équerre dressée, peuvent rejoindre et nourrir la pratique rituelle, elle-même en forme de branche horizontale de cette même équerre. Précisément, aux plans de l’interprétation et l’assimilation des paroles prononcées, dans les deux cas. Une tendance naturelle, accentuée par l’utilisation d’un langage fleuri d’hier, est à même d’entretenir « le présent maçonnique » dans ce confortable passé. C’est à dire un film tourné, sans surprise, dans la projection duquel se complaisent un peu trop parfois les « récitants ». Or, de mon point de vue, ils ont à faire l’effort d’inclure le futur dans leur vécu rituélique. C’est à dire d’ouvrir de nouvelles portes, grâce aux multiples évocations symboliques. Pour chercher ensemble des idées neuves, pour ensemencer d’autres jardins à transmettre aux suivants. C’est cela aussi la tradition d’avenir. Produire et non seulement reproduire. Au vrai, le futur, c’est avant tout, une durée variable pour chacun, qui en cela même peut effrayer et suggérer son évitement par le silence ! Le futur, c’est aussi dans nombre d’esprits, le rêve, la chimère, l’illusion, l’utopie. Cet Art qui est appelé « Royal » (en référence au roi Salomon) peut être aussi perçu comme l’utopie précitée. C’est pourtant son entretien qui a permis à l’homme de réaliser l’un de ses plus beaux exploits, en faisant atterrir une fusée habitée sur la lune !
Moïse recherchant le Créateur sur le Mont Sinaï, David jouant pour lui de la lyre, Salomon récitant un psaume, sur le Mont Moriah, les yeux levés vers le ciel…ces prophètes successifs ne pouvaient pas savoir que quelque 3 300 ans après eux, un homme de Dieu, le Pape Paul VI, prolongerait leurs gestes révérencieux de façon spectaculaire. Le 20 juillet 1969, l’astronaute et franc-maçon Eldwin Aldrin, dépose sur le sol lunaire – à côté du drapeau américain et d’un fanion orné de l’équerre et du compas – un étui mystérieux. Que contient-il ? Le texte enroulé du psaume 8 « Grandeur de l’homme aux yeux de Dieu » que le Pape lui a confié, afin qu’il l’emporte dans l’espace sidéral, à la gloire du Seigneur !
Qu’entendre dans cette symbolique en mouvement, sinon le message ultime des psaumes bibliques, tant pour le religieux que le laïque, maçon ou non, que nous murmure notre voix intérieure : « Prends de la hauteur, retrouve ton contact perdu avec l’univers, élargit ta pensée, ton regard et ton cœur !». Nous rejoignons alors l’écrivain Marcel Proust quand il dit :« Le véritable voyage de découverte consiste moins à chercher de nouveaux paysages qu’à nous offrir de nouveaux yeux ! ».
MBAF,
A la lecture de ton article, je ne peux que me réjouir d’une part d’éclairage qu’il m’a apporté mais aussi de équilibre que tu y fais régner de sorte que ta lecture soit universelle.
merci,