De notre confrère allemand regensburger-stadtzeitung.de – Riva Verlag
Ils se réunissent secrètement en cercles, entretiennent d’étranges rituels et se parent de symboles mystérieux : les sociétés secrètes comme les francs-maçons, les rosicruciens ou les kabbalistes comptent des dizaines de milliers de membres. Hannes Kohlmaier a réussi à gagner la confiance de loges influents et à obtenir ainsi un accès exclusif à des zones qui autrement resteraient fermées aux non-initiés. Dans ce rapport d’initié très documenté, Kohlmaier retrace le travail des sociétés secrètes, explique la fascination qu’elles exercent sur nous et montre le pouvoir qu’elles ont encore aujourd’hui sur la politique et les affaires.
Il décrit entre autres deux épisodes qui se sont déroulés à Ratisbonne :
Premièrement : Une rencontre avec le frère du pape Georg Ratzinger dans son appartement de la vieille ville. Autour d’un café et d’un gâteau, il lui a dit qu’il était un grand fan de Mozart.
Lorsqu’on lui a demandé comment cela s’articulait – « lui, le frère de l’ancien prélat de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui exclut les francs-maçons de la communion, et puis Mozart, le franc-maçon, comme votre compositeur préféré? », le vieux prêtre a répondu : « Ah mei, tu sais, il a fait ça uniquement parce qu’il avait besoin de clients pour ses compositions. »
Deuxièmement : l’accident du curé Johann Jakob Lanz à Erding. Son appartenance aux francs-maçons et aux Illuminati a été connue à travers un événement tragique, que certains ont probablement interprété comme une juste punition de Dieu : « Le 20 juillet 1785, la foudre l’a frappé alors qu’il se promenait avec le fondateur des Illuminati, Adam Weishaupt, à Ratisbonne. La cité cathédrale fut par moments un fief franc-maçon. Il y a encore aujourd’hui deux loges dont une à proximité immédiate de la mairie. C’est une ironie du sort que l’église et l’électorat bavarois aient pu porter un coup aussi puissant contre la société secrète là-bas : des listes de membres des Illuminati ont été trouvées près du cadavre encore fumant du prêtre qui avait été frappé par la foudre. Le haineux maçonnique Roman Zirngibl, prieur de Saint-Emmeram, a dû sauter d’ambition sur cette trouvaille. Il a immédiatement envoyé des copies des documents à Hofrat Johann Caspar Lippert à Munich. Il était à la tête du département de surveillance des loges sous l’électeur bavarois Karl Theodor (1724-1799), qui quelques mois seulement avant la découverte des listes avait interdit toutes les activités des “francs-maçons et illuminati” comme étant hostiles à l’État et à la religion.