Les Gnostiques
Mythe, rituel et diversité au temps du christianisme primitif
David Brakke
Les Belles Lettres, 2019, 204 pages, 23 €, E-book 15,99 €
Pour le Maçon, la lettre G peut signifier Géométrie, Génération, Génie, Gravitation mais aussi Gnose, cette philosophie selon laquelle il est possible de connaître les choses divines ou dans un domaine ésotérique serait une connaissance initiatique.
En fait, en histoire des religions, la gnose est une connaissance se présentant non comme un savoir acquis, mais comme une intuition salvatrice, une révélation intérieure, reposant sur le dualisme de la connaissance et de l’ignorance, du bien et du mal, de l’esprit et du corps, et se fondant sur l’idée que le monde sensible est dominé par des puissances mauvaises, hostiles au Dieu transcendant, source du monde spirituel que le gnostique cherche à connaître.
Le gnostique est donc l’adepte du gnosticisme qui est, en théologie chrétienne, l’ensemble des doctrines dualistes qui, durant les premiers siècles du christianisme, ont été rejetées comme hérétiques par l’Église.
C’est fort justement que David Brakke nous explique, dans la préface, la genèse de l’ouvrage : ses sources, quinze ans d’enseignement qui ont nourri sa réflexion ainsi que la lecture de tous les écrits gnostiques et valentiniens.
De chapitre en chapitre, nous allons vers une meilleure compréhension de cette doctrine de la connaissance apparue au IIᵉ siècle de notre ère pour s’implanter dans les grands foyers intellectuels de l’Empire romain : l’Asie mineure, Rome et surtout l’Égypte.
Des définitions, des explications trouvent leurs justes places pour qui ne connaît pas encore L’Évangile de Judas, texte apocryphe de cette période découvert, dans sa version en langue copte, en 1978 seulement.
À l’énoncé des noms tels que Irénée, Justin le Martyr, Marcion, Clément d’Alexandrie, Origène ou encore Hyppolite de Rome, non seulement la question des origines s’entrevoit plus clairement, mais aussi le christianisme primitif ou Église primitive, à la lumière des différentes interprétations des exégètes et la transmission à travers les manuscrits, nous donne à comprendre et à réfléchir sur le vrai message de Jésus-Christ, le sauveur.
Toutefois, la partie la plus intéressante pourrait bien être pour nous celle touchant aux mythes et rituels où l’auteur décrypte baptêmes et ascension mystique, les origines et la spécificité de la pensée gnostiques, etc.
Publié en 2010 chez Havard University Pres, Marie Chuvin offre la traduction de la présente édition. David Brakke est actuellement professeur titulaire de la chaire Engle à la faculté d’histoire du christianisme de l’université d’État de l’Ohio, après avoir enseigné au Département d’études religieuses de l’Université de l’Indiana. Parmi ses ouvrages, citons : Athanasius and the Politics of Asceticism (Clarendon Press, 1995), Demons and the Making of the Monk : Spiritual Combat in Early Christianity (Harvard University Press, 2006).