La franc-maçonnerie et les années sombres de l’Occupation
Collectif
Institut d’Études et de Recherches Maçonniques, N° 89, Printemps-Été 2022, 96 pages, 17 € Port inclus
Cette revue dont les rédacteurs en chef sont Pierre Mollier, directeur de la bibliothèque du Grand Orient de France et conservateur du musée de la franc-maçonnerie, et Éric Saunier, président de l’IDERM et historien spécialisé dans l’étude des sociétés urbaines et de la franc-maçonnerie, offre dans son numéro 89 un dossier sur La franc-maçonnerie et les années sombres de l’Occupation.
Au sommaire, ce dossier se structure en trois parties :
– La présence du Grand Orient Lusitanien Uni à Macao (1906-1930) par Joaquim Grave dos Santos
– La dénonciation des francs-maçons en Bretagne, 1941-1944 par Jean-Yves Guengant
– La franc-maçonnerie dans les îles Anglo-Normandes occupées par Amanda Peroy
L’avant-propos du comité éditorial nous le précise d’emblée : « La première moitié du XXe siècle fut pour l’histoire de la franc-maçonnerie en Europe un temps contrasté durant lequel de belles conquêtes furent suivies de funestes persécutions. C’est une période d’ombres et de lumières… »
Nous aurions pu même entendre de Ténèbres et de Lumières !
Le premier contributeur est Joaquim Grave dos Santos, membre de la Grande Oriente Lusitano, depuis mars 2011. Membre de la Loge Romã, à l’Orient de Lisbonne, il a été aussi membre du conseil d’administration du Musée maçonnique portugais, entre 2013-2015 et organisateur du programme des conférences au cours de ces années. Il a été l’un des initiateurs de la Commission du XIVe Congrès de la Grande Oriente Lusitano de 2014.
À cette heure, Joaquim Grave dos Santos est membre honoraire des Lojas Romã, Delta et Liberdade e Justiça, ainsi que le Vénérable Maître de la Loja Fiat Lux de 2018 et 2019, toutes à l’Orient de Lisbonne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’Histoire et le Rituel du Rite Français, et le Rite Écossais Ancien et Accepté, ainsi que membre du Grand Chapitre Général du Portugal – Rite Français, appartenant au Chapitre de la Fraternité (Lisbonne). Il a été membre fondateur du Chapitre Sabedoria (Porto, 2019). Il est actuellement Grand Orateur de ce Chapitre.
Il s’est vu décerné les décorations suivantes : Ordre du Rite Français et Membre de la Commission du Rituel, et de la Commission de Régulation du Grand Chapitre Général du Portugal – Rite Français.
Membre du Comité d’organisation du Congrès capitulaire du Grand Chapitre général du Portugal – Rite Français, pour les années 2017, 2018 et 2019, il est aussi rédacteur en chef de la Revista Mazónica du chapitre Fraternidade et coordinateur du cours de troisième cycle en franc-maçonnerie et directeur des archives historiques de la Grande Oriente Lusitano.
Jean-Yves Guengant, professeur d’histoire-géographie puis devenu personnel de direction et ayant publié parallèlement des articles puis des ouvrages consacrés au mouvement social en Bretagne, il se consacre aux loges dès 1939. Des orients tels que Brest, Lorient, Rennes, l’auteur analyse la situation et surtout les incidences sur les personnes et reposables maçonniques devant répondre aux convocations de police. Une situation s’aggravant dès le 5 août 1941 à la suite du rapport publié au Journal officiel et cosigné de l’amiral Darlan (1881-1942), ministre vice-président du Conseil et de Pierre Pucheu (1899-1944), ministre de l’Intérieur. En annexe est publiée la liste des dénonciations des francs-maçons bretons, par départements.
Quant à Amanda Peroy, professeure agrégée d’anglais à l’Université de Bordeaux, elle est l’auteure d’une thèse de doctorat en études anglophones. Ses recherches portent sur la franc-maçonnerie anglaise au XXe siècle, et en particulier sur la notion de secret liée à la Grande Loge Unie d’Angleterre. Sa directrice de thèse, soutenue en 2016, étant Mme Cécile Révauger. En 2018, elle a obtenu le prix Ludovic Marcos de la recherche maçonnique décerné par l’Institut d’Études et de Recherches maçonniques (IDERM). Ces écrits nous donnent un riche et exhaustif aperçu de ce que les Loges ont fait pendant la Seconde Guerre mondiale… À la demande de la Grande Loge Unie d’Angleterre.
L’illustration de la première de couverture représente cette belle œuvre intitulée « Marianne républicaine » ou « Marianne maçonnique », revêtue d’un sautoir maçonnique.
En complément de l’article de Jean-Yves Guengant, vous pouvez toujours consulter le magazine « Bretons », mensuel créé en juillet 2005 et détenu à 30 % par Ouest-France, qui publie quatre hors-série par an et dont le dernier numéro est consacré à « La Bretagne sous l’occupation ».