Dimanche 17 octobre dernier, les Sœurs et les Frères du GODF se sont rassemblés afin de rendre hommage à Samuel Paty.
Le square Samuel Paty, auparavant connu comme square de la Sorbonne, puis square de la place Paul-Painlevé, a été renommé en 2021 par décision du Conseil de Paris, Se situant dans le 5ᵉ arrondissement de Paris, face à la Sorbonne, il correspond à l’espace vert central de la place Paul-Painlevé.
Un lieu hautement symbolique. Symbolique de l’éducation et de la tolérance.
Rappelons que Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, a été assassiné lors d’une attaque terroriste islamiste perpétrée le 16 octobre 2020 dans la commune française d’Éragny, située dans le Val d’Oise.
Source : Facebook GODF – Photos GODF
Si tel est votre désir, nous vous invitons à visiter le Facebook GODF afin de prendre connaissance des photos réalisées en ce dimanche 17 octobre, jour du rassemblement à la mémoire de Samuel Paty https://bit.ly/3G5NZlN
AVEC le texte c’est mieux “Mes Très Chères Sœurs, Mes Très Chers Frères,
Amis proches défenseurs de la République qui êtes avec nous aujourd’hui.
Le Grand Orient de France rend en ce triste jour, hommage à Samuel Paty, professeur de l’Éducation nationale, victime innocente du terrorisme islamiste, tué par décapitation parce qu’il servait la République. Il est devenu un symbole du courage, de la résistance et du combat contre les dogmes et idéologies qui veulent abattre notre République.
Hommage en mémoire de Samuel Paty, pour tout ce que nous dit son nom désormais, mais aussi pour tout ce qu’il était.
Pour tout ce que dit son nom, depuis sa mort et son assassinat odieux par l’obscurantisme le plus criminel.
Pour tout ce qu’il était, de son vivant, dans l’accomplissement de sa mission de professeur pour l’éducation des enfants, pour son rôle de transmetteur de lumière, pour sa fonction de serviteur de l’idéal républicain de liberté, d’égalité, de fraternité, de justice, d’émancipation et de laïcité.
L’oubli de Samuel Paty signifierait notre propre indignité face à la barbarie de ce crime.
Notre silence précèderait notre abandon.
Cet attentat terroriste islamiste contre la République s’inscrit dans la longue litanie des actes antirépublicains. Il porte avec lui les fractures de notre nation, de plus en plus divisée.
En réaction, un autre totalitarisme, un autre extrémisme, tout aussi dangereux pour les libertés mais dont la violence demeure pour l’instant verbale, se répand de plus en plus dans notre pays.
Nous vivons aujourd’hui un moment de rupture, les menaces sur notre République sont nombreuses et s’additionnent. Aux adversaires traditionnels de la République, s’ajoutent des relents nauséabonds de l’Action Française ou ceux d’une prétendue réhabilitation révisionniste de la parenthèse scélérate pétainiste.
Les menaces sur ce qui constitue notre République, sur ce qui établit ce formidable projet républicain – lequel connaît des difficultés bien sûr, des aléas et des insuffisances sociales, là est probablement l’origine de ses maux – ces menaces aujourd’hui grandissent jour après jour.
Une partie de la population semble tentée de suivre les thèses les plus populistes, les plus démagogiques et simplistes, celles qui désignent un bouc émissaire plutôt que chercher des solutions, et qui, par-là, entraînent les pires dérives.
S’ajoutent en miroir leurs opposés, qui trouvent des explications à l’inexcusable et se perdent dans les ténèbres de leurs contradictions et l’abîme de leurs compromissions, mères de toutes les lâchetés complices.
Aujourd’hui, comme dans certaines des périodes les plus sombres de notre passé, le combat républicain est à nouveau un combat essentiel pour le futur le plus proche de notre société.
Les forces républicaines doivent montrer leur détermination et ne rien céder face à leurs adversaires de tous bords.
Et d’abord se compter et se rassembler.
Je voudrais dire notre étonnement et notre désarroi qu’en cette occasion, il semble que peu d’établissements scolaires, et trop peu de classes dans ceux qui l’ont fait, aient pour cette journée commémorative, parlé de la liberté d’expression, de l’éducation civique, de la République, expliqué ce qu’était vraiment la laïcité, c’est-à-dire un outil d’émancipation et de citoyenneté pour la jeunesse de notre pays.
Nous regrettons également qu’au sein des municipalités, communes et métropoles, sur tout le territoire, alors que, à l’exemple de Conflans et Eragny, nous souhaitions nous associer aux hommages rendus à Samuel Paty, très peu d’entre elles aient choisi d’organiser des cérémonies en sa mémoire.
Le silence puis l’oubli sont les premiers signes de la lâcheté.
Votre présence nombreuse ce jour est le signe de l’engagement et de la détermination des Francs-Maçons du Grand Orient de France et des représentants des Obédiences amies que nous remercions.
Nous n’oublierons pas Samuel Paty et tout ce dont il est le nom.
C’est à chacun d’entre nous qu’il appartient de lutter contre tous les extrémismes et les totalitarismes, d’où qu’ils viennent, par notre intransigeance envers eux mais aussi peut-être en premier lieu avec clarté et courage, armés de la seule force de l’idéal et de l’esprit républicain.
Je vous remercie tous, et à très bientôt.
Georges SERIGNAC
Grand Maître du Grand Orient de France
LE DISCOURS :