ven 19 avril 2024 - 16:04

Hiram sur le divan du psy

Hiram sur le divan du psy

Que vient faire la psychanalyse dans l’initiation ? Ce sont deux choses qui n’ont pas de rapports entre elles. La progression maçonnique n’a rien à voir avec les psy. Surtout si ce sont des psychanalystes. De toute façon, Freud, c’était bon pour son époque et encore…

Maintenant c’est dépassé ! Et puis, tout ramener au sexe, est-ce que ce n’est pas exagéré ? Enfin, la psychanalyse prétend toujours expliquer tout. N’est-ce pas dogmatique et insupportable ?

Voilà des propos que j’ai entendus plusieurs fois de la part de Sœurs et de Frères, par ailleurs parfaitement loyaux et de bonne volonté. Pas facile de les amener à la curiosité et à la sérénité requises pour découvrir la lumière que cette approche dévoile. La psychanalyse, en bref, éclaire avec acuité le monde de l’inconscient individuel et collectif dans les profondeurs obscures de l’être ; bien au-delà de la morale et des jugements. Et c’est pourquoi elle est, oui c’est cela ! une école de tolérance. Mettant au jour ce qui est enfoui et le plus souvent indicible, elle fait remonter à la conscience des émotions anciennes et fondatrices. La mise à l’ordre, justement, n’est-elle pas une invitation à descendre en soi-même, et à soulever la marmite des pulsions ?

Le propos de cet article n’est pas du tout de comparer les démarches maçonnique et psychanalytique. Il est d’expliquer, avec les concepts de la psychanalyse, ce qui se trame dans l’inconscient sous les symboles, le mythe et le rituel. Le projet peut paraître détestable.

Pourquoi remuer la boue, concèdent celles et ceux qui songent que, vraiment, il y a un monde de mystères glauques ? Pas étonnant, dans ces conditions, qu’elle ait de très nombreux détracteurs. Pourtant, allonger Hiram sur le divan est une entreprise enthousiasmante. Participer ensuite, à une élévation, une exaltation à la Maîtrise bouleverse et apporte l’oxygène nécessaire à la plongée en soi. Merveilleux rite maçonnique qui, en une tenue, parvient à condenser des traits essentiels de l’inconscient, les arcanes de nos secrets ! Il s’agit clairement, dans cet article, d’utiliser les concepts classiques de la psychanalyse, pour mieux appréhender ce que le rite d’élévation à la Maîtrise met en œuvre dans notre inconscient. Pour que cela ne vive plus à notre insu. On peut évidemment travailler avec d’autres approches, telles la sociologie, la psychologie des groupes restreints, l’ethnologie ; ou bien, d’une autre manière, l’alchimie, l’hermétisme, l’arithmologie, par exemple. Ces démarches réclament érudition et réflexion et, en tant que telles, peuvent servir à une lecture du fait et du rite maçonnique. Il n’en va pas de même avec la psychanalyse. On peut lire tout Freud et ne rien comprendre à l’affaire. Rien ne remplace le vécu, celui de la cure par excellence. Dans ce cas, on a l’occasion de sentir de l’intérieur le bien-fondé de l’approche psychanalytique. Comme pour une tenue, il faut la vivre. S’allonger sur le divan rend plus lucide sur soi-même et ouvre sur une meilleure maîtrise de ses pulsions. C’est un gain inouï dans la connaissance de soi. La dramaturgie rituelle de l’élévation, elle, est tout à fait en mesure de faire remonter, dans le silence et l’émotion, les contenus inconscients qui structurent cette cérémonie.

Or, la démarche maçonnique, à notre époque, met en avant, comme tâche primordiale, le « Connais-toi toi-même ». Cette injonction devient même un leitmotiv, une exigence dans certains rites et certaines Loges. De fait, la plupart des parcours de sagesse, à travers le temps et l’espace, guident leurs adeptes sur cette voie. Et l’Ordre peut s’enorgueillir d’y être parvenu progressivement, au cours des décennies. Le processus initiatique n’est-il pas devenue, grâce à cette évolution, un véritable et solide parcours de sagesse, dont la devise pourrait être : une spiritualité pour agir ?

Quand nous descendons, nous entrevoyons des pulsions à l’œuvre, des désirs de résistance et des accommodements, pour faire passer la coupe de breuvage amer. En tant qu’humain, nous avons tous des dispositions psychiques semblables dans le fond, mais qui se différencient selon l’histoire personnelle ; notamment en fonction de notre sexe. Le vécu d’une fille, par exemple, dans les relations fondatrices à la mère, au père, n’est pas tout à fait le même que celui d’un garçon. Sans qu’il soit tenu un seul instant, pour conséquence, une inégalité sociale des femmes et des hommes. Or, je suis, Jacques Fontaine, un homme et je ne me permettrais pas de décrire l’inconscient des Sœurs lors de l’élévation. Ce serait outrecuidant. Je livre ici, les découvertes et le vécu d’un homme. Je n’ignore pas, que dans cette cérémonie, il est question de vie, de mort, de violence, de renaissance, qui concernent les deux sexes, mais chacun à sa manière. L’amour et la haine ne se tissent pas avec les mêmes fils dans les deux cas. Seule une Sœur, ayant expérimenté la psychanalyse, pourrait écrire cet article complémentaire. Je livrerai donc, ici, le récit hiramite vu par un initié, un homme. Occasion pour les Frères de se percevoir dans les méandres de leur inconscient. Opportunité pour les Sœurs de découvrir ce qui se trame dans les profondeurs psychiques de la plupart de leurs Frères ; pour mieux comprendre et déclencher en elles, le désir d’effectuer un parcours équivalent, mais distinct.

Lecteur, lectrice, mon Frère, ma Sœur, ne rejetez pas, a priori, cette lecture. Car le rite maçonnique laisse éclater son génie dans l’élévation à la Maîtrise. Il délivre un message original, puissant et renversant. Un joyau ! Aussi, avant de vous forger un jugement, lisez cet article sans crainte ou vindicte, les paumes ouvertes, dans le silence de votre âme.

Suivons la chronologie de la cérémonie de passage, non point dans les diversités culturelles des rites, mais dans la structure immuable que l’on observe dans tous les rituels. Valable pour le REAA, le rite français et les autres ; plus loin, pour le rite d’York, les rites de style Émulation. Partout, où est mis en scène le mythème du meurtre du père. Car c’est par cette porte, déjà repérée par plusieurs auteurs et Francs-maçons,  que nous allons pénétrer des mystères du Maître, moins connus, voire ignorés.

La Loge est tendue de noir. L’Expert fait entrer le Compagnon qui doit être élevé. La Chambre du Milieu veut s’assurer qu’il n’est pas l’assassin d’Hiram. Elle le constate, en effet. Intéressant, car c’est ce même Compagnon, a priori innocent, qui recevra les coups qui tuent. Démêlons ! L’assassin ne peut être l’un des Maîtres ; poser la question est déjà insupportable. Mais, dans la réalité du drame, c’est quand même les Maîtres, par l’intermédiaire de trois d’entre eux, dont, dans certains rites, le Vénérable lui-même. Les Maîtres se sentent coupables, car ils ont en eux le secret désir de tuer le père. Que faire de sa culpabilitédissimulée et lourde ? « C’est l’autre, le jeune, le coupable, pas nous ! ». Tout commence par une dénégation. Le moteur des désirs et des peurs est ainsi mis en route.

Arrivent les trois coups meurtriers. Soyons vigilants et scrutons les replis de l’âme, comme il est proféré au Rite français de 1785. Les Maîtres font d’une pierre, deux coups. D’abord, ils tuent l’Architecte, leur père, par le truchement de trois d’entre eux. Pour fuir leur culpabilité, ils mettent en scène, dans le rituel, trois mauvais Compagnons, qui vont mimer un vrai meurtre. Sur les colonnes, ils assistent à cette mort du père, tout en prétendant qu’ils n’en sont pas les auteurs. Hiram Abi signifie, c’est clair, « Hiram mon Père ». Le complexe d’Œdipeamène la plupart des petits garçons à se rivaux de leur père, dans leur amour pour leur mère. Ainsi naissent en eux, des désirs d’élimination de l’obstacle. Les Maîtres sont bien, en fait, les fils violents d’Hiram, leur père. Même, si inconsciemment, ils l’ignorent, ou veulent taire en mentant ; leur haine habite leur inconscient. Parricide classique !Mais qui veut tuer son père mérite une très lourde punition ; c’est leur crainte effroyable d’être castrés par ce père qui leur interdisait l’accès à la mère. On verra qu’ils feront tout pour éviter ce sort terrible, et on le comprend sans peine.

Mais, en outre, dans la réalité du drame fictif, ils font semblant de tuer le Compagnon ; c’est lui qui reçoit les coups mimés. Parce que, eux aussi, se prennent pour les pères de ce Compagnon, qui, dans sa toute puissance fantasmée, ose désirer la mère. Les rôles sont inversés. C’est souvent, dans les rites, le Vénérable, autre incarnation du père, dans l’imaginaire des Frères et Sœurs, qui assène le coup de grâce.

On tue, dans un seul élan de violence, un père et un fils, Hiram et le Compagnon. Parricideet infanticidesimultanés. Bref, on joue deux rôles quand ça arrange les désirs enfouis ; gagnant sur tous les fronts. Mais il reste une sacrée culpabilité dont il faut se débarrasser. En tous les cas, la peur panique de la castration se calme, puisque le père est mort, et qu’en conséquence, il ne peut pas y procéder sur son fils. Hiram ne commandera plus les Maîtres, ses enfants.

Ce point est capital, et laisse voir une formidable lumière qui inonde toute la doctrine maçonnique : il faut que le père meurt pour que le fils vive. Et pas seulement symboliquement, puisque dans la cérémonie, le récipiendaire est allongé comme mort. Alors que de grands pans de la civilisation occidentale déploient, depuis deux millénaires, la croyance chrétienne qui donne raison à Dieu le Père, qui assassine le Fils, Jésus :il faut que le fils meurt pour que le père vive. L’infanticide chrétien ! avec tout ce que cela charrie : la domination, parfois la brutalité du père, de l’homme ; et l’obéissance des enfants et des femmes. Et bien, la Franc-maçonnerie clame autre chose. Oui, les fils doivent mourir comme le Compagnon qui joue le rôle d’Hiram, mais en même temps, elle refuse cette conception et en propose l’inverse. D’abord, le Compagnon-fils est castré symboliquement : les trois coups qui lui sont portés. Mais ensuite, cette castration sera évitée, quand les Maîtres feront jouer au candidat, le rôle du père assassiné. On connaît le dénouement du mythe. Les fils ne seront pas castrés, punis, mais vivront dans la félicité d’une fratrie heureuse. Mais pour y arriver, il va falloir encore un peu de détours, d’oublis et de refoulements.

En attendant, comme le père n’est plus, la mère est enfin disponible, et réhabilitée majestueusement ; c’est l’inceste béat, la fusion dans le corps sacré de la mère, femme d’Hiram, femme du père. Tout à l’heure, dans la tenue, on apprendra au nouveau Maître, le signe de détresse, dernier souvenir de la castration : « A moi, les enfants de la Veuve ! ». Puis chacun, chacune, glissera une pièce dans le « tronc » de la Veuve ; avant de retourner au monde profane « secourir la Veuve et l’orphelin… » de père seulement bien entendu.

La cérémonie rituelle de l’élévation continue ; dans le pathos et la culpabilité brûlante. Les Maîtres partent en procession lugubre pour retrouver le corps de ce père qu’ils ont tué, qui est aussi celui du fils-Compagnon. Ils font comme s’ils ne se rappelaient pas le lieu du forfait. Il faut chercher et chercher encore et encore. Sans renoncer, accablés par la souffrance de la double culpabilité. Comment, à tout prix, s’en débarrasser ? Et, dans le même temps, ils souhaitent posséder la puissance du père Hiram. Deux injonctions contradictoires ! C’est un problème angoissant. Ils s’approchent toujours plus près, et discernent enfin, une branche d’acacia. La vie ! Alors, c’est la révélation ; il n’est pas mort, il est toujours vivant. Il faudrait, à la fois, simuler la mort de l’architecte et s’identifierà lui, pour s’approprier la puissance paternelle. Ce serait très bien ; plus de culpabilité et assimilation de la force du père. Mais comment faire ? Comment ne pas avouer le double meurtre ? Comment se protéger contre les pensées haineuses ? En un premier temps, les Maîtres vont projeterleur désir d’identification sur le Compagnon étendu. Celui-ci devient le représentant symbolique de la Chambre du Milieu. Il faudrait que le Compagnon ne soit plus Hiram agressé, mais un Maître qui s’identifie à lui. Mais le plus fort reste à venir.

Dans un second temps, c’est par un tour de magie, un subterfuge extraordinaire que la solution s’impose : la palingénésie ? On découvre le cadavre du père-fils et on fusionne les deux entités. Le fils Compagnon se fond dans le père-Hiram, et devient ce Maître qui, apparemment, a réglé ses douloureux problèmes. Les Maîtres sont enfin tranquilles ; le père n’est pas mort, la preuve ? Il se relève. Le fils n’est pas mort non plus, la preuve ? Il se relève aussi. Et avec ce puissant déni, ils annulent leur double forfait : « Nous ? On n’a rien fait ! ». Tout va bien mieux, avec ce refoulement plus qu’astucieux. L’amour peut alors se donner libre cours et terrasser la haine ; ce sont les cinq points parfaits de la Maîtrise où les corps s’étreignent. Ce n’est pas tout…

Qui sont, à présent, les protagonistes ? Des Maîtres ; à savoir des fils-amants qui risqueraient d’être en rivalité. Mais les pulsions d’amour, cet amour qui vient d’être démontré par les corps serrés l’un contre l’autre, vont trouver un destin naturel. L’amour pour le jeune Maître et pour tous les autres, s’appuie et se renforce en activant la phase d’homosexualité, que nous avons tous connus, avant de devenir, pour beaucoup d’entre nous, hétérosexuels.

C’est le triomphe irréfragable de la grande et belle fraternité, valeur maçonnique entre toutes. Nous avons partagé les mêmes souffrances, nous avons vécu la même histoire : « Je t’aime, mon Frère. Mon amour pour toi est plus fort que ma haine ». L’amour homosexuel n’est-il pas indispensable à une société, qui, sans lui, serait en conflits, en déchirements, en guerre perpétuelle ? C’est, en effet, ce qu’affirme la psychanalyse. On sait, hélas, que le chemin des pulsions n’est pas toujours aussi pacifique et ne se fraie pas systématiquement un chemin dans la violence des hommes.

Tout le monde, dans cette histoire, joue un double jeu, sauf Hiram Abi. Les Maîtres sont, tour à tour, des pères, puis des fils. Le Compagnon, lui, est censé être, d’abord un fils, puis devient un père. L’écheveau est délicat à dénouer, tellement la pelote inconsciente des désirs et des peurs est emmêlée. On ne doute pas, qu’à chaque élévation, l’inconscient de la majorité des Maîtres est sollicité et orienté vers des voies que la conscience ordinaire méconnaît. Il reste aux Sœurs, de se prononcer sur la validité, pour elles, de ce mythe, en tout ou partie. Déjà, la problématique de la mort est commune aux deux sexes. Le mythème de la renaissance pourrait être interprété avec une force saisissante, pour celles qui peuvent donner la vie. Ce que racontent certaines Sœurs. A explorer.

Le mythe d’Hiram, dans sa dramaturgie exceptionnelle, est une occasion magnifique et précieuse, pour les initiés, de visiter leur propre triangulation œdipienne : le père, la mère et moi. Et d’affirmer les valeurs de jouissance et de bonheur qu’ils peuvent tirer de ce retour vers les arcanes de leur propre enfance. Pour peu qu’ils soient loyaux dans leur introspection.

Dans le rêve prométhéen d’accomplir le destin de leur vie belle. En bref, les Francs-maçons connaissent le secret des secrets. Le mythe d’Hiram, recteur dans la vie de l’initié, est une pure merveille de l’Ordre. Si beaucoup de Frères aiment, d’un attachement intense, leur Franc-maçonnerie, c’est parce qu’elle est en mesure de donner un sens à leur destin. Et, par ce faire, les soulever dans un élan de spiritualité.

1 COMMENTAIRE

  1. MTCF Jacques, tu as du talent et ton interprétation ne manque pas de charme, mais il y a aussi l’histoire que tu connais sûrement ; pour l’exposer je te propose cette citation de Patrick Négrier (texte paru en 2015 sur le site Hiram.be). Son texte ne peut nous laisser indifférent ! Qu’en penses-tu ?

    “La première version de la légende maçonnique d’Hiram se trouve consignée dans la Maçonnerie disséquée de Samuel Prichard qui publia en 1730 cette divulgation du rituel du Mot de maçon alors pratiqué par la Grande loge de Londres. Lorsqu’on analyse un rituel du Mot de maçon, il faut se souvenir qu’il relève d’une tradition grammatologique qui prenait sa source dans les Statuts Schaw de 1599, lesquels demandaient à la loge de Kilwinning, loge-mère de toutes les loges calvinistes d’Ecosse et par là future créatrice du rituel calviniste que sera initialement le Mot de maçon, de pratiquer l’art de mémoire, lequel était traditionnellement basé sur un langage allégorique. L’analyse de la légende d’Hiram montre point par point que celle-ci était une version allégorique de la passion, de la mort et des funérailles de Jésus de Nazareth telles qu’elles se trouvent narrées dans l’Evangile selon Matthieu. Ainsi l’Hiram maçonnique était-il une figure allégorique de Jésus. Comment les membres de la Grande loge de Londres, qui rédigèrent la légende d’Hiram, en vinrent-ils à désigner Jésus sous le nom allégorique d’Hiram ?”

    “En 1688 John Bunyan avait publié à Londres un Solomon’s temple spiritualized dans lequel le temple de Salomon typifiait l’Eglise chrétienne, Jésus étant du même coup qualifié de « constructeur » (builder) de l’Eglise. C’est peut-être à la suite de ce fait que, dans les Constitutions maçonniques de 1723, James Anderson écrivit : « Augustus Caesar, in whose reign was born God’s Messiah, the great Architect of the Church ». Ainsi pour les membres de la Grande loge de Londres Jésus était-il le « Grand Architecte de l’Eglise ». Restait alors à la Grande loge de Londres, conformément au principe de l’art de mémoire basé sur l’allégorie, à trouver un nom allégorique susceptible de signifier la notion de « Grand Architecte de l’Eglise ». Si l’Eglise était typifiée chez Bunyan par le temple de Jérusalem, alors l’architecte de l’Eglise pouvait être typifié par l’un des trois créateurs du temple de Jérusalem : le roi Salomon, ou bien le roi Hiram de Tyr, ou bien encore l’Hiram artisan bronzier des deux colonnes du temple. Or il convient de rappeler au sujet de ce dernier que le rite du Mot de maçon avait été tiré de Galates 2,9 où Paul de Tarse avait comparé des apôtres de Jésus à des « colonnes » (notion qui, d’un point de vue typologique, renvoyait entre autres choses aux colonnes du temple de Jérusalem) tout en donnant à ces apôtres une « poignée de main ». En effet de ce verset la loge de Kilwinning avait tiré le rite du Mot de maçon qui se composait initialement d’une poignée de main (griffe) accompagnant la communication des noms des deux colonnes Bo’az et Yakin du temple de Jérusalem. Il semble que ce soit cette référence du Mot de maçon aux deux colonnes du temple de Jérusalem qui ait inspiré aux membres de la Grande loge de Londres le choix de signifier allégoriquement l’architecte de l’Eglise par l’Hiram artisan bronzier des deux colonnes du temple de Jérusalem. ”

    Tout dans nos rituels est biblique ! La question que l’on pourrait se poser est, à mon avis, de savoir si l’initiation maçonnique a quelque chose à voir avec le bonheur ! Personnellement, je ne le crois pas ; il me semble qu’elle instrumentalise la culpabilité ; pour échapper à cette culpabilité mortifère, le rituel nous invite au sacrifice même si celui-ci est présenté comme une “renaissance” ! Au 3ème degré cette “injonction” est sous-entendue mais dans les “side degrees”, cela devient clairement explicite ! Cette culpabilité et ses conséquences sont un merveilleux “matériel” psychanalytique ! C’est pourquoi je te rejoins quand tu nous incites à explorer cette voie !

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Jacques Fontaine
Jacques Fontaine
Jacques Fontaine est né au Grand Orient de France en 1969.Il se consacre à diffuser, par ses conférences, par un séminaire, l’Atelier des Trois Maillets et par une trentaine d’ouvrages, une Franc-maçonnerie de style français qui devient de plus en plus, chaque jour, « une spiritualité pour agir ». Il s’appuie sur les récentes découvertes en psychologie pour caractériser la voie maçonnique et pour proposer les moyens concrets de sa mise en œuvre. Son message : "Salut à toi ! Tu pourrais bien prendre du plaisir à lire ces Cahiers maçonniques. Et aussi connaître quelques surprises. Notre quête, notre engagement seraient donc un voyage ? Et nous, qui portons le sac à dos, des bagagistes ? Mais il faut des bagagistes pour porter le trésor. Quel est-il ? Ici, je t’engage à aller plus loin, vers cette fabuleuse richesse. J’ai cette audace et cette admiration car je suis un ancien maintenant. Je me présente : c’est en 1969 que je fus initié dans la loge La Bonne Foi, à Saint Germain en Laye, au Rite Français. Je travaille aussi au Rite Opératif de Salomon. J’ai beaucoup voyagé et peu à peu me suis forgé une conviction : nous, Maçons latins, sommes en train d’accoucher d’une Voie maçonnique superbe : une spiritualité pour agir. Annoncée dès le début du XXème siècle. Elle est en train de se déployer et nous en sommes les acteurs plus ou moins conscients mais riches de loyauté.

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