Pasquale Paoli (1725-1807), en corse et en italien Pasquale de Paolin, le Corse des Lumières, révolté contre Gênes, est proclamé général en chef de la nation corse, au couvent Saint-Antoine de Casabianca – l’un des anciens établissements de l’ordre des Servites de Marie et un lieu hautement symbolique dans l’Histoire de la Corse. Il fait de la Corse un état indépendant, et la première démocratie du monde moderne !
Pascal Paoli, le général de la nation corse
Pasquale Paoli est une des figures les plus marquantes de l’histoire de Corse.
Le « héros » insulaire du XVIIIe siècle fait partie d’une sorte de trilogie avec San Piero Corso, au XVIe siècle et Napoléon Bonaparte au XIXe.
Personnage considérable, l’homme est assez peu aimé en France où il est regardé comme l’opposant à la cause française – en Corse – et comme le chef d’un « État Corse » qui a existé de 1755 à 1769.
Par contre, Paoli est regardé comme un grand homme, ailleurs dans le monde, en Angleterre notamment, mais aussi aux États-Unis, où il y a six ou sept villes qui répondent au nom de Paoli’cities.
Fils du patriote corse Hyacinthe Paoli qui joua un grand rôle lors de la rébellion de 1735, Pasquale Paoli vécut une partie de sa jeunesse à Naples après l’exil de son père.
Engagé dans l’armée, il est appelé par ses compatriotes indépendantistes en 1755 pour prendre part à la rébellion contre Gênes.
Débarqué sur l’île le 29 avril 1755, il prend rapidement la tête du mouvement en tant que « général de la nation ».
Le 14 juillet 1755, il proclame l’indépendance de l’île.
Tandis que les Génois se réfugient dans quelques places fortes telles que Calvi, il gouverne le pays pendant près de quinze ans. Il promulgue une constitution républicaine, crée une monnaie, fait de Calvi la capitale et la ville universitaire du pays. Cependant, après avoir signé un traité avec Gênes, la France s’empare de la Corse et bat les indépendantistes à la bataille de Ponte-Novo.
Pascal Paoli s’exile alors en Angleterre accompagné de 500 ou 600 partisans, le 13 juin 1769.
Après la Révolution Française, il est sollicité par l’Assemblée constituante pour prendre en charge le département. C’est d’ailleurs à cette période que la Corse devient officiellement française.
Cependant, défenseur de l’identité corse, il se brouille avec les Jacobins. En 1793, il est désigné comme responsable de l’échec d’une action militaire en Sardaigne. Sachant que les têtes peuvent facilement tomber, Paoli refuse de se rendre à Paris pour s’expliquer. Il est alors déclaré traître à la Patrie et entre sécession. Acteur du rapprochement avec l’Angleterre, il reçoit le soutien des Corses qui le nomment officiellement « Père de la Patrie » (Babbu di a patria corsa). Mais l’épisode anglais tourne court. Paoli n’obtient pas le poste espéré et doit rejoindre l’opposition. De surcroît, un autre héros corse émerge, le général Bonaparte…
Paoli décide de se retirer à Londres où il mourra le 5 février 1807. Il fut enterré à l’abbaye de Westminster à côté des sépultures des rois. Ses cendres furent rapatriées en Corse sous la Troisième République en 1889.
Pascal Paoli et l’Art Royal
Certains le disent initié en 1778 au sein de la célèbre Loge des Neuf Sœurs, à l’Orient de Paris.
Rien ne le prouve. En réalité,le Fichier Bossu ne comporte aucune fiche au nom de cet homme des Lumières.
Les mêmes précisent aussi que Pascal Paoli fur un Frère de la Loge « Prince of Wales », à l’Orient de Londres. Rien n’est moins sûr non plus !
Ce que nous pouvons prudemment avancer c’est qu’il adhéra à la Loge des « Neufs Muses » de la future Grande Loge Unie d’Angleterre. Paoli fréquenta les plus grands esprits en étant reçus à la Royal Society et au Literary Club et c’est sur les conseils de son plus grand admirateur Boswell, Vice-Grand-Maître de la Grande Loge d’Écosse qu’il adhéra à ladite Loge. Adhérer, signifie-t-l qu’il fut déjà maçon ? Ou qu’il y reçut la lumière ?
Nous notons qu’il existe, au Grand Orient de France, une Loge portant le nom « Fraternité Pasquale Paoli ».
À lire aussi, le Pasquale PAOLI-Portraits d’Eugène Gherardi, chez Albiana, publié en 2007.
Source : https://www.zinfos974.com/
Très intéressant je connaissais pas du tout cette épisode de la Corse et de la France