De notre confrère allemand bnn.de – Par Jens Schmitz
Lors de la Journée de la Grande Loge à Stuttgart, la franc-maçonnerie allemande cherche son chemin vers l’avenir. Le mouvement d’envergure mondiale enregistre un afflux.
La villa située dans une rue latérale du quartier à mi-hauteur de Stuttgart est discrète mais clairement étiquetée. “Logenhaus zu den 3 Cedern” est écrit sur un côté du portail d’entrée. En revanche, les loges sous-locataires Sarastro, Eberhard, Erasmus et Licht am Stein se sont immortalisées.
“Ma famille et mes amis ont remarqué que j’avais changé depuis que je suis devenu franc-maçon“, raconte le frère de Sarastro, Siegfried Schmid, 78 ans, dans la salle à manger baignée de lumière. Le directeur commercial à la retraite, blouson de cuir cognac, jean bleu, explique : « Je ne suis plus aussi impatient. J’ai appris à écouter. J’ai appris à ne pas interrompre les autres. »
Mario Moeller-Zirkel de la loge fribourgeoise « Zur Edelen Aussicht » ressent la même chose. “Ce qui est bien, c’est qu’on apprend une culture de la discussion”, explique le formateur en management de 51 ans. “Des outils pour pouvoir se rencontrer sans stress.“
Le mouvement d’envergure mondiale enregistre un afflux
Moeller-Zirkel porte un costume, il est le porte-parole de l’État pour les francs-maçons et a encore du travail à faire après la visite de la maison. Pendant trois jours, du mercredi au vendredi, la réunion de la Grande Loge des “Anciens Maçons Libres et Acceptés d’Allemagne” (AFuAMvD) se déroule à l’hôtel Maritim de Stuttgart. Avec 9 400 membres dans 285 loges, il représente la plupart des quelque 15 000 francs-maçons de la république.
Le mouvement mondial se développe, mais il est encore loin des chiffres qu’il avait en Allemagne avant son interdiction par les nationaux-socialistes : la fédération y comptait 80 000 membres avant la Seconde Guerre mondiale, et aujourd’hui 5 000.