Je suis doublement un enfant du XVIIIe siècle : je me suis baigné dans sa langue et dans sa littérature, puis – et plus encore – dans ses pensées et dans ses idéaux. C’est là que, la République aidant, j’ai puisé aux sources de l’universalisme, comme si les chartes, les harangues, les philosophies, qu’après-guerre, l’Occident a brandies à la face du monde pour exorciser les maux qui l’avaient ravagé dans la première moitié du XXe siècle, devaient imposer à la terre entière et sans discussion leur suprématie, alors même que les promoteurs de ces idées généreuses continuaient de fermer les yeux, de-ci, de-là, sur leurs vains combats pour le maintien de certaines colonies…
Je relis tous ces textes impeccables et grandioses où Rousseau, Locke, Kant, Montesquieu, Tocqueville et combien d’autres rivalisent d’excellence et je me revois, depuis tant d’années, dans ma Loge symbolique, proclamant l’universalité de la Franc-maçonnerie. Peu à peu, conscient du creuset culturel où se purifient nos convictions, j’en suis venu à considérer, non point que nos valeurs devaient, par construction, s’étendre à l’humanité, mais que nous devions modestement nous attacher à enrichir nos colonnes de toute la diversité qui compose d’ores et déjà nos sociétés. Je vous laisse le soin de me murmurer à l’oreille qu’on en est encore loin…
On le voit bien, la projection de l’universalisme tourne court dans de très nombreuses contrées et notre simple universalisme d’accueil rencontre bien des freins, de nos frontières à nos foyers. Faut-il, pour autant, abandonner tout projet universel ? Bien sûr que non ! Il nous faut travailler avec les méthodes éprouvées que nous connaissons et qui commencent par l’écoute, le partage et la coopération. Évitons de stigmatiser l’autre dans ses croyances et nouons le dialogue sur ce qui nous appartient en commun : une exigence de dépassement par le haut, le sacré.
Merci !
Christian.
J’apprécie le travail que l’équipe de 450 FM accompli.
FRAT.
Jean-Pierre Pain