Comme chacun va très vite le comprendre, l’histoire que je vais vous raconter est totalement fictive… enfin, espérons-le.
La scène se déroule dans une Loge totalement pervertie par les métaux. Le Vénérable Maître (fondateur de cette Loge, évidemment), en poste depuis dix-huit ans, réunit comme chaque année, au « Café de la Fraternité » près du Temple, ses potentiels futurs Officiers pour négocier avec eux les Plateaux qu’il va leur « vendre » !
Le Vénérable met donc aux enchères le sautoir de Premier Surveillant.
– « Pour 1000 €, enchère de départ, qui dit mieux pour devenir mon Premier Surveillant ? »
– « 1100 € pour moi » dit l’un.
– « 100 € de mieux pour moi » dit l’autre.
Etc. et le Plateau est donc attribué pour 1800 € au Frère Jean-Marc qui l’avait justement manqué à 100 € près l’année précédente.
Le Véné met ensuite le Plateau de Second Surveillant aux enchères à 800 €… et ainsi de suite avec tous les Plateaux et Offices.
Tous les postes d’Officiers sont pratiquement pourvus. Il reste maintenant à pourvoir l’Office stratégique de Trésorier. Une Sœur et deux Frères sont en lice. Hasard ou coïncidence, les trois possèdent, en tout et pour tout, 300 € d’économie chacun dans leur porte-monnaie. Le Vénérable lance l’enchère à 100 €. Le premier Frère attaque aussitôt.
– « 200 € pour moi »
– « 100 € de mieux pour moi » lance le second Frère.
Puis, silence complet, plus personne ne parle et tout le monde se regarde.
Le Vénérable qui comptait tirer au moins 500 € de ce Plateau est surpris et déçu.
– « Allez ma Sœur, mes Frères, un petit effort, soyez fraternels, dites 400 € ! ».
La Sœur, comprenant rapidement que ses deux concurrents de Frères sont aussi fauchés qu’elle, sort sa botte secrète. Elle s’adresse au Vénérable :
– « Vénérable, je te propose donc 300 €, mais en prime… je te donne mon portable ».
Le Vénérable, qui est au fait de la valeur des choses, regarde aussitôt les deux autres et, d’un signe d’approbation, accepte l’offre comme monnaie d’échange. Le tour est joué, la Sœur emporte cet Office.
Arrive le moment d’encaisser. Le Vénérable s’approche de la Sœur fraîchement « nommée » Trésorier et vient chercher son dû.
– « Ma Sœur, il est l’heure de payer ta dette »
– « Ah oui, Vénérable, tu as raison, voici la somme promise ». Elle sort aussitôt ses trois billets de 100 € qu’elle remet au Vénérable.
Le Vénérable inquiet :
« Ma Sœur, tu as oublié, tu dois aussi me donner ton portable ? »
La Sœur étonnée de cet oubli s’exécute aussitôt :
– « Ah oui, excuse-moi, Vénérable, j’avais la tête ailleurs, alors tu notes… 06 45 25 65 74 !!! ».
Toute ressemblance avec des personnages ayant existé est purement fortuite bien évidemment !